Dans le cadre de la loi contre la maltraitance animale, le ministère de la Transition écologique s’était engagé à redéfinir la réglementation de la Commission nationale consultative pour la faune sauvage captive (CNCFS). Celle-ci, qui a le pouvoir de délivrer les certificats de capacité aux dresseurs, ne comptera finalement pas davantage de représentants d’associations de défense des animaux. One Voice dénonce cette décision.
C’est une nouvelle occasion manquée !
Le 10 novembre 2022, un an après la promulgation de la loi sur la maltraitance animale, le ministère de la Transition écologique a enfin présenté son projet de décrets d’application aux associations de défense des animaux. Problème : la nouvelle réglementation de la CNCFS ne prévoyait qu’une place très minoritaire aux associations face aux circassiens. Ayant été invités à donner notre avis sur ce sujet, nous espérions être entendus. Mais le ministère a fait la sourde oreille. Les arrêtés revenant sur l’organisation de cette commission viennent d’être publiés, laissant toujours aussi peu de place aux défenseurs des animaux. Pire, ils ont multiplié par trois le nombre de représentants des zoos et des cirques. Il s’agit d’un véritable refus de faire avancer la protection des animaux détenus dans les cirques !
Un ministère ambivalent
Ce ministère, qui garantit que les associations seront toujours minoritaires face à l’industrie de la captivité, est le même que celui qui s’est engagé à mettre fin à l’exploitation des animaux sauvages par les cirques fin 2028. En oubliant d’ailleurs de préciser au grand public que cette mesure ne concerne que les cirques itinérants…
Il s’est aussi récemment félicité d’un nouvel appel à projets pour créer des places de refuges pour les animaux qui survivront à la fermeture de leurs cirques. Derrière l’image que le ministère de la Transition écologique veut se donner, la réalité est peu reluisante. Il continue de piétiner ce qu’il devrait avoir pour mission de protéger.
Une note interministérielle garantissait dès 2021 la protection des dresseurs au détriment de leurs lions, tigres, éléphants et hippopotames, avant même la discussion de la loi, et nous en avons à nouveau eu des exemples à Cannes, Nice et Menton ces dernières semaines : pendant six ans encore, l’État compte bien défendre bec et ongles l’activité des cirques qui maltraitent et exploitent, à défaut de défendre les animaux sauvages pourtant en danger. Très loin des autres pays européens qui ont légiféré clairement en leur faveur.
Rien, ni les circassiens, ni l’ambivalence du ministère, ne nous arrêtera dans notre lutte. Ces animaux n’ont rien à faire dans un camion.
Photo : Jumbo-Cirque-Muller-Zavatta-©-One-Voice