Chaque année, des préfets autorisent à titre dérogatoire le déterrage des blaireaux dès le 15 mai, alors même que des blaireautins sont encore présents dans les terriers. Après avoir obtenu plusieurs succès en 2022, One Voice poursuit son combat contre ce mode de chasse d’une violence sans nom. Première étape de ce tour de France le 23 mars à 14 h 30 au tribunal administratif de Dijon.
La vénerie sous terre, ou la cruauté à l’état pur
Un dimanche du mois de mai. Une blairelle et ses petits dorment au fond de leur terrier. Ils sont réveillés par des aboiements dans les galeries. La mère s’échappe, essayant tant bien que mal de sauver ses petits. Mais très vite, elle se retrouve acculée. Puis elle est aveuglée : la sachant coincée, un chasseur a creusé un trou au-dessus d’elle. Avec une pince métallique, il l’attrape par la gorge et l’extirpe de son terrier. Elle ne reverra pas ses enfants, qui mourront de panique, de soif ou de faim dans les jours suivants. C’en est fini pour elle : le chasseur sort un couteau et lui tranche la gorge, ou lui tire dessus à bout portant, comme notre enquête l’avait montré.
Quoi qu’en disent les chasseurs, voilà la cruelle réalité de la vénerie sous terre, qui fait chaque année plus de 12 000 victimes parmi les blaireaux. Autorisée de septembre au 15 janvier, cette pratique peut faire l’objet d’une « période complémentaire » du 15 mai au mois de septembre. Un énième moyen pour les préfets de faire des cadeaux aux chasseurs, au mépris de la loi.
Une hécatombe annoncée pour les petits blaireaux, un pied de nez à la loi
Sur la forme, les arrêtés ouvrant une période complémentaire de vénerie sous terre des blaireaux doivent faire l’objet d’une consultation du public et être accompagnés d’une note de présentation décrivant notamment l’impact du déterrage sur la population de ces animaux dans le département concerné. Malgré cette obligation, cette dernière, fournie par le préfet de la Nièvre, ne fait que quelques lignes seulement, et ne mentionne tout simplement pas ce type de chasse.
Sur le fond, alors même que la mise à mort de petits est formellement interdite par la loi, les spécialistes sont unanimes : au printemps et en été, des animaux non sevrés, non matures sur le plan de la reproduction et encore dépendants de leur mère sont présents dans les terriers. Or, le déterrage ne permet par définition pas de les épargner : si par miracle ils ne sont pas tués pendant les opérations, ils finiront par mourir, ne pouvant survivre seuls.
Ces pieds de nez éhontés à la loi ont assez duré. Alors que nous avons obtenu de nombreux succès en 2022, une victoire définitive pour les blaireaux semble plus que jamais envisageable dans un avenir proche (décision du Conseil d’Etat, pétition interpellant les sénateurs, proposition de loi…).
Nous serons présents au tribunal administratif de Dijon le 23 mars 2023 à 14h30 pour faire entendre leur voix. Pour eux, nous appelons également le public à signer notre pétition.
3 commentaires
Aebi
22 mars 2023 à 16h26
Non mais ces sous-m… il faut interdire cela de suite
Garziano
18 mars 2023 à 10h42
Il faut arrêter de s’octroyer le droit de vie ou de mort de plus avec des moyens inhumains. Comment pouvez-vous accepter et laisser faire une telle cruauté sans nom ! Je soutiens toutes les associations de lutte contre la cruauté animale. WG
Guiborat
17 mars 2023 à 12h59
Laissez les blaireaux vivre en paix, cette chasse est honteuse, comme pour les renards, loups, ours etc… Arrêtez ces pratiques barbares 😡😡😡