Questions à Hélène Gateau, Pourquoi j’ai choisi d’avoir un chien (et pas un enfant) ⋆ Savoir Animal

Héléne Gateau, vétérinaire, chroniqueuse à la radio et à la TV, traite d’un sujet dont on ne parle pas assez. Elle ose crier haut et fort ce que certaines femmes n’osent pas avouer… Nous vous conseillons vivement de lire Pourquoi j’ai choisi d’avoir un chien (et pas un enfant) aux éditions Albin Michel.

Peut-on transposer ce constat avec un chat ?

Bien sûr ! D’ailleurs, beaucoup de mes lecteurs et de mes lectrices sont des propriétaires de chat. Ce qui prouve qu’il a bien été compris que ce que je comparais, c’était le lien d’attachement et non pas l’espèce en tant que telle. Et ce lien d’attachement peut-être tout aussi fort avec un chien ou un chat. D’autre part, faire une différence entre ce qu’on peut ressentir pour un chien ou pour un chat reviendrait à décrédibiliser mon propos puisque justement, moi je me permets de montrer les similitudes qu’il y a dans ce lien avec un chien ou avec un enfant. Après il est évident qu’on ne recherche pas la même relation, les mêmes échanges avec un chien et avec un chat. Ce pourquoi il y a des personnes qui préfèrent avoir un chien plutôt qu’un chat, ou inversement, et certaines un chien plutôt qu’un enfant !

Affectivement un chien peut remplacer un enfant, peut-il aussi remplacer l’Amour d’un homme ?

Le chien peut être un dérivatif affectif très différent pour chaque personne. Un ami, un confident, l’enfant qu’on n’a pas envie d’avoir, le mec qu’on n’a pas envie d’avoir… Certaines personnes souhaitent rester célibataires car elles n’ont pas besoin de plus d’affection, de présence, de partage que ce que leur offre l’animal. En ce qui me concerne, ce n’est pas le cas. Autant je ne souhaite pas avoir d’enfant, autant je subis plus mon célibat actuel depuis que j’ai divorcé, d’autant que je suis une grande amoureuse.

Pourquoi avez-vous ressenti le besoin d’écrire sur ce sujet ? Un cri de rage, une justification voire les deux ?

Non, surtout pas un cri de rage ! Ce n’est pas le genre de sentiment que je nourris. Plutôt un cri d’amour ! Me justifier oui, bien sûr. Me lancer dans une démarche introspective aussi, pour me comprendre et comprendre mes choix. Rendre hommage aux chiens, aux animaux, à la place qu’ils peuvent avoir dans nos vies, et puis aussi libérer une parole, légitimer cette relation à l’animal que nous sommes nombreux(ses) à avoir sans forcément l’assumer. Cela, je l’ai rendu possible dans mon bouquin non seulement en m’exprimant sur mon histoire personnelle, mais aussi en prenant de la hauteur et en y apportant des éléments sociologiques et scientifiques pour crédibiliser mon propos.

Etes-vous prête à partager votre chien avec un homme ?

Moi oui ! Colonel je ne sais pas !! Il est évident qu’un futur amoureux devra en revanche être très aimable avec mon chien. Comme une maman souhaite que l’on aime ses enfants et qu’on les accepte comme ils sont. C’est un package ! Colonel et moi, c’est pareil. J’ose espérer que Colonel est assez attachant pour que la personne qui partagera un bout de ma vie puisse trouver que c’est une chance de partager aussi un quotidien avec mon chien.

Comment se prépare l’après Colonel (que l’on vous souhaite le plus tardivement possible ) ? Etes-vous séduite par l’idée du clonage, même si l’on sait que le caractère ne l’est pas ?

Durant un temps, je me posais la question d’un deuxième chien. D’ailleurs j’en parle dans mon livre. Depuis sa publication, et d’avoir du répondre très souvent à cette question, c’est finalement une option que j’ai balayée. Parce que si je prends un deuxième chien, bien sûr cela fera un compagnon pour Colonel. Mais cela rendra mes déplacements, mon organisation, ma logistique, beaucoup plus compliquée également. Or aujourd’hui je fais quasiment TOUT avec Colonel. Je ne pourrais plus. Et finalement, ce serait Colonel le premier privé car je ne pourrais plus l’emmener partout avec moi. Donc je vais garder cette relation exclusive que j’ai avec lui.

Quant à l’après… le cloner ? Non. Le pleurer ? Évidemment.

Ce sera terrible. Je ne veux pas y penser. Y pense-t-il lui ? Non ! Alors je vais faire comme lui. Vivre au jour le jour, profiter, tirer du plaisir au maximum de toutes nos aventures, de notre quotidien, et nous faire un maximum de souvenirs ensemble.