Chaque été à Vabres-l’Abbaye (Aveyron), de jeunes cochons sont poursuivis, soulevés et malmenés pour amuser le public lors d’une « course » aberrante baptisée le « tiercé de cochons ». Cette pratique, qui dure depuis plus de quarante ans, suscite des critiques croissantes.
En 2022, One Voice avait déjà tiré la sonnette d’alarme en adressant une lettre ouverte aux autorités locales.
La fête, qui se tient sur quatre jours à compter du 4 juillet – et propose pourtant diverses activités conviviales, entre concours de pétanque, buvette, restauration, concerts, maquillage et jeux gonflables – , peut tout à fait se passer de cette course indigne. Il est temps d’y mettre un terme. Il est possible de se divertir sans terroriser des animaux.
Forcés à courir, franchir des obstacles, poursuivis par des humains qui les effraient en frappant des mains et en les poussant par-dessus des fûts métalliques ou bottes de paille, les porcelets apeurés, poussés à bout, sont traités comme des objets de divertissement, leurs cris et leur détresse ignorés au nom d’une « animation » dépassée et cruelle.
La souffrance animale niée au nom du divertissement
Cette pratique, même si elle peut à première vue sembler anodine, est pourtant une forme de maltraitance animale. Elle inflige un stress intense et un tourment inutile à ces êtres sensibles, qui méritent respect et protection, non d’être utilisés comme des jouets pour amuser la foule. Elle apprend à nos enfants que l’on peut rire de la souffrance d’autrui. La tradition ne peut en aucun cas justifier ce genre de traitement dégradant.
Il est temps de briser le silence autour de ce « jeu » scandaleux. De plus en plus de voix dont la nôtre dénoncent cette brutalité et demandent la fin immédiate de ce tiercé cruel. Que deviennent ces petits cochons après la course ? Les entasse-t-on dans un camion à destination de l’abattoir ? Les renvoie-t-on dans un élevage intensif pour être engraissés d’abord ?…
Pour une fête respectueuse et porteuse de valeurs
La commune de Vabres-l’Abbaye, riche d’un patrimoine culturel à valoriser, doit tourner la page de cette pratique indigne qui ternit son image. Nous appelons le comité des fêtes, les élus locaux et l’ensemble de la population à stopper cette souffrance et adopter des alternatives respectueuses, des activités festives sans violence ni exploitation animale.
Nous devons transmettre aux générations futures des valeurs d’empathie, de respect et de compassion. La cruauté n’a pas sa place dans nos traditions, nos fêtes ni dans notre société. Le tiercé de cochons doit cesser, et c’est ensemble que nous pouvons y parvenir, de la même manière que notre mobilisation collective a permis de mettre un terme au jeu du « cou de l’oie » à Lesmont en 2025 et Saint-Bonnet-près-Riom en 2024.

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