En plein cœur de l’été, les ours de l’Ariège sont pris pour cible par les services de l’État. Dans les nuits du 5 au 8 août, des agents de l’Office français de la biodiversité, armés de fusils de calibre 12 chargés de cartouches à double détonation, vont pouvoir mettre en place des « tirs d’effarouchement renforcés ». Alors même que l’espèce est protégée, et que ces interventions peuvent avoir de graves conséquences pour les animaux visés. Et comme toujours, l’arrêté est publié au dernier moment pour nous empêcher d’agir. Mais c’est raté : nous avons déposé dès samedi un référé-liberté qui nous permet d’obtenir une décision dans les 48 heures au plus tard. Audience le 6 août à 11 h au tribunal administratif de Toulouse.
Un nouvel arrêté anti-ours publié au dernier moment
Il y a quelques jours, et comme chaque été depuis deux ans, nous avons saisi la justice pour qu’elle impose au préfet de Haute-Garonne de publier ses autorisations de tirs d’effarouchement plusieurs jours avant les opérations, seul moyen pour que nous puissions attaquer dans les temps. Apparemment, le message n’est pas passé.
En Ariège, le vendredi 2 août, le préfet a publié un arrêté autorisant l’effarouchement d’un ours sur l’estive du Trapech à partir de lundi et jusqu’au 8 août, de nuit. Sans apporter la moindre preuve d’éventuels dégâts. Il est simplement fait mention d’une attaque en juillet, sans plus de détails.
Ces opérations, en pleine période de reproduction et alors que de nombreuses ourses portent leurs petits, seront lourdes de conséquences en raison du stress qu’elles engendrent. Des mesures inefficaces, alors même que des alternatives peu coûteuses existent et qu’il est obligatoire de les mettre en place.
Mettre un terme à l’acharnement des autorités
Acharnement : voilà comment l’on pourrait résumer les actions de l’État vis-à-vis des ursidés. Une espèce censée être protégée, dont les individus ont été arrachés aux leurs pour être importés en France, sous menace permanente du braconnage, mais qui ne cesse de faire l’objet d’arrêtés «d’effarouchement».
En 2022, nous obtenions de la justice la suspension de tous les arrêtés de la préfecture de l’Ariège contre les ours bruns. En 2023, pour la première fois, nous mobilisions avec succès une procédure d’extrême urgence pour défendre les individus à nouveau ciblés par l’État. Nous poursuivons nos actions en 2024, pour porter la voix de ces animaux harcelés.
Photo : © One Voice