Alors que One Voice et la LPO avions obtenu l’interdiction des chasses traditionnelles aux matoles et aux pantes, l’État trouve de nouvelles stratégies pour permettre aux chasseurs de continuer à s’adonner à leur loisir abject : des arrêtés préfectoraux qui autorisent « à des fins scientifiques » la capture d’alouettes des champs pendant plus d’un mois. One Voice saisit la justice pour demander leur suspension en urgence et leur annulation.
Le 6 mai 2024, nous obtenions une victoire décisive pour la protection des alouettes des champs : le Conseil d’État annulait les arrêtés du 4 octobre 2022 autorisant la capture de ces oiseaux avec des dispositifs archaïques et cruels, tels que les matoles et les pantes, dans plusieurs départements du sud-ouest de la France. Cette décision marquait la fin définitive de la chasse traditionnelle après que la justice nous a donné raison à de multiples reprises. Mais l’État ne ménage aucun effort pour satisfaire les chasseurs. Sous couvert d’ « expérimentations scientifiques » – comme si la chasse avait un quelconque rapport avec la science, les vessies ou les lanternes -, les préfets des Pyrénées-Atlantiques et des Landes ont pris la décision de réautoriser ces moyens de piéger des alouettes dans nos campagnes.
Les fédérations de chasse, ces organismes scientifiques…
Personne n’est dupe : ces « expérimentations » ne sont qu’une manœuvre pour réintroduire discrètement des pratiques que la justice avait pourtant formellement interdites. Et qui, par un étrange hasard, seront menées… par les chasseurs eux-mêmes. Qui a dit « neutralité scientifique » ? Le but est évident : faire croire que ces procédés sont justifiés et ainsi mieux relancer leur usage sous couvert d’une pseudo légitimité scientifique.
Tout ceci est orchestré par les fédérations départementales de chasse, dont l’objectivité est, bien sûr, totalement discutable. Ainsi, ces arrêtés autorisent, dans les Pyrénées-Atlantiques, la capture de près de 2 000 alouettes des champs. Dans les Landes, ce sont 16 000 oiseaux qui subiront le même sort, pris dans les filets et les cages. Un cynisme révoltant !
Nous connaissons déjà les résultats que ces « recherches » produiront : elles tenteront de démontrer que les pantes et les matoles sont des outils sélectifs, alors que nous savons pertinemment que ces pièges ne font pas la différence entre les espèces capturées. Ce qui signifie que non seulement les alouettes des champs seront en danger, mais aussi d’autres oiseaux protégés ou non, victimes collatérales de ces dispositifs. Nombre d’entre eux risquent d’être blessés, voire tués lors de captures accidentelles, un risque inacceptable pour la biodiversité. Et tous subiront la peur, l’affolement, un stress intense.
Ces arrêtés préfectoraux sont non seulement dangereux pour la faune, mais aussi entachés d’illégalité. En effet, ils ont été pris sans consultation publique, privant ainsi les citoyens et les associations de protection animale de la possibilité de réagir et de faire entendre leur voix.
Nous sommes résolus à ne pas laisser les chasses « traditionnelles » faire leur retour. C’est pourquoi nous saisissons le juge administratif pour demander la suspension immédiate et l’annulation de ces arrêtés.
Le combat contre ces pièges est loin d’être terminé. Nous continuerons à défendre les animaux et à faire entendre la voix des 83 % de Français qui souhaitent la fin de ces pratiques qui devraient appartenir au passé (sondage Ipsos/One Voice 2022). Nous avons besoin de votre soutien : signez notre pétition pour une réforme radicale de la chasse et pour empêcher le retour de ces méthodes très cruelles !
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DINH
22 octobre 2024 à 10h43
L’état, les préfets se font acheter par les fédérations de chasseurs pour avoir leurs voix…..