L’Union européenne a accepté, le 25 septembre dernier, la proposition d’Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, d’abaisser le statut de protection des loups, les faisant passer d’espèce « strictement protégée » à « protégée ». Cette décision sera soumise au vote du Comité permanent de la Convention de Berne le mardi 3 décembre. Le temps est compté pour ces animaux vulnérables ayant toute leur place dans la nature.
One Voice appelle à une mobilisation générale pour les défendre, les prochains jours seront cruciaux !
Les loups sont décidément les « bêtes noires » à abattre. Les lobbies de l’élevage et de la chasse – surpuissants dans notre pays – ont suffisamment fait pression sur l’Union européenne pour réclamer leur déclassement de la liste des espèces strictement protégées de la Convention de Berne, afin de les tuer toujours plus. Cette décision, en passe d’être probablement adoptée le 3 décembre prochain, est scandaleuse tant sur le plan éthique que scientifique.
La Commission européenne n’a fourni aucun argument pour tenter de « justifier » un tel acharnement sur des animaux garants de la biodiversité et dont les effectifs demeurent extrêmement fragiles. Seules des raisons politiques sont à l’œuvre : il s’agit d’acheter la paix avec les agriculteurs. Rien d’autre.
Boucs émissaires
Pris constamment pour cibles par les éleveurs, les loups sont devenus leurs souffre-douleur, comme s’ils étaient les grands coupables de difficultés économiques qui les dépassent. Pourtant, de nombreuses aides existent pour permettre aux exploitants de cohabiter pacifiquement avec eux. Mais peu de professionnels se donnent la peine de les mettre en place. Ils préfèrent pleurer ou vociférer en cas d’attaque de quelques-unes de leurs brebis non protégées et… destinées à l’abattoir.
En France, les préfets accordent déjà les yeux fermés des autorisations de tirs illégales sur des loups, sans même chercher à savoir si des moyens de protection ont effectivement été mis en œuvre. Le laisser-faire est tel que la coordination rurale de Haute-Vienne en vient à inciter au braconnage des canidés sauvages. La haine n’est même plus dissimulée : au contraire, on la revendique ! Alors; qu’à bien y regarder, les loups ne sont responsables des pertes que de 0,15 % des ovins, tandis que celles liées à d’autres facteurs (accidents de transport, décrochements, maladies…) sont dix fois supérieures.
À la hargne infondée des éleveurs; s’ajoute celle des chasseurs qui accusent sans complexe les loups de voler « leurs » proies ! C’est bien connu, il n’y a pas meilleur gardien de la nature qu’un humain avec un fusil…
Un déclassement décrié par la communauté scientifique et l’opinion publique
Tandis que plus de 4 Français sur 5 estiment que le retour des loups dans notre pays représente un réel bienfait pour la biodiversité (selon notre sondage Ipsos/One Voice qui vient de paraitre – novembre 2024), un consensus scientifique global s’établit face aux dangers et à l’illégitimité d’une diminution de leur protection. Plus de 500 chercheurs et universitaires européens de disciplines variées, ont signé deux déclarations s’opposant à leur déclassement par la Convention de Berne. L’Initiative pour les grands carnivores en Europe y est également défavorable et exprime ses inquiétudes en soulignant notamment qu’aucune augmentation sensible ni des effectifs des loups ni des dommages causés aux animaux d’élevage n’a a priori été observée.
Parallèlement, une tribune écrite par un spécialiste de la cohabitation avec les loups a été signée par de nombreux scientifiques, universitaires et personnalités émérites, diffusée et soutenue par le collectif CAP Loup dont nous faisons partie.
Gobant les absurdités martelées par le lobby agricole, la décision de revoir à la baisse la protection des loups par la Convention de Berne bafouerait également l’opinion publique en ignorant les multiples alertes issues de la société civile, parmi lesquelles celle de trois cent associations dont One Voice, envoyée à l’initiative du Bureau européen de l’environnement au mois de septembre. Toujours d’après notre sondage, près de 70 % des Français ne souhaitent pas la rétrogradation du statut des loups d’espèce « strictement protégée » à « protégée » par l’Union Européenne.
Plusieurs actions sont prévues la semaine prochaine pour défendre les loups: rejoignez-nous !
Après avoir cosigné avec plusieurs ONG européennes une lettre ouverte à destination du secrétaire de la Convention de Berne et du secrétaire général du Conseil de l’Europe, et envoyé indépendamment des lettres à Monaco et Andorre les exhortant à ne pas accepter le déclassement, One Voice sera présente devant le Conseil de l’Europe le 3 décembre de 14h à 16h avec ses partenaires français et internationaux1.
Nous avons mis en place une action nationale coordonnée de nos bénévoles « La protection des loups bientôt levée ? Halte au massacre ! » du 23 novembre au 7 décembre. Des rassemblements étant prévus dans une douzaine de villes de France.
Si le public ne peut pas nous rejoindre à Strasbourg ou dans les villes de France où nos militants seront présents, nous l’appelons bien entendu à signer notre pétition pour les loups.
Nous invitons également le plus grand nombre à participer à la campagne #RespectPourLesLoups sur X, en partageant chaque jour un tweet rétablissant la vérité concernant l’opinion des Français sur les loups.
Partenaires de l’action :
269 Life France
AAC – Animal Activism Collective
AJAS
Alliance Ethique
Animal Alliance Network
Animal Cross
Animal Friends Croatia
Animal Liberation Malta
Animal Save Colmar
Animal Save France
Animal Save Global
Animal Save Sète
Animaux et Humains
ASPA Vosges
ASPAS
AVES France
Casa Vegana
Collectif Renard et Blaireau
CRAC Europe
Diffusion V Luxembourg
Dominion Australie
Dominion France
DxE Ciudad de Mexico
Education Ethique Animale
Ethics for animal
Eurogroup for Animals
FAADA
Férus
Focale pour le sauvage
Free life
Gaia
Galop
HSI
IFAW
La voix des loups
LAEO France (Association TERRE Lawrence Anthony)
Legambiente
Luontoliiton susiryhmä – The Wolf Action Group
PACCT
PAZ
Plant Based Treatment France
Plant Based Treatment Global
Pôle Grand Prédateur
SIPE
Un jour un chasseur
Vegan Life Athen
VSL – Vegan Society Luxembourg