ActualitésAnimaux domestiquesEnquête de One Voice dans une fourrière “idéale” : l’abattage industriel des chiens et des chats

One Voice11 décembre 2023108 min

Troisième volet de l’enquête de One Voice dans les fourrières en France. Après avoir dénoncé les dérives de certaines, nous avons voulu savoir comment fonctionnaient celles qui sont en règle, « bien sous tous rapports » aux yeux des municipalités qui leur délèguent la tâche de « nettoyer » la voie publique des animaux en divagation ou errants. L’horreur était au rendez-vous. Légale cette fois. 

Dans le milieu des fourrières, c’est le nec plus ultra. Nos enquêteurs ont infiltré l’un des « centres animaliers » les mieux cotés en France pour assurer ce qu’on appelle la « gestion » des chiens et des chats perdus, abandonnés ou nés dans la rue. À la suite de nos investigations au sein du SIVU 47 et de Passerelles, deux établissements contournant allègrement la réglementation, il était important d’avoir une idée des « bonnes pratiques » au sein de ce secteur.

La structure où nous avons mené l’enquête se prévaut, sur son site web, d’être exemplaire et de tout mettre en œuvre pour le bonheur de « ses pensionnaires ». Il fallait se faire tout petit et filmer en caméra cachée pour en avoir le cœur net. 

Environ une fois par semaine, un camion plein à craquer vient y larguer son chargement : bélier, wallaby… on peut trouver dedans toutes sortes d’animaux. Mais ce sont surtout les nombreux chiens et chats récupérés au bord des chemins, sans « détenteur » à l’horizon, qui atterrissent là.

Délégataire de la municipalité pour assurer une mission de service public, cette société privée est financée, comme dans la plupart des villes de France, par les impôts locaux. Son rôle : débarrasser le territoire communal des animaux en divagation dont la responsabilité incombe au maire. La loi prévoit en effet que l’édile puisse, par arrêté, les placer dans un « lieu de dépôt adapté à l’accueil et à la garde », les frais étant à la charge du gardien tant que le « propriétaire » ne se manifeste pas. 

Qu’en est-il dans les faits ? Enfilades de box minuscules bétonnés, chiens délaissés parmi leurs déjections, chats entreposés dans des caisses de transport au fond de salles obscures, infirmerie sens dessus dessous… Voici le spectacle auquel ont assisté nos enquêteurs en s’introduisant dans les locaux « aux normes » où sont enfermés les animaux. 

Dans cet univers peuplé d’aboiements angoissés et de miaulements plaintifs, les nouveaux arrivants sont tout de suite mis au diapason. Aucun personnel pour les rassurer, leur prodiguer un geste d’affection ou même seulement d’attention. Seuls leurs congénères sont là pour les informer du climat ambiant.

Au moins, ici, les gamelles sont remplies, certes, mais dans quelles conditions ? Partout l’incompréhension, le stress et les appels à l’aide qui résonnent. Derrière chaque grillage, des regards éplorés, terrorisés. Seuls quelques-uns expriment encore un peu de joie lorsqu’ils entendent un bruit de pas. Sans doute croient-ils encore en l’amitié des humains et en des lendemains qui chantent. Plus pour longtemps…

Car leurs heures sont comptées. Passé le délai légal de huit jours, si personne n’est venu les réclamer, la plupart sont abattus. À une cadence industrielle, même. Il faut laisser la place aux suivants et surtout faire du chiffre : l’activité est très rentable. 

Nos enquêteurs ont tout filmé : la terreur des condamnés, la capture des chiens au lasso pour se laisser piquer, l’administration des doses létales à tour de bras par une vétérinaire robotisée et violente. C’est abandonné de tous, hormis de leurs voisins de cellule traumatisés, que des dizaines d’animaux en parfaite santé agonisent chaque jour dans ces couloirs de la mort avant d’être éliminés.

Au cours de cette investigation, nos enquêteurs ont croisé la route de nombre d’entre eux, tous plus attachants les uns que les autres. C’est pourtant sous forme de cadavres qu’ils les ont retrouvés, tués sans pitié, coupables de ne pas avoir été aimés. 

Régulièrement, les employés de la fourrière entassent les corps congelés ou encore tièdes dans un immense container pour les expédier à l’équarrissage. Le rideau tombe alors définitivement sur ces vies piétinées, massacrées et complètement invisibilisées. Une façon aussi expéditive que discrète pour l’État d’effacer les drames des abandons, de la maltraitance et de l’errance avec l’argent public, plutôt que de financer une véritable politique pour y remédier.

