ActualitésAnimaux domestiquesLa gendarmerie est présente également pour les animaux domestiques !

Savoir Animal18 novembre 202235 min

Interview de l’Adjudant Vincent Fernandez, Officier de Police Judiciaire de la Gendarmerie Nationale au sein de la compagnie de Bagnères de Bigorre. Il est le premier référent Protection Animale du Groupement des Hautes-Pyrénées.

L’Adjudant est un porteur de projet dans le domaine de la lutte contre la maltraitance animale

Engagé depuis 2020 avec de Céline Gardel, chef d’Etat Major à l’Ecole Nationale Supérieure d’Application de la Police Nationale et présidente  de l’association les4patounes, Vincent Fernandez a de très beaux projets pour lutter contre la maltraitance animale

Il est à l’origine de la réplication en gendarmerie des référents Protection Animal sur le territoire national : il a développé ce réseau de référents dans les Hautes-Pyrénées et a présenté cette bonne pratique à la Direction Générale de la Gendarmerie.

En avril 2022, il a répondu à un appel à projet dans le cadre du programme symbi’ose de la Mission Développement Durable du Ministère de l’Intérieur.

Il propose des solutions pour mieux lutter contre la maltraitance animale : la formation des forces de l’ordre et le développement d’une application mobile afin de mieux prendre en compte les signalements et les situations impliquant des animaux.

Qu’est-ce qu’un référent protection animale ?

Un référent est un enquêteur de brigade territoriale. Son rôle est d’accompagner et conseiller nos camarades face à un signalement, un cas avéré ou toutes situations impliquant un animal. Il est également l’interlocuteur privilégié des différents acteurs de la lutte contre la maltraitance animale (DDPP, refuge d’animaux, les vétérinaires, associations, …).

Aujourd’hui, le groupement en compte trois. Un par compagnie, cependant  nombreux de nos camarades investis dans la cause se positionnent comme des référents au niveau de leurs unités respectives. Pour ma part, je porte la double casquette : Référent compagnie et référent groupement.

Mon Initiative a été proposée à la Direction Générale de la Gendarmerie Nationale (DGGN) qui a autorisé la réplication au niveau national. Le Service de la Transformation de la DGGN communiquera très prochainement à l’ensemble des personnels de la gendarmerie.

Entre 2016 et 2021, une hausse de 30 % des atteintes visant les animaux domestiques a été enregistrée par les forces de sécurité. Nous devons donc agir plus efficacement face à ce fléau.

Le Ministère de l’Intérieur a d’ailleurs pris cette problématique très au sérieux, par la création de 15 enquêteurs spécialement dédiés à la lutte contre les maltraitances animales. (Cf. Le communiqué de Presse du Ministre de l’Intérieur en la matière).

Avez-vous d’autres projets ?

En début d’année j’ai participé à un appel à projet de la Mission de Développement Durable du Ministère de l’Intérieur, le programme Symbi’ose. Il s’agit d’un programme dans le cadre de la transition écologique destiné aux gendarmes, aux policiers et aux agents des préfectures. L’objectif est de proposer le développement de différentes solutions à des problématiques en lien avec la transition écologique et dont le bien-être animal fait partie.

J’ai présenté la problématique suivante : comment les forces de l’ordre peuvent-ils mieux lutter contre la maltraitance animale ?

Les forces de l’ordre sont en première ligne face à l’augmentation des signalements, des cas avérés de maltraitance et l’action de certaines associations, qui par un manque de connaissance de la législation en vigueur et du cadre légal, peuvent mettre en difficulté nos camarades à gérer une situation impliquant un animal.

J’ai donc proposé deux solutions. D’une part la formation, en créant une formation dès l’école de gendarmerie, et auprès des camarades déjà affectés en unité.

D’autre part, le développement d’une application mobile qui nous permettrait d’identifier, de mieux prendre en compte et faciliter la prise de décision à l’aide d’un « arbre décisionnel » indiquant les mesures à prendre.

Cet outil proposerait également un accès à un réseau de contact afin de pouvoir se rapprocher du service ou du partenaire le mieux adapté à la situation.

Je m’investis énormément dans la construction de ces solutions. Initialement il y avait 75 projets, 10 ont été retenus. Nous sommes en phase d’exploration et d’investigation pour pouvoir mener à bien nos projets.

Le 2 décembre 2022, nous les présenterons à un jury composé notamment du Secrétaire Général du Ministère de l’Intérieur. A l’issue, deux seront lauréats et  accompagnés par la Mission Développement Durable du Ministère de l’Intérieur afin concrétiser leurs travail.

Concernant les 8 restants, le travail n’est pas perdu. Suivi par nos propres directions, elles les accompagneront à leur tour pour que ces superbes projets aboutissent.

Les animaux domestiques se rattachent au code pénale et au code rural et de la pêche maritime. Les animaux sauvages dépendent du code l’environnement et des services tels que l’Office Nationale de la Biodiversité ainsi que l’OCLAESP en gendarmerie sont spécialistes en la matière.

Nous faisons progresser la cause animale dans le respect de la procédure pénale. Elle reste similaire à une procédure applicable aux humains.

Nous ne pouvons pas agir sans réfléchir, porté par l’amour que l’on peut avoir pour les animaux, sans respecter le cadre juridique. Il nous faut donc connaître la législation en vigueur et les bonnes pratiques pour gagner en efficacité.

Il est important de savoir vers quel interlocuteur se tourner et comment agir correctement dans l’objectif de sauver un animal victime, et ainsi pouvoir engager des poursuites contre l’auteur. Plus nos actions seront efficaces, plus le sentiment d’impunité des auteurs disparaîtra.

En tant que référent protection animal du Groupement des Hautes-Pyrénées, j’apporte une grande importance dans la collaboration entre associations et forces de l’ordre. Nous sommes tous un maillon essentiel dans la cause animale et nous devons travailler ensemble. Nous avons besoin des uns des autres pour mieux lutter contre ce phénomène. La communication est très importante et l’entente doit rester bienveillante face aux problématiques que nous pouvons chacun rencontrer.

Notre collaboration avec Céline Gardel a permis de faire évoluer les choses dans nos institutions respectives.

Ma hiérarchie a toujours fait preuve d’un grand soutien dans mes actions et je tiens plus particulièrement à remercier mon commandant de compagnie et son adjoint, le Chef d’Escadron Paul Sandevoir et le Capitaine Christophe Pujol.


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La rédaction - Savoir Animal

3 commentaires

  • Plouard

    11 janvier 2023 à 7h48

    Bonjour,

    Bravo pour cette initiative, mais il faudrait un peu plus de référent et vraiment sanctionner les personnes qui maltraite les animaux avec des peines lourdes. Il faut vraiment sensibiliser et responsabilisé les personnes sur le fais que les animaux sont des êtres vivants avec des sentiments.
    Merci a vous en tout cas pour faire prendre conscience a des personnes qu’un animal n’est pas un objet

    Répondre

  • sauge alphonse

    20 novembre 2022 à 20h10

    l animal est egal a l homme cela veut dire qu il a les memes droits

    Répondre

  • Cathala lydia

    18 novembre 2022 à 11h37

    C’est super…
    Moi j’adore les animaux j’en ai plusieurs et je les traite comme des rois …
    Je fais très attention aux animaux quand j’en vois dehors ou chez des gens…
    Je regarde s’ils ont ce qu’il faut pour être bien sinon je n’hésiterai pas à faire un signalement…
    Bon courage et bravo pour vos initiatives

    Répondre

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