ActualitésAnimaux sauvagesChasse: pour les animaux dans le Gard, audience le 3 mai au tribunal administratif de Nîmes

One Voice1 mai 202264 min

Les renards et les blaireaux, ainsi que les animaux tels que les sangliers, cerfs, chevreuils et daims sont visés par la préfecture du Gard. Le 21 février dernier, la préfète a ordonné notamment aux lieutenants de louvèterie et autres agents assermentés, de les tuer ou de les capturer. Les renards sont visés indéfiniment, les autres animaux le sont du 24 février au 11 septembre 2022, soit pendant six mois, période où leur chasse est censée être interdite. One Voice attaque donc cet arrêté qui donne carte blanche aux chasseurs et assimilés. Un recours et un référé suspension ont été déposés contre cette battue administrative qui, sans ça, fera couler le sang à flot dans le maquis gardois. L’audience aura lieu au tribunal administratif le 3 mai prochain à 14h.

Les raisons avancées par la préfète du Gard pour justifier de tuer les animaux sont toujours les mêmes : accidents de la circulation et dégâts sur les biens pour les uns, maladies potentiellement transmissibles aux humains pour les renards.

Les renards, nuisibles : vraiment ?

Or l’on sait depuis bien longtemps et grâce notamment à des rapports officiels, que les renards ne sont pas plus dangereux que des chiens qui ont l’habitude de la vie au grand air. Côté échinococcose alvéolaire, des campagnes de prévention peuvent sans problème éviter les contaminations (il ne faut pas manger les fruits ayant pu être infectés par l’urine des renards et les choisir donc en hauteur). Côté maladie de Lyme, la présence des renards est, au contraire, un bénéfice : quand ils sont présents sur un territoire, ils évitent la propagation de cette maladie en s’attaquant aux hôtes des tiques, les campagnols. Ils sont aussi, du même coup, à la source d’une baisse de l’usage des pesticides dans les cultures. Les renards roux souffrent d’une mauvaise réputation injustifiée qui leur colle aux poils et fait plus d’un demi-million de morts chaque année en France (voir notre rapport de 2017).

Les chasseurs ont un appétit insatiable pour le sang versé

Les animaux considérés comme du gibier, tels les blaireaux, déterrés sans merci (comme les renards), les sangliers, les cerfs, chevreuils et daims, chassés en automne et en hiver chaque année, ne sont laissés tranquilles que pour la période de reproduction et d’éducation des petits.

Les chasseurs ne peuvent pas, sous prétexte de vouloir procéder à leur loisir sanglant toute l’année, dicter aux préfectures ce qu’ils veulent et ce, sous de faux prétextes ! Dire que ces animaux sont des dangers pour la circulation ou créent des dégâts, c’est ni plus ni moins refuser d’admettre que ce sont nos routes humaines qui traversent leurs forêts, et non les animaux qui traversent nos routes… ou que les agriculteurs ne peuvent supporter le terrier d’une famille de blaireaux, par ailleurs utilisé par d’autres espèces animales, et que les blaireaux sont donc une source de richesse pour les écosystèmes. Au lieu de cela, des « dégâts » sont proclamés, souvent sans données chiffrées à l’appui, et l’autorisation de sortir les fusils, instaurée. Comme si la seule solution à nos petits inconforts, c’était toujours de tuer.

Un arrêté préfectoral que nous contestons pour plusieurs raisons

Ces animaux, visés par cet arrêté du 21 février 2022, sont les victimes d’un faux procès. Il faut en urgence suspendre cet arrêté, sans quoi des milliers d’animaux vont périr (le nombre autorisé est illimité) ! Les lieutenants de louveterie, agents assermentés du service départemental de l’Office français de la biodiversité (OFB) et agents de développement assermentés de la Fédération départementale des chasseurs du Gard, peuvent, au passage, s’adjoindre les services de qui ils veulent, du chasseur lambda, par exemple.

Par ailleurs, depuis des années, les mêmes dispositions sont reconduites pour une durée de six mois, de sorte que les « destructions » sont opérées tout au long de l’année. Il ne s’agit alors plus d’une mesure exceptionnelle ordonnée afin de répondre à un problème localisé dans le temps et l’espace (ce qui est autorisé par le Code de l’environnement), mais d’une véritable délégation de pouvoir donnée, depuis des années et tout au long de l’année, sur tout le département aux personnes concernées.

L’hécatombe a déjà commencé. Il y a donc urgence, d’autant plus que le public n’a pas été consulté. L’audience aura lieu au tribunal administratif de Nîmes le 3 mai prochain.

One Voice
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6 commentaires

  • Blondel

    2 mai 2022 à 19h07

    Assez de chasser les renards nous protègent de la maladie de Lyme, il détruisent les mulots qui bouffent les récoltes. A part le plaisir de tuer pour tuer quelqu’un peut nous dire pourquoi on nous confisque la nature tous les week-end ? Nous sommes heureux d’être contre la chasse et pour la nature et les joies du plein air !

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  • NICOLE PELZ

    2 mai 2022 à 18h21

    arretez tous ces viandards

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  • Camus

    1 mai 2022 à 23h55

    La préfète du Gard est une imbécile ignare en matière environnementale et animale. C’est une honte que de voir ce genre de connasse payée à vie par l’argent public, uniquement motivée par sa carrière et sa retraite, ordonner sans rien connaître ni comprendre le massacre sans limite des renards, blaireaux et autres animaux qui sont le patrimoine de l’humanité.

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  • Brigitte Giraud

    1 mai 2022 à 19h22

    Il y en assez des chasseurs qui font la loi ils ne connaissent rien leur seul plaisir tuer
    En ce moment il y a des naissances aucune pitié même des bébés c est horrible.

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  • delval

    1 mai 2022 à 17h35

    Les chasseurs ne se lassent jamais de pratiquer la traque, l’agonie et la mort. Ils appellent ça de l’Art !
    L’appellation plus juste serait : perversion.

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