Depuis des années, nous alertons l’opinion sur les conséquences des tirs d’effarouchement contre les ours. Pourtant l’État semble décidé à ne pas entendre les avertissements : non seulement ces opérations se multiplient, mais les préfets font tout ce qu’ils peuvent pour nous empêcher de les attaquer. Ce mois-ci, le préfet de Haute-Garonne a ainsi publié trois arrêtés de ce type. Leur particularité ? Les mesures sont en vigueur pour des délais très courts – 48 à 72 heures – et les autorisations sont publiées très tardivement. L’objectif est clair: empêcher les défenseurs des ours d’aller en justice pour les protéger.
Le 30 juillet, nous avons saisi en urgence le tribunal administratif de Toulouse pour mettre fin à ces pratiques condamnables. Nous demandons au juge d’enjoindre à la préfecture de Haute-Garonne de publier ses arrêtés avant leur entrée en vigueur, comme c’est la règle. L’audience aura lieu ce vendredi 2 août à 9h30.
Pour l’Etat : réintroduire des ours pour mieux les malmener ?
Il y a quelques années, les ours avaient quasiment disparu des montagnes françaises. Après les y avoir réintroduits en grande pompe, l’État semble désormais décidé à leur rendre la vie impossible. Alors que leur nombre est aujourd’hui encore insuffisant pour assurer la viabilité de l’espèce, ils sont régulièrement visés par des tirs d’effarouchement.
Stress en pleine période de reproduction, avortements, séparation des petits d’avec leur mère : ces opérations représentent une véritable menace. C’est pourquoi nous les attaquons systématiquement ! En 2022 et 2023, nos actions en urgence en Ariège avaient permis la suspension des tirs.
S’adapter aux manœuvres des préfets par tous les moyens
Quand il s’agit de tuer des animaux, nous sommes habitués à devoir nous adapter aux stratégies les plus déloyales adoptées par les chasseurs et les représentants de l’État.
En 2022, la préfète de l’Ariège n’hésitait pas à reprendre des arrêtés illégaux malgré des suspensions par le juge des neuf arrêtés. Nos arguments avaient porté, trois fois de suite.
L’année suivante, elle avait lancé une tendance consistant à rendre publiques les autorisations de tirs… quelques heures seulement avant qu’ils aient lieu. Nous avons donc été contraints de mobiliser une procédure exceptionnelle, permettant de saisir le juge très rapidement, qui a là encore porté ses fruits.
Cette année, c’est au tour du préfet de Haute-Garonne d’user de ce stratagème, avec encore moins de vergogne. Ainsi, trois arrêtés ont été publiés les 10, 17 et 30 juillet… soit quelques heures avant la fin des opérations, ne nous laissant aucune possibilité de défendre les ours. Si les tirs d’effarouchement sont si nécessaires et importants comme le prétendent les préfectures, pourquoi adopter des arrêtés de si courte durée, si ce n’est pour empêcher leur contestation ?
Nous avons saisi à nouveau en urgence le tribunal administratif de Toulouse pour qu’il impose au préfet de Haute-Garonne de publier ses arrêtés suffisamment en avance pour que nous ayons la possibilité de les contester et ainsi protéger les ours. L’audience aura lieu ce vendredi 2 août à 9h30.
Photo : ©One-Voice