Animaux dans l'expérimentationActualitésEnquête : des cochons sous les scalpels au CHU de Clermont-Ferrand

One Voice29 août 2024110 min

– Révélations de One Voice et Camp Beagle Gannat sur l’origine, le transport et l’utilisation de porcelets élevés en batterie, par le Centre International de Chirurgie Endoscopique de Clermont-Ferrand, adjacent au Centre hospitalier.
– One Voice engage des procédures en justice.
– Un rassemblement/happening avec un camion projetant les images aura lieu jeudi 29 août vers midi, Place Henri Dunant à Clermont-Ferrand, devant l’entrée du CHU.

Vidéo de campagne (ATTENTION, le contenu est très difficile)

Le Centre International de Chirurgie Endoscopique (CICE) de Clermont-Ferrand est connu mondialement pour les formations qu’il dispense à des médecins. Ce qui l’est moins, ce sont les expériences sur de très jeunes cochons qui y sont pratiquées, alors qu’il est possible de faire autrement.

Camp Beagle Gannat nous a alertés sur le sort de ces animaux et nous avons approfondi le sujet ensemble. Après un an d’enquête, les images de lanceurs d’alerte et de nos enquêteurs exposent la « chaîne de production », le transport brutal et pas aux normes, ainsi que l’absence totale de considération des formateurs et du personnel du CICE envers les petits cochons. Toutes ces atrocités pour un entraînement qui devrait employer les nouvelles techniques, comme le prévoit la législation en matière d’expérimentation animale.

One Voice dépose plainte contre la Ferme Guy, demande sa fermeture et engage une procédure à l’encontre du CICE pour qu’il remplace l’expérimentation sur les animaux par d’autres méthodes.

Depuis plus de quinze ans, le CICE se fournit en « cobayes » auprès de la Ferme Guy, sise à une trentaine de kilomètres, un sordide élevage en batterie où maltraitances et irrégularités sont la norme.

La Ferme Guy dépeint une image bucolique : location d’un espace pour camping au plus proche de la nature, photos de jeunes vaches en plein air, élevage familial sans OGM…

Derrière les murs, pourtant, des truies sont parquées dans des cages où elles ne peuvent se mouvoir. Impossible pour elles d’y faire le moindre pas, ne serait-ce que pour éviter d’écraser leurs petits.

L’élevage industriel est légal. Ce qui l’est moins, c’est la mortalité néonatale astronomique, la pratique de la médecine vétérinaire par l’éleveur lui-même, les actes de violence perpétrés sur les animaux adultes comme nouveau-nés.

Quand les truies usées par les mises bas à répétition sont blessées, elles ne sont pas soignées correctement. Ainsi, après un prolapsus de l’une d’elles, l’éleveur attrape à pleines mains ses organes avant de les enfoncer à l’intérieur de son corps et de recoudre ses parties génitales. Des actes totalement illégaux, réservés aux vétérinaires. Le petit plus de cet « élevage nature » est sans doute aussi le « fait maison ».

Les jours suivant les naissances, les cadavres s’empilent. Il y a les porcelets qui naissent déjà morts, à peine formés. Ceux écrasés sous leur mère enfermée entre des barres métalliques et ne pouvant les éviter. Ceux jugés trop chétifs qui finiront le crâne fracassé contre une barrière, un mur ou le sol, et qui convulseront longuement avant de mourir.

L’élevage en batterie est une industrie lucrative, et ce n’est pas l’éleveur qui nous contredira.

Extrait vidéo d’un échange verbal dans l’élevage

Je sortais 5000 cochons par an. Les années où je faisais le plus de cochons, je gagnais plus d’argent. C’est peut-être les années où j’en ai le plus perdu d’ailleurs. 5000 cochons, tu perdais  10 euros par cochon, tu perdais… », « tout de suite 5000 cochons, ça vaudrait le coup ? 5000 cochons », « ah ouais, tout de suite, là, tu gagnes 250000 euros. Tu gagnes 250000 euros dans l’année. J’ai travaillé 4 ans…

Ceux qui survivent sont vite séparés de leur mère, entassés dans l’obscurité pour être engraissés et envoyés à l’abattoir… ou au CICE.

Quand vient l’heure du transport vers le centre, les petits cochons sont attrapés par les pattes arrière ou les oreilles pour être jetés dans des bennes à l’intérieur du camion de l’employé du CICE. Arrivés sur le parking, ceux qui tentent de s’échapper sont vite rattrapés…

Extrait vidéo du cochon qui tente de s’échapper

Une fois à l’intérieur du bâtiment, ils sont anesthésiés pour servir d’outils vivants à des étudiants et médecins, et subir hystérectomies, néphrectomies, sutures… Ils ne se réveilleront pas. À la fin de la journée, les porcelets âgés de quelques semaines finissent de la même façon qu’ils sont arrivés : dans une benne.

À l’heure actuelle, l’expérimentation sur des animaux à des fins d’enseignement n’a plus lieu d’être. D’autres techniques existent : pelvi-trainer, cultures cellulaires, cultures tissulaires, organoïdes sur puce, cultures de cellules souches, supports audio-visuels, apprentissage et observation auprès de médecins-enseignants tout au long de leur cursus… Il n’est plus tolérable d’élever et tuer des animaux pour « s’entraîner ».

Le Docteur Jérôme Soubielle, qui s’est déjà exprimé publiquement sur le sujet de la formation médicale, nous l’a confirmé :

« Il y a d’autres supports [qui existent] pour la certification de cette formation : le pelvi-trainer et l’appareil pour les sutures. […] C’est complètement ahurissant de voir ça de nos jours. Je ne parle pas d’il y a quelques années, mais de nos jours ça n’a aucun intérêt. On peut se former théoriquement sur des supports audio-vidéos, on peut se former auprès de personnes qui savent faire sur de vrais patients, on peut aller au bloc opératoire, on peut aller dans les laboratoires d’anatomie pour étudier l’anatomie sur des cadavres. Opérer un cochon ne fait pas de vous un chirurgien… Faire un bloc nerveux sur un cochon ne fait pas de vous un anesthésiste. C’est vraiment quelque chose qui est aberrant. »

Extrait vidéo 1 de l’interview du médecin

La réglementation en matière d’expérimentation animale est pourtant claire : dès lors que des méthodes de substitution existent, elles doivent être utilisées à la place des modèles animaux.

« Faire une chirurgie […] sur un cochon, ça ne garantit en rien le bien-fondé de la formation, et ça ne sert à rien. »

Dr Jérôme Soubielle, médecin anesthésiste-réanimateur.

Extrait vidéo 2 de l’interview du médecin
Extrait vidéo de la fête d’anniversaire au CICE sur la page Facebook du CICE

Nous appelons le public à rejoindre notre combat contre l’expérimentation animale, notamment en écrivant au ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESR) pour lui demander de financer les méthodes alternatives, comme le font nos voisins européens.
Nous encourageons également le public à signer nos pétitions :

– Pour en savoir plus sur les cochons et qui ils sont, consultez notre fiche sentience.
– Et pour avoir un aperçu des expériences sur des cochons récemment validées par le MESR, lisez notre article.

Photos : crédit ©One Voice


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Il y a un commentaire

  • Thiery

    29 août 2024 à 13h54

    Des criminels ils méritent la morts

    Répondre

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