Mobilisez-vous avec nous pour briser le silence assourdissant entourant ces tueries de masse dissimulées. Notre enquête est là pour faire toute la lumière dessus et les dénoncer. Nous réclamons la transparence sur ce qui se passe à l’heure actuelle, chaque jour, dans les fourrières de notre pays où des milliers d’animaux sont mis à mort à la chaîne en toute légalité. Tant que nos dirigeants s’en arrangeront ou préféreront fermer les yeux, ils resteront complices de pratiques scandaleuses alors que des solutions existent. Ailleurs en Europe, on prend soin des animaux. La France doit s’en inspirer !

One Voice ne cesse de militer pour que notre pays s’engage dans un programme de stérilisation à grande échelle pour résoudre le problème de l’errance féline et fasse interdire les cessions d’animaux en ligne, principale source des abandons et des abattages en fourrière. 

Il est plus que temps d’interpeller nos dirigeants pour qu’ils agissent. Quel est le projet ? Accueillir des animaux ou nous en débarrasser ? Devant l’inhumanité, que font les politiques ? Sont-ils même au courant que des milliers de chiens et chats sont tués chaque année ? Pour qu’ils le soient, partagez nos vidéos à vos élus : maires, députés, présidents de région et au ministre de l’agriculture. Et nous appelons le public à signer la pétition pour demander la fin de l’omerta et des euthanasies dans les fourrières. 


One Voice
Site Web | Autres articles

10 commentaires

  • Irr

    22 janvier 2024 à 14h46

    La France pays de la honte, on parle des chiens en Chine qui sont mangés au Maghreb qu’ils sont maltraités empoisonnés et tués mais LA FRANCE ( PAYS CIVILISÉ) ON NOUS CACHE TOUTES LES HORREURS MÊME PAS ENDORMIS ON LEURS ENVOIE LE PRODUIT LÉTAL DANS LE COEUR ! DONC LÀ AUSSI ON ÉCONOMISE , ET L’ANIMAL SOUFFRE ! JE MAUDITS LES PERSONNES QUI ABANDONNENT ELLES SAVENT TRÈS BIEN QU’ELLES CONDAMNENT LEURS COMPAGNONS À LA MORT ! QUE FONT NOS ÉLUS ?

    Répondre

  • Arnold

    19 décembre 2023 à 18h07

    C’est honteux, affreux !!
    Il faut être un monstre pour travailler dans un endroit pareil, je suis sans voix.
    C’est images sont insoutenables, impossible de regarder jusqu’au bout de ces vidéos de maltraitances 😤😤

    Répondre

  • Martinez

    17 décembre 2023 à 12h32

    Impensable. Horrible.Inhumain.pauvre humains capable de faire cela..

    Répondre

  • Faure

    13 décembre 2023 à 8h03

    Encore les animaux qui trinque images insoutenables j espère que ses gens la paieront cher ce qu ils ont fait

    Répondre

  • Jobert

    12 décembre 2023 à 23h45

    Odieux

    Répondre

  • Penot Demay Myriam

    12 décembre 2023 à 21h56

    Je vis dans un monde ignoble, j ai honte d appartenir à cette race soit disant humaine, honte aux monde des humains.
    Vous me faites vomir. 😡😡😡😡😡😡😡😡😡😡

    Répondre

  • Troger

    12 décembre 2023 à 15h22

    Pauvre animaux qui n’ont rien demandés et qui subissent encore la mal faite par l’humain jusqu’à la mort !!!!!! Honte à vous !!!!!!

    Répondre

  • Vauché Aline

    11 décembre 2023 à 19h43

    IL EST TWMPS & TANT QUE LES HUMAINS CESSENT D’ACHETER DES ANIMAUX ET DE LES ABANDONNER; ILS FINISSENT DANS DES REFUGES POUR TELLEMENT DE « RAISONS ». ET POUR CEUX QUI SONT ERRANTS NE SOIENT POINT STÉRILISÉS ET SUIVIS (NOURRITURE & SOINS) .
    CONSTAT : HONTEUX !!!

    Répondre

  • Sylvie Bisch

    11 décembre 2023 à 17h50

    Triste monde .. pauvres loulous ! 😭
    Victimes des humains inhumains …
    De polititiciens nombrilistes..
    Rendons aux animaux ce qui leur est dû :
    Plus de souffrance ! Sécurité !

    Répondre

Laisser un commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.