ActualitésAnimaux sauvagesBraconnage en Isère : l’horreur dans la nuit. Audience le 5 février à Valence

One Voice1 février 20245 min

En mai 2023, quelques habitants d’un village de l’Isère sont réveillés par des coups de feu dans la nuit. Le lendemain, des corps d’animaux sont retrouvés. Dans les semaines qui suivent, l’histoire se répète. Les gendarmes retrouveront de nombreuses dépouilles : renards, chevreuils, biches. Tués par des chasseurs qui ne s’embarrassaient pas du respect de la loi pour assouvir leur passion morbide.  En mémoire de ces animaux, One Voice demande des peines exemplaires pour les quatre braconniers qui ont reconnu les faits. Audience le 5 février 2024 à 15 h 30 au tribunal judiciaire de Valence.

Dans ces petits villages de l’Isère, les renards, les biches et les chevreuils n’ont eu aucune chance. Les quatre hommes les ont pourchassés de nuit, depuis leur quatre-quatre équipé de plusieurs phares pour percer l’obscurité : aveuglés, les animaux ont été pris au piège. Les hommes tirent, des coups de feu brisent le silence. Là où autrefois se trouvait la tête de l’animal ne reste plus qu’un lambeau de chair. Ils se sont certainement félicités de ce résultat.

S’en prendre à des renards, qui sont déjà près d’un million à être tués chaque année sans même compter le braconnage et qui subissent l’horreur de la vénerie sous terre, les heures de traque avant une mise à mort violente, y compris, souvent, des renardeaux, quel « exploit »… Les biches et les chevreuils sont eux aussi visés, bref, tout ce(ux) qui passai(en)t par là et qui pouvai(en)t être tué.

Et pour les animaux d’espèces protégées, qui font l’objet de toutes les convoitises, un traitement particulier fut prévu : des parties du corps découpées et fièrement exposées dans la maison. Pendant l’enquête, des têtes de bouquetins ont été retrouvées. Pour les buses, les têtes ne les intéressaient pas : ils se sont contentés de leur couper les pattes pour les garder chez eux.

Aujourd’hui, si ces hommes sont poursuivis, ce n’est cependant pas pour avoir tué ces animaux, mais entre autres pour avoir chassé de nuit, depuis un véhicule… Car le principal objectif de la loi n’est pas de protéger les animaux, mais les chasseurs, et de s’assurer qu’ils soient les seuls à pouvoir tuer en toute impunité. Évidemment, leurs représentants se retourneront contre eux et chercheront comme toujours à les ostraciser en jouant la partition des « bons » et des « mauvais » chasseurs. Et ils demanderont bien sûr une compensation financière. Pas pour réparer les vies volées à ces animaux, mais parce qu’une biche tuée par ces braconniers, c’est une biche de moins à tuer pour les autres.

Quelques victimes ont pu être retrouvées. Pour les autres, pas vu, pas pris ! Combien d’animaux massacrés sans laisser de traces, dont les dépouilles sont abandonnées sur place ? Le problème, ce n’est pas tant le fait que ces animaux n’aient pas été tués « dans les règles », c’est qu’ils aient été tués tout court.

Alors oui, les braconniers doivent recevoir une peine exemplaire, mais ne l’oublions pas : le vrai problème, c’est la chasse, pas le terme qui désigne ceux qui tiennent les fusils. Ensemble, exigeons encore et toujours une réforme radicale de ce « loisir » pour mettre fin au massacre.

Crédit photo : Gendarmerie de la Drôme – Facebook


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