ActualitésAnimaux domestiquesAbattages dans les fourrières : le groupe SACPA tente de détourner l’attention

One Voice19 décembre 2023108 min

À la suite de notre enquête dénonçant la politique des gestions des animaux errants en France, le groupe SACPA a décidé de s’auto-désigner en publiant un communiqué en réponse à ce qu’il interprète comme nos intentions – nous sommes par ailleurs émus de constater que ses pages Facebook et Instagram ont été créées spécialement pour l’occasion – alors qu’à aucun moment nous ne l’avons pointé du doigt. Au contraire, nous avons même pris soin de rappeler que ce qui se passait dans la structure d’où provenaient nos images était en conformité avec la législation.

Chien abattu dans une fourrière d’Occitanie, enquête One Voice 2023

Le but de cette enquête est de sensibiliser l’ensemble de la population, tant l’opinion publique que nos dirigeants. Que ces derniers comprennent que la situation ne changera pas tant que de réelles mesures ne seront pas édictées : plan d’urgence national pour la stérilisation des chats ; interdiction de cession en ligne par les particuliers ; application stricte de l’obligation existante d’identification des animaux ; fin des salons du chiot et autres événements favorisant les ventes sous le coup de l’impulsivité ; sanctions pénales sévères pour les abandons et actes de maltraitance.

Tenter de justifier les abattages en mettant en lumière les animaux qui seraient sortis vivants de cette prison, tout en sous-entendant que ceux abattus ont eu la « chance » de rester en vie au-delà du délai légal de huit jours ne règle en rien ce que nous dénonçons.

Faut-il vraiment se réjouir de savoir que Cayenne, le malinois dont nous avons filmé la mise à mort, est entré en fourrière le 12 avril 2023 et a été tué le 21 août 2023 ? Faut-il se délecter de savoir qu’il a passé 133 jours de torture mentale et psychique, enfermé entre quatre murs sans jamais en voir l’extérieur, sans aucune chaleur humaine, sans même un jouet ni couverture avant d’être tué froidement, plaqué contre un mur, manipulé sans état d’âme jusqu’à l’injection mortelle en plein cœur, passant ses derniers instants de vie seul et apeuré ?

Oui, nous sommes soulagés d’apprendre que certains ont la chance d’être sauvés par des associations, après des jours de détention. Mais cela ne nous fait pas oublier les morts ; et cela ne doit pas faire oublier non plus ce que vivent ces innocents quand ils entrent dans les fourrières. Tous n’ont pas la chance de s’en sortir, et certains terminent leurs jours dans des conditions encore pires que celles que nous avons révélées. Le 22 mai 2024 se tiendra au tribunal judiciaire de Perpignan une audience à l’encontre d’un responsable de la fourrière SACPA de Perpignan, pour actes de cruauté. Il est soupçonné d’avoir pratiqué des « euthanasies sauvages », et d’avoir tué lui-même des animaux, ce qui relève d’un exercice illégal de la médecine vétérinaire, en plus de défaut de soins et de mauvais traitements. Nous serons évidemment présents à l’audience pour porter la voix des animaux.

Nous n’oublions pas non plus le sort des animaux de la fourrière Passerelles Vers l’Emploi et du SIVU 47.

Dans son communiqué, la SACPA précise que plusieurs euthanasies font suite à la maladie de Carré. Cette pathologie justifie-t-elle qu’un être vivant soit exécuté sans aucune considération ni dignité, dans ses propres excréments ?

Que dire des mesures sanitaires mises en place ? Ce virus étant particulièrement contagieux et dangereux pour les chiens, des isolements et quarantaines strictes ont-ils été réalisés ? Les locaux ont-ils été correctement désinfectés pour mettre fin à l’épidémie ? On peut en douter, vu le nombre de contaminations au sein même de la fourrière et quand d’après leurs propres dires, les chiens développent la maladie dans la structure : 

« Au sujet de la croisée Border Collie, femelle. Arrivée accidentée en provenance de la commune de Peyremale. Elle a déclenché la maladie de Carré […]. Elle était réfractaire au traitement. Date d’entrée 14/07/2023. Date d’euthanasie sanitaire : 23/08/2023. » (sic)

On nous accuse de ne pas nous être renseignés, de ne pas avoir contacté la direction pour une « visite guidée » des locaux. Pourtant, fin août, nous avons envoyé des courriers recommandés aux 35 structures SACPA présentes sur le territoire national, leur demandant des copies de leurs registres d’entrées et sorties pour l’année 2022. Tous sont restés lettre morte. Un appel de la direction nous apprenait cependant son intention de publier certaines données en ligne en 2024. En attendant, nous n’avons pas obtenu les documents sollicités. Peut-on croire un seul instant qu’on nous aurait laissés entrer et que l’on nous aurait montré la réalité telle qu’elle est en filmant des séquences d’abattages dans ces conditions ?

