En janvier 2023, dans l’Allier, nous avons enquêté sur les conditions de détention des animaux exploités par le cirque Ricardo Zavatta. Les lionnes et une tigresse végétaient dans une remorque vide dont elles ne sortaient jamais, privées de tout. Des faits illégaux et source de grande souffrance pour ces félins. Avec notre partenaire Free Life, One Voice a immédiatement porté plainte contre les frères Gougeon. Jeudi 14 novembre, à 9 heures, nous leur ferons face au tribunal judiciaire de Bourges.
En début d’année 2023, nous avons mené l’enquête pendant six jours sur le cirque Ricardo Zavatta lors de son passage dans l’Allier. Nous y avons découvert quatre lionnes et une tigresse blanche au corps marqué par des problèmes de peau, toutes parquées dans une remorque. Comme les tigres que nous avons sauvés des griffes de Mario Masson après près de deux ans d’investigation, elles n’ont à aucun moment eu accès à l’extérieur, forcées à tourner sans fin sur elles-mêmes pour survivre au stress intense de ce confinement. Quid du parc de “détente” dans lequel elles devraient pouvoir soulager leurs membres engourdis pendant au moins quatre heures par jour ? En presque une semaine, les circassiens ne l’ont pas installé une seule fois, en violation flagrante de la réglementation. Autres manquements: les félins ne disposaient pas plus de griffoirs que d’installations pour se hisser en hauteur ou se baigner. Rien pour les sortir de leur mal-être, au point qu’ils en étaient réduits à tenter de faire leurs griffes sur les barreaux… Pour eux, nous avons déposé plainte avec notre partenaire Free Life.
Un contrôle et une saisie enfin organisés…
Sans grande surprise, les dresseurs ont quitté le département après que nous avons saisi la justice. Ce n’est qu’en juin 2023, alors que les frères Gougeon s’étaient établis illégalement dans la commune de Santranges, dans le Cher, que l’Office français de la biodiversité a contrôlé le cirque. Là, les inspecteurs ont constaté tout ce que nous dénoncions depuis six mois. Non seulement les animaux ne bénéficiaient toujours d’aucun accès à l’extérieur, mais certains n’étaient même pas identifiés, laissant la porte ouverte à toutes sortes de trafics… Fait rare: les lionnes et la tigresse ont finalement été saisies par les autorités et placées dans un refuge.
…alors que d’autres animaux sont toujours au supplice
Depuis combien de temps souffraient-elles ainsi, engrillagées vivantes? L’adoption de la loi de novembre 2021 a lamentablement échoué à mettre fin au calvaire des animaux exploités par les dresseurs. La reproduction des animaux sauvages, pourtant censée être interdite depuis le 1er décembre 2023, se porte on ne peut mieux, et les pouvoirs publics ferment les yeux sur nos actions destinées à ce que Samba ou encore Jumbo soient placés dans un sanctuaire avant qu’ils ne décèdent comme Dumba ou soient envoyés dans des mouroirs à l’étranger comme Baby. Nous ne les abandonnons pas face à ces lois systématiquement bafouées sans réaction de la part des autorités!
Le 14 novembre, à 9h, nous serons au tribunal judiciaire de Bourges pour porter la voix des quatre lionnes et de la tigresse malmenées par les frères Gougeon. Nous exigeons qu’elles leur soient définitivement confisquées et qu’elles aient droit à une retraite dans un environnement respectueux de leurs besoins.
Photo : tigresse Ricardo Zavatta ©FreeLife & One Voice