ActualitésAnimaux sauvagesPlan Loup 2024-2029: une volonté gouvernementale ouvertement anti-loups, action nationale de One Voice

One Voice23 février 202415 min

Les grands axes du Plan National d’Actions 2024-2029 sur les loups et les activités d’élevage (ou Plan Loup), ont été présentés ce mercredi 21 février. Une nouvelle fois, le gouvernement a choisi de se ranger du côté des lobbies agricoles intensifs. Face à cette extermination programmée, One Voice se mobilise pour faire entendre leur voix. Le premier week-end de mars, nous serons présents dans une vingtaine de villes  partout en France pour les défendre et tenter d’endiguer leur massacre annoncé.

Ce nouveau plan décrit comme « soucieux de la préservation de l’élevage extensif et pastoral » oublie totalement son objectif, qui est pourtant censé être la préservation des espèces !

En 2024, 209 loups pourront être tués en toute légalité – peut-être plus encore, si le plafond est revu à la hausse, comme c’est quasiment systématiquement le cas. À Lyon, nos militants rendront hommage aux 207 abattus au cours de l’année 2023. À Draguignan, nous serons présents devant la préfecture pour sensibiliser au sort de ces animaux.

Après les prises de position inquiétantes de la Présidente de la Commission Européenne en septembre dernier, les abattages auxquels nous nous opposons depuis le début sont facilités dans ce nouveau plan de la honte ! L’obligation d’éclairer un loup avant de tirer a été supprimée; le nombre de tireurs augmente, passant de un à trois pour les tirs de défense simple; et le recours aux lunettes à visée thermique est généralisé pour les louvetiers. L’objectif est clair : que les loups aient encore moins de possibilité de fuite, encore moins de chance de s’en sortir.

L’utilité des tirs n’est jamais remise en cause. Pourtant le Plan Loup 2018-2023 mettait déjà en doute l’efficacité de ce dispositif morbide[1]. Des études scientifiques suggèrent que ces tirs peuvent même avoir des effets contraires à ceux escomptés : si les loups cessent parfois de se nourrir dans un même secteur suite à l’abattage d’un membre de leur famille, ils vont en réalité se déplacer de quelques kilomètres, ne réglant en rien ce que les éleveurs leur reprochent.

… à condition que des formations et des contrôles soient déployés sur les exploitations. Par définition, les tirs doivent rester exceptionnels, puisque dérogatoires à la protection des loups. Pourtant, les arrêtés préfectoraux sont des copiés/collés les uns des autres, et leurs justifications vagues et stéréotypées. Lorsqu’elles sont correctement mises en œuvre, avec un accompagnement adéquat, ces mesures permettent de garder efficacement les troupeaux.

Dans ce nouveau plan, tout est fait pour plaire aux agriculteurs intensifs, le barème d’indemnisation étant revu à la hausse ; alors même que certains cheptels ne sont pas protégés ! Depuis plusieurs mois, nous nous mobilisons pour que l’État reconnaisse que les vaches et les chevaux doivent l’êtreEn 2023, nous avons engagé une procédure devant le Conseil d’État pour contrer ce non-sens.

Autant d’arguments qui ont poussé le Conseil National de la Protection de la Nature à se ranger de notre côté, celui des loups, lorsqu’il a été consulté sur le projet 2024-2029.

N’oublions pas que ces mêmes éleveurs qui pleurent le sort de leurs brebis ne font plus preuve des mêmes états d’âme lorsqu’ils s’agit de les envoyer à l’abattoir, parfois par bateaux voyageant des semaines dans des conditions abominables. Les pertes dues aux loups ne constituent qu’une infime part (0,15%) de la mortalité des brebis et agneaux toutes causes confondues (maladies, accidents de transport, chutes, etc).

Même si le jeu est déséquilibré et les victoires difficiles à obtenir, nous continuerons à demander respect et protection pour les loups. Il est grand temps de sortir de l’imaginaire anxiogène véhiculé depuis l’enfance. Dans ce combat contre les superstitions et cet acharnement contre la biodiversité et la Nature, nous avons besoin du soutien du public.

Nou sl’appelons à signer notre pétition et nous rejoindre les 02 et 03 mars* lors de nos actions en faveur des loups dans toute la France : Aix en Provence (13), Amiens (80), Bar le Duc (55), Bordeaux (33), Briançon (05), Brive-la-Gaillarde (19), Château Arnoux Saint Auban (04), Draguignan (06), Falaise (14), Gap (05), La Rochelle (17), Lille (59), Limoges (87), Lyon (69), Marseille (13), Metz (57), Nantes (44), Paris (75), Strasbourg (67) et Troyes (10).

* attention, vérifiez la date, le lieu et l’heure avant de venir: certains événements auront lieu en février, ou pourraient être amenés à changer en fonction des aléas. En cas d’absence de lien vers un événement dans une ville en particulier, référez-vous à l’événement national.

[1] Plan national d’actions 2018-2023 sur le loup et les activités d’élevage, page 12 : « Concernant l’effet de ces tirs sur la prédation : sans métrique spatiale et temporelle adaptée, il est difficile de mettre en évidence une tendance générale sur l’évolution des dommages selon le niveau de prélèvement. »


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