ActualitésAnimaux sauvagesDéterrage des blaireaux : 2e offensive de One Voice. Des départements à la Convention de Berne ?

One Voice18 mai 20236 min

Après avoir remporté des victoires retentissantes dans la Haute-Vienne, le Tarn-et-Garonne, la Manche, l’Orne, l’Oise et la Charente-Maritime, One Voice poursuit son offensive juridique d’ampleur pour sauver les familles de blaireaux du déterrage. Si des centaines d’individus ont été sauvés grâce à notre action, le chemin à parcourir reste long pour atteindre notre objectif : qu’aucun blaireau ne soit déterré ce printemps.

Décision après décision, les juridictions administratives suspendent la période complémentaire de vénerie sous terre de mai à septembre. Depuis des années, avec nos images d’enquête, nous dénonçons ce mode de chasse particulièrement cruel pour les blaireaux et pour les chiens, en plus d’être illégal. Et notre combat ne s’arrête pas là : outre nos actions au niveau national, nous venons de déposer une plainte contre la France au Comité de Berne avec nos partenaires.

Pour l’État : dans le doute, faisons plaisir aux chasseurs !

Le déterrage est un mode de chasse qui persécute les familles de blaireaux pendant des heures. Dans la confusion, les blairelles tentent de défendre leurs petits, blessent parfois les chiens, avant d’être elles-mêmes tuées par les chasseurs à coups de couteau ou de fusil. Les petits qui survivent à ces assauts mourront quelques jours plus tard, seuls dans la forêt.

Les arguments avancés par l’État pour défendre cette pratique sont balayés par les tribunaux : oui, au printemps et en été, les blaireautins sont encore présents dans les terriers. Oui, la vénerie sous terre est une chasse « à l’aveugle », pour citer le tribunal administratif d’Amiens, qui ne permet pas de faire la distinction entre les petits, les adultes ou encore les individus d’espèces protégées.

Et les préfectures assument le fait de ne pas respecter les procédures imposées par la loi. De nombreux arrêtés dont nous avons obtenu la suspension sont adoptés alors même que les services de l’État ne disposent d’aucune donnée sur les blaireaux. Aucune idée du nombre d’individus présents sur le territoire et de prétendus dégâts qui font l’objet d’évaluations fantaisistes. Dans la Haute-Vienne, l’État a soutenu que les blaireaux s’attaqueraient à des bovins !

Dans le doute, « faisons plaisir aux chasseurs » semble être la devise de l’État en matière de chasse.

Si, dans ces six territoires, les blairelles et leurs familles auront la vie sauve dans les mois qui viennent, la liste des préfectures autorisant le déterrage ce printemps et cet été ne cesse de s’allonger. Dans dix autres départements, la période complémentaire de vénerie sous terre doit ouvrir dès le 15 mai. Et nombre d’entre eux n’ont, à ce jour, pas publié les arrêtés autorisant cette pratique. Une manière de s’assurer que, même si nous saisissons le juge, les chasseurs aient suffisamment de temps pour pouvoir s’adonner à leur loisir.

Notre combat continue pour obtenir l’abolition de la vénerie sous terre

Le combat contre le déterrage est un marathon : le 17 mai à 10 h 15, nous étions présents au tribunal administratif d’Orléans pour obtenir l’annulation définitive de deux arrêtés adoptés en 2021 et autorisant des périodes complémentaires dans l’Indre-et-Loire et le Loir-et-Cher.

Dans les semaines qui viennent, nous allons amplifier nos actions pour continuer à porter la voix des blaireaux et obtenir la suspension en urgence de leur chasse en cette période si sensible pour leurs petits. Des audiences en référé sont déjà prévues au tribunal administratif de Clermont-Ferrand, le 30 mai à 10 heures pour les départements de l’Allier et du Puy-de-Dôme, où nous intervenons avec FNE 03 et FNE 63. À Lyon, nous défendrons les blaireaux du Rhône le 31 mai à 10 heures. À Orléans, le 5 juin à 14 heures, nous attaquerons les arrêtés de l’Eure-et-Loir et du Loiret.

D’autres audiences seront annoncées pour les départements de la Vendée, du Loir-et-Cher, du Lot-et-Garonne, de la Meuse ou encore de l’Aisne, où les chasseurs souhaitent tuer des petits blaireaux pour pouvoir fouiller le contenu de leur estomac afin de prouver qu’ils seraient sevrés au mois de mai. Avec nos partenaires d’AVES, nous demanderons la suspension immédiate de cet arrêté odieux.

Si les magistrats semblent désormais comprendre que le déterrage des blaireaux au printemps est illégal, c’est loin d’être le cas de nos élus ou des autorités locales : pour les convaincre, nous appelons le public à continuer de signer notre pétition pour protéger les blaireaux et obtenir une réforme radicale de la chasse.

Photo : ©Madine-Photography


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