Il y a quelques jours, nous dénoncions les conditions de vie intolérables d’une dizaine de chiens de chasse emprisonnés dans un hangar de Lot-et-Garonne, vivant au milieu des détritus et de montagnes de déjections, à la merci du froid et de la chaleur, sans même un bol d’eau fraîche.
Sans surprise, le détenteur des chiens de chasse et sa mère nous accusent de mentir. « Non, les chiens ne sont pas maltraités, ils sont nourris et sortent », viennent-ils pleurer dans la presse.
Et – quelle surprise ! – depuis la médiatisation de l’affaire, le hangar a été rangé et nettoyé pour accueillir la presse, le maire, et même la présidente d’une association de protection animale – un comble ! -, qui trouvent tous le moyen de prendre leur défense et de justifier les conditions de détention des chiens.
Pour tous les chiens de chasse maltraités, One Voice continuera de se battre.
Mesdames et Messieurs, défenseurs acharnés d’une pauvre famille que la « méchante association One Voice » a pris pour cible au hasard : à aucun moment nous n’avons prétendu que ce monsieur battait ses chiens ou qu’il les affamait, au contraire ! Nous avons d’ailleurs pu constater par nous-mêmes que ces chiens ont bien la « chance » d’être nourris – d’ossements à même le sol, sur le tapis d’excréments faisant office de literie !
Mais ouvrez donc le Code pénal, article R. 215-4 : la maltraitance, ce n’est pas seulement affamer ou frapper un animal. La maltraitance, c’est détenir des animaux dans des enclos inadaptés, c’est les maintenir dans des conditions abjectes, c’est les laisser croupir et dormir dans leurs excréments, au milieu des détritus, les priver du besoin primaire de disposer d’une eau propre et renouvelée quotidiennement, comme ce qu’ont subi ces chiens pendant des mois, peut-être même des années !
Maintenant qu’ils ont pris soin de ranger le hangar, de fournir de l’eau propre et de nettoyer les montagnes de déjections qui gisaient au sol depuis des mois, ils ont pu convoquer la presse, le maire et même une association de protection animale, pour leur montrer que One Voice les prend pour cible gratuitement, sans raison, eux qui s’occupent si bien de leurs chiens.
Monsieur le Maire de Madaillan, qui initialement niait les faits (« Tous les bois en Lot-et-Garonne se ressemblent », affirme-t-il, « je vous dis que ces images n’ont pas été filmées à Madaillan »), reconnaît finalement la réalité puisqu’il prend désormais la défense du propriétaire : « Ce sont des chiens de chasse […], ils sont fait pour ça (NDLR : par “ça”, comprendre : vivre enfermés dans un hangar en pourrissant dans leurs excréments), pas pour rester au coin de la cheminée ». Tous les moyens sont bons pour flatter son électorat.
À ceux qui prétendent que ce sont des chiens de chasse et non pas des « animaux de compagnie », et qu’il est normal qu’ils soient stockés comme du matériel quand on a fini de les exploiter : il n’existe aucune distinction dans la législation pouvant justifier cette différence de traitement. Aucun animal n’est fait pour vivre au milieu des immondices, à boire de l’eau croupie et dormir dans ses excréments.
Respecter les normes sanitaires minimales n’était donc pas si compliqué, puisque le détenteur a réussi à le faire en seulement quelques jours… Comme vous pouvez le voir sur ces images prises lors de notre dernière visite sur place en date des 28 et 29 janvier – le week-end précédant la diffusion des images, donc -, le désordre et l’insalubrité étaient bien visibles.
Comme quoi, avec un peu de bonne volonté, il n’est pas si difficile de tout nettoyer en vitesse, une fois que l’affaire est médiatisée et que les soucis vont arriver.
Photo : @One Voice
Il y a un commentaire
Barthecoy
9 février 2023 à 21h10
Mr le maire a oublié que sa position en tant qu’élu ne se base pas uniquement sur l’électorat des chasseurs . Pas grave sa prise de position a été assez médiatisée pour que l’on comprenne…..