Le délibéré de l’affaire du braconnier de rouges-gorges et fauvettes est tombé le soir même de l’audience au tribunal de Toulon, hier 27 février 2023. L’octogénaire a été condamné et des centaines d’oiseaux sont donc épargnés dans l’opération ! One Voice est extrêmement heureuse de cette décision.
L’homme, habitué à enfreindre la loi depuis des années et récidiviste a été mis face à ses actes pendant l’audience : les photographies des oiseaux retrouvés morts après avoir été piégés, trompés par les sons de leurs congénères diffusés avec un magnétophone, ont été montrées, et elles étaient très éloquentes. La Présidente l’a souligné. Les inspecteurs de l’Office Français de la Biodiversité qui avaient dressé le procès-verbal de l’infraction et que l’accusé a tenté de corrompre, étaient, quant à eux, très émus à la barre.
Du braconnage au chantage, il n’y a qu’un pas
A l’audience, le prévenu aura tenté de faire valoir qu’il avait appris à chasser les rouges-gorges et les fauvettes à tête noire avec son grand-père (comme si cela était plus excusable…) et qu’il ne pouvait s’en passer.
Sans complexe, l’accusé a même donné au tribunal le certificat d’un médecin que la présidente a lu à haute voix, dans lequel ce dernier a prétendu que le vieil homme avait besoin de chasser des petits oiseaux tant pour son équilibre psychologique que pour son apport en protéines ! Et que l’en priver pouvait le conduire à une grande détresse psychologique voire au suicide. La Présidente a dit être scandalisée par un tel certificat, soulignant qu’un médecin n’avait pas à menacer le tribunal ni à faire du chantage au suicide.
Une peine à la hauteur des faits !
Il a écopé de six mois d’emprisonnement avec sursis simple, mille euros d’amende délictuelle et cinq-cents d’amende contraventionnelle, la publicité du jugement à ses frais pendant 2 mois (mairie, revue et site internet) ; le retrait du permis de chasse et l’interdiction de délivrance pendant 3 ans ; l’interdiction de détention d’armes pendant 3 ans et enfin, la confiscation des scellés.
Les petits oiseaux, en France, quand ils ne sont pas victimes de la famine, gênés par les sons et la luminosité des espaces urbains, ou encore pris dans la glu et autres pièges des chasses traditionnelles, sont souvent braconnés. Nous nous félicitons de cette décision, qui enfonce le clou de notre engagement contre une France qui tue ses oiseaux.