En 2016, nous révélions des images insoutenables de lapins angoras exploités pour leur laine, hurlant de douleur entre les mains d’un éleveur. Malgré nos multiples enquêtes et les neuf années de combat judiciaire de l’association, le juge d’instruction a décidé de ne pas engager de poursuites. Pour les animaux exploités et tués par cette industrie, One Voice continue le combat en maintenant la pression sur les marques : après avoir convaincu MaxMara et tant d’autres, nous nous adressons à l’enseigne Gérard Darel pour l’exhorter à changer ses pratiques. En février, nous appelons le public à faire de même, et à rejoindre nos bénévoles dans les multiplexes villes où nos antennes militantes seront présentes au plus près de la population pour la sensibiliser et dire stop à cette industrie de la souffrance.
Des animaux torturés, et une justice qui ne passe pas
En 2016, nous révélions les images d’un élevage de lapins angoras exploités pour l’industrie de la mode. Des animaux parqués dans des cages, à l’image de tous ceux qui sont élevés pour leur fourrure. Mais là, les mâles sont tués à la main dès la naissance, et les femelles utilisées pour leurs poils et la reproduction. Des sessions d’épilation au cours desquelles les doux rongeurs sont étirés et maintenus en place sur une planche tandis que leurs poils leur sont arrachés partout sur le corps, qu’ils hurlent d’une voix suraiguë, la peau à vif, avant que, terrifiés, ils soient remisés dans leurs cages jusqu’à la prochaine séance.
La réaction des autorités fut simple et tristement prévisible : « Circulez, y’a rien à voir ! » Le ministère de l’Agriculture nous assurait même que la méthode de « dépilation » était indolore et soi-disant « validée par l’INRA ». Avant d’indiquer à la commission d’accès aux documents administratifs (CADA), que nous avions saisie, qu’un tel document n’existait pas. Quant à la justice, malgré nos nouvelles images de 2018 et 2020 et les rapports de nos experts, rien n’y a fait : pour elle, ces cris ne révèlent pas nécessairement de la douleur, mais simplement un « léger stress ». Pourtant, sans une peur panique ou une vive détresse, les lapins ne crient jamais.
Neuf ou vintage, un manteau en fourrure, c’est non !
Qu’il soit de seconde main ne change rien à l’affaire : derrière un vêtement en angora, il y a toujours une vie de cage, de souffrances et de mutilation. Alors que la fourrure semble faire son retour chez certains jeunes et que depuis la fermeture des élevages de visons fin 2021 ce thème est devenu un impensé sociétal, nous relançons une grande campagne contre les produits d’origine animale (y compris les plumes et les peaux exotiques notamment) dans la mode.
Si certaines marques ont déjà renoncé à l’image de Gucci, Versace, Armani, Lacoste ou Ba&sh, d’autres, comme American Vintage, préfèrent s’entêter. Derrière les beaux discours sur le bien-être animal, pour certains la vie des animaux ne vaut rien lorsque leurs corps ou des parties se vendent à prix d’or.
Dans le cadre de l’ICE Fur Free Europe menée par Eurogroup for Animals avec le soutien de la Fur Free Alliance, dont nous sommes le représentant français, nous travaillons à des avancées déterminantes : interdire le commerce de fourrure dans l’Union Européenne. Après notre action de l’année dernière pour enjoindre à MaxMara d’arrêter d’utiliser de la fourrure dans ses créations, la marque annonçait stopper sa production.
Aujourd’hui, c’est Gérard Darel que nous exhortons à prendre le même chemin et à s’engager pour une mode plus éthique. Nous invitons le public à écrire à l’enseigne haut de gamme, qui valorise le savoir-faire à la française : nous ne voulons plus de cette mode issue de la misère animale, le luxe peut se renouveler en innovant. Et pour aller plus loin, nous appelons également le plus grand nombre à participer à l’un des événements que nous organisons en février dans plus de quinze villes, dans le cadre de notre action militante nationale coordonnée.
Photo : @One Voice