Tant que les lois ne changeront pas pour réduire le nombre d’abandons et d’abattages en fourrière, nous continuerons de dénoncer ce qui s’y passe. Le groupe privé SACPA ne devrait-il pas soutenir notre combat et s’aligner sur nos demandes pour lutter contre ces drames ? Mais pourquoi le ferait-il ? La « gestion » des animaux en divagation étant son fonds de commerce, il n’a aucun intérêt à voir les abandons diminuer.

Pour nous aider à changer le sort de milliers d’animaux chaque année One Voice appelle le public à signer sa pétition pour la fin des tueries dans les fourrières.

Photo : ©One Voice


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10 commentaires

  • MIDEL 67

    23 avril 2024 à 7h48

    Quelle horreur !! Mauvaise réputation de la fourriere aussi à Strasbourg cf les avis !!
    Sauf depuis quelques mois il semblerait qu’il y ait une jeune femme plus compatissante.
    Espérons !! Car moi j’ai vécu une mauvaise expérience il y a 3 ans = accueil agressif au téléphone le lendemain d’une intervention pour un chat errant blessé ” il a été euthanasié ” et la femme m’a raccroché au nez

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  • Ferron

    23 décembre 2023 à 13h02

    C est horrible pourquoi? Même s’il était malade il est resté seul nous ne ferions pas ça a nos proches alors je suis d accord pour l obligation d identification, l arrêt des salons,etc…

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  • PY

    22 décembre 2023 à 10h22

    Je n’ai pas pu regarder jusqu’au bout 😭😭😭😭😱😱😱

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  • Parinet

    21 décembre 2023 à 21h46

    Des larmes 😢 dans les yeux, et mal au cœur fasse a ca..
    Comment de nos jours peut-on en arriver là
    C’est les maîtres qui devaient être enfermé..

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  • Echard

    21 décembre 2023 à 19h44

    Je n osait pas mettre mon commentaire t ellement je suis écoeurée de lire cela fait des années que des milliers d associations ou de gens se battent pour justement lutter contre l abattage systématique dans les fourrières est les conditions des animaux il y a pourtant une loi qui devait interdire d abattre l animal selon un certain délai est de le maintenir non pas dans de mauvaises conditions de maltraitance hélas la loi n est pas appliquée comme tjrs en France quand on s abrite derrière des pseudos maladie pour justifier l acte de mort est les pouvoirs publics ne font rien comme la maltraitance dans les abattoirs

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  • Hubert

    20 décembre 2023 à 20h31

    Sans voix je suis resté comment ils ont le cœur pour faire une chose paraît mais si sa été leur propre enfant comment vous réactionnaire ils existe une dieu pourquoi le dieu ils a créé les hommes et les animale pour que ont se aimé entre nous mais pas pour maltrate de cœur inocente se triste de voire sa

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    • Turquin Helene

      31 décembre 2023 à 1h02

      La sacpa tue aussi les petites associations comme la nôtre .Nous sommes un refuge fourrière chez nous les chiens de fourrière passent au refuge après les 8 jours ouvrés ,pendant leur séjour en fourrière ils sont choyés rassurés bien nourris pour les remettre d’aplomb physiquement et moralement ,nous ne pratiquons pas d’euthanasie de convenance
      Nous avons perdu la gestion de fourrière de la communauté de communes de Nogent sur Seine a leur profit car leur tarifs étaient légèrement moins chers que nous et qu ‘ils “débarrassaient “dixit les élus qui nous ont éjecté les animaux errants 7 jours sur 7 24 h sur 24
      La privation de cette somme a énormément nuit à notre budget!
      Petite précision pour récupérer un animal en fourrières leur tarifs sont exorbitants favorisant l’abandon des animaux ,chez nous chaque cas est discuté préférant rendre un chien a son propriétaire qu’il reste chez nous !
      Heureusement d’autres communautés de communes continuent à nous faire confiance,car si nous faisons fourrière c’est pour sauver des chiens et donner une nouvelle chance a ceux qui ne sont pas récupérés

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      • VOISIN

        22 janvier 2024 à 13h35

        Malheureusement, vous avez raison, j’ai fait mon examen sur un refuge dans le 44 à BLAIN avec Anim’Toit qui eux aussi faisaient fourrière, n’avait plus les subventions de la commune au détriment des conditions de capture, détention, transports jusque dans le 35 (1h30 aller de route pour les propriétaires) un calvaire pour les chiens et propriétaires !!! Alors que le refuge étant à 10km de BLAIN !!!

        UNE HONTE AU NIVEAU NATIONALE

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  • Nini

    20 décembre 2023 à 17h09

    Je trouve honteux même lamentable de mettre fin à la vie à de pauvre petit être sans défense cela devrait être puni et interdit 😡😡😡😡

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  • Péna

    20 décembre 2023 à 11h23

    C’est effroyable d horreur.
    Comment peut on faire ça à nos petits compagnons si remplis d amour !!
    Cela devrait être interdit et puni sévèrement par la loi
    Je pense à leurs humains qui les laissent aller promener sans se douter que le pire va leur arriver.
    Je n’ aurai jamais imaginé ça et en Europe en presque 2024.
    C’est une abomination.
    Que ces acteurs aillent griller en anfer pour l éternité.

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