Manuel Leick-Jonard est un militant antispéciste-écologiste. Il est co-responsable de la Commission Condition animale d’EELV et est candidat aux élections régionales des 20 et 27 juin 2021.
Comment en êtes-vous venu à défendre la cause animale ?
Je suis passionné par les animaux depuis mon enfance. Je les ai d’abord surtout observés et étudiés sous l’angle naturaliste. Je suis ornithologue amateur et participe régulièrement à des études sur les oiseaux. En observant les animaux sauvages, on se rend compte que contrairement à ce qu’on peut penser au premier abord, chaque individu est unique, aussi bien dans son apparence que dans son comportement, ses préférences, ses apprentissages et ses peurs… Évidemment, je voulais déjà éviter la souffrance des animaux, mais je ne connaissais pas la cause animale en elle-même.
Lorsque j’ai adhéré à Europe-Écologie-Les Verts (EELV), j’ai rapidement rencontré des militantes très actives de la cause animale, notamment au sein de la Commission Condition animale d’EELV. J’y ai découvert la richesse de la pensée animaliste et antispéciste et ai saisi l’urgence de repenser notre rapport aux autres animaux, passer d’un rapport d’exploitation à une cohabitation beaucoup moins violente. Je milite aussi pour des combats comme l’accès aux droits, les solidarités ou l’environnement, mais la cause animale me semble être d’autant plus essentielle qu’elle est encore trop peu portée au sein du champ politique.
Comment militez-vous pour la condition animale ?
Autant que possible, j’essaye de participer à un maximum de manifestations à Toulouse, ville très active pour le militantisme de la cause animale. En ce moment, j’essaye particulièrement de pousser la ville de Toulouse et Toulouse Métropole à adopter un vœu pour des cirques sans animaux sauvages, mais le maire-président Jean-Luc Moudenc refuse de débattre du sujet.
Depuis début 2020, je suis co-responsable de la Commission Condition animale d’EELV, ce qui occupe la majeure partie de mon temps animaliste. Avec ma binôme, nous animons le travail programmatique de fond pour chaque élection et nous diffusons ensuite nos travaux au sein d’EELV. Récemment, nous avons donc sorti un livret de 65 propositions pour les animaux pour les élections régionales et départementales, faisant suite à notre livret dédié à l’échelon municipal et à notre livret pour les européennes.
Nous nous assurons également qu’un maximum de candidates et candidats ainsi que les élues et élus s’engagent sur les thématiques animales aux différents échelons. Et nous venons en appui aux élues et élus municipaux, régionaux, au groupe écologiste du Sénat ou au groupe Vert du Parlement européen lorsqu’ils travaillent sur nos thématiques.
Nous avons encore bien d’autres actions, sur des manifestations, la rédaction de communiqués ou l’organisation d’événements et conférences.
Nous avons de la chance : notre commission est riche de sa centaine de membres. Mais le travail d’animation de nos chantiers sont beaucoup du ressort de notre binôme de co-responsables. C’est donc très prenant mais extrêmement satisfaisant d’être une des commissions très active et reconnue au sein d’EELV. Je suis fier d’en faire partie et de voir que nos propositions sont reprises de plus en plus systématiquement par nos élues et élus, ainsi que les candidates et candidats à travers la France !
Pourquoi portez-vous ce combat au sein d’un parti ?
Au moment où notre société toute entière commence à s’intéresser à la cause animale, notamment grâce au travail formidable des associations lanceuses d’alerte, il est important que les écologistes accompagnent ce mouvement de fond. Si la cause animale est très importante pour moi, je milite également pour d’autres luttes, d’autres projets, c’est pour cela que je préfère faire avancer la cause animale au sein du parti écolo qui me correspond le mieux, pour qu’il porte également cette thématique. Cela m’oblige parfois à faire des compromis, mais c’est finalement plutôt rare et dans l’ensemble cela me semble très bien fonctionner et EELV continue de s’engager toujours plus sur la cause animale.
Vous êtes maintenant candidat à l’élection régionale en Occitanie, pourquoi et quel lien avec cet engagement pour les animaux ?
Je suis candidat sur la liste l’Occitanie Naturellement, portée par Antoine Maurice, car les compétences de la région m’intéressent beaucoup et que je pense qu’il est essentiel de donner un véritable tournant écolo à cette région. C’est la 1re fois que je suis candidat et évidemment je porte beaucoup les sujets de la condition animale dans cette campagne.
J’ai travaillé à notre programme sur le sujet, comme j’ai déjà pu le faire dans d’autres campagnes. Mais celle-ci est particulièrement engagée pour les animaux car nous sommes une belle équipe militant pour les animaux dans toute la région, de plusieurs partis différents. Notre rassemblement des écologistes est finalement aussi un rassemblement d’animalistes ! Je pense à Cécilia et moi en Haute-Garonne, Justine sur la liste dans l’Aude, Damien, Annie et Vincent dans l’Hérault, Sibylle dans le Gard…
Quel est l’enjeu pour les animaux sur cette élection régionale ?
Si nous sommes élus, nous pourrons porter sans relâche la question animale au sein d’un conseil régional qui y est pour l’instant totalement insensible (soutien ferme à la chasse et à la corrida, refus des vœux écolos pour interdire la corrida aux mineurs ou pour des cirques sans animaux sauvages…). Il y a beaucoup à faire pour qu’enfin la région se préoccupe des animaux. Et comme notre liste est la seule de la région qui s’engage contre la corrida, je ne vois pas qui d’autre pourra les défendre.
Nous sommes très soutenus dans nos propositions par notre tête de liste Antoine Maurice, et nous avons réalisé une conférence dédiée sur notre thématique, ainsi qu’un webinaire que vous pouvez revoir ici.
Étaient notamment présentes Brigitte Gothière (L214), Amandine Sanvisens (Paris Animaux Zoopolis), la députée européenne Caroline Roose, Marie-Laure Laprade ( Education Ethique Animale)… C’était un très beau moment qui nous a permis de présenter nos principales propositions mais aussi d’enrichir nos idées par des suggestions des associations présentes et des personnes assistant au webinaire.
Par ses compétences économiques, dans l’agriculture, dans l’éducation et la formation, dans la protection de l’environnement, la Région Occitanie peut mettre en œuvre de nombreuses actions pour améliorer la condition des animaux sur son territoire. Si je suis élu, je serai persévérant pour mettre en œuvre notre projet pour les animaux, comme le font déjà nos élues et élus à la condition animale depuis un an dans les nouvelles mairies écologistes.
Mais pour cela, il faut que nous remportions un beau résultat dès le 20 juin, car beaucoup de personnes ne prévoient pas d’aller voter ou ne le feront pas en fonction des animaux, ce qui risque de favoriser encore l’élection des pro-corrida, pro-chasse, anti-animaux…
Dans toutes les régions, renseignez-vous bien sur les listes signataires des chartes PAZ, L214, Code Animal et de l’AVF, pour que les animaux fassent partie de votre choix éclairé.
Il est temps que les personnalités politiques en place entendent la demande citoyenne forte pour prendre enfin en compte la condition animale !
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Couverture Photo © Marion Gavilan
Savoir Animal
La rédaction - Savoir Animal