One Voice a attaqué l’arrêté préfectoral de Seine-et-Marne pour permettre de sauver les renards. En faisant suspendre en urgence l’application de cet arrêté, les abattages, illimités dans leur nombre – et autorisés y compris la nuit ! – pendant quinze semaines, et dans plus de 200 communes du département, n’auraient pas lieu. L’enjeu est donc important pour les renards qui sont par ailleurs déjà chassables, piégeables et déterrables toute l’année en raison de leur statut d’espèce susceptible d’occasionner des dégâts (ESOD, ex-nuisibles).
L’audience a été fixée par le juge des référés du tribunal administratif de Melun le 29 août 2022 à 14h, soit déjà quasiment un mois après le début de l’application de l’arrêté préfectoral. La décision est généralement rendue dans les jours qui suivent, en correspondance avec l’urgence du dossier.
Muriel Arnal, présidente fondatrice de One Voice, déclare :
« Quand les renards seront-ils enfin considérés et respectés ? Nous saisirons les tribunaux aussi longtemps qu’il le faudra. »
Des arguments fallacieux de la préfecture…
Nous nous inscrivons en faux contre les arguments développés par la préfecture pour permettre l’abattage des renards roux en Seine-et-Marne. La préfecture affirme que les populations de renards sont importantes dans le département mais elle ne le démontre pas.
De même, elle invoque l’intérêt du maintien de la chasse au « petit gibier » alors que ce motif ne lui permet pas d’autoriser des « destructions administratives ». Là également, elle ne démontre pas quel est l’impact des renards ni des autres animaux visés par l’administration (ragondins, ratons-laveurs et chiens viverrins) sur ces petits animaux chassables (lapins, lièvres, etc.) dont la raréfaction est bien plus due à l’évolution des pratiques agricoles ayant modifié durablement les paysages et supprimé des habitats favorables à ces animaux, ainsi qu’à l’urbanisation.
Tuer des renards ne permet pas d’augmenter la densité de ces populations !
Nous attaquons aussi le fait que la préfecture semble donner un joker pour tuer sans limite aux lieutenants de louveterie, alors que normalement elle ne peut qu’autoriser un nombre bien délimité de « sorties », dans un temps court, etc. Là, le nombre est illimité, de jour comme de nuit, pendant plus de trois mois !
… encore et toujours pour ménager les chasseurs
La finalité est donc de faire plaisir aux chasseurs qui procèdent régulièrement à des lâchers de certaines espèces comme les faisans communs, par ailleurs élevés rien que pour être chassés (voir nos différentes enquêtes : en 2019, 2020 ou 2022). Les renards ne sont donc que des concurrents, qui pour vivre les privent ainsi de leur loisir sanguinaire. La préfecture caresse donc dans le sens du poil un lobby dont les membres agissent en toute impunité.
Un autre aspect à prendre en compte : le vice de procédure
Enfin, et il est (malheureusement) possible que ce soit cet argument qui l’emporte auprès du juge des référés, nous soutenons que l’arrêté est entaché d’illégalité car le projet n’avait pas été soumis à la consultation du public. Nous disons « malheureusement » car il y a plus de panache à gagner sur des arguments liés aux animaux – qui montreraient que l’état d’esprit des juges change aussi petit à petit – que sur des aspects techniques. Mais toute victoire serait bonne à prendre pour les animaux.
Quelle que soit la décision qui sera rendue quelques jours après l’audience du 29 août, une autre audience aura lieu dans quelques mois, qui statuera cette fois sur le fond, c’est-à-dire qui jugera sa légalité ou son illégalité (après la réalisation ou la suspension de celui-ci).
Pour les renards, One Voice appelle toujours le public à signer les pétitions portées par l’association : Renards, nuisibles : vraiment !?, et celle contre le déterrage également !
4 commentaires
David GUILBERT
1 septembre 2022 à 18h55
Toujours les mêmes arguments des préfectures , qui comme par hasard sont les mêmes que les chasseurs.
Aucun inventaire n’est fait et pourtant on accuse la surpopulation,
On accuse le renard de détruire le petit gibier et pourtant on interdit pas la chasse au petit gibier,
Sans compter l’argument ultime, le renard coûte chère à la collectivité. Pourquoi ne pas réduire les subventions des chasseurs pour travailler sur des solutions innovantes pour une meilleurs cohabitation homme animal sauvage. Si les dégâts des renards coûtent chère, c’est que les chasseurs on échoués depuis longtemps dans leur mission.
merci pour votre engagement.
Loussouarn
30 août 2022 à 15h58
Que cette tuerie cesse immédiatement …Les chasseurs ne veulent que du sang …..ils ne connaissent rien à la NATURE et à son fonctionnement …
Nguyen claire
30 août 2022 à 13h44
Ils ont le droit de vivre.
Nguyen claire
30 août 2022 à 13h42
Ils ont le droit de vivre tout comme les humains !!! C’est la terre de tous les êtres pas seulement des humains !!!