La compassion est la forme que prend l’amour altruiste lorsqu’il est confronté à la souffrance de l’autre. Pour cela, il faut se sentir concerné par le sort de l’autre, prendre conscience de sa souffrance, souhaiter qu’il en soit guéri, et être prêt à agir en ce sens.
Matthieu Ricard, Essayiste et Photographe français
Pêche au vif : des vœux historiques à Grenoble et Paris
Après Grenoble, qui a adopté un vœu contre la pêche au vif par la voix de la conseillère municipale du Parti Animaliste, Sandra Krief, la ville de Paris a emboité le pas et est devenue la seconde grande ville de France à interdire cette pratique particulièrement cruelle de pêche.
Répondant à la demande de l’association Paris Animaux Zoopolis, nos élues, Douchka Markovic et Sandra Krief ont défendu des vœux appelant à mettre un terme à une technique de pêche qui vise à accrocher un animal vivant, appelé « le vif » pour pêcher de plus gros poissons carnassiers, comme les perches, les sandres, les silures, l’achigan à grande bouche, les chevaines, etc…
L’intérêt de ce type de pêche pour ses pratiquants est d’attirer et d’exciter les poissons carnassiers en leur offrant une proie blessée et peu mobile.
L’Adjoint au Maire de Montpellier, délégué au bien-être animal, élu du Parti Animaliste, Eddine Ariztegui, annonce qu’il défendra prochainement un vœu dans la continuité de ceux adoptés à Grenoble et Paris demandant l’interdiction de la pêche au vif.
Comme le craignent les pêcheurs adeptes de ces techniques de pêche, d’autres villes en France sont susceptibles de suivre ces exemples et ce mouvement amorcé par des élus animalistes pour défendre les poissons sacrifiés dans d’atroces souffrances.
Récemment à Bordeaux, le nouveau Maire, Pierre Hurmic, veut l’interdire sur le site de Bordeaux-lac en diminuant le linéaire où la pêche est permise, ainsi qu’en marquant sa réticence vis-à-vis de la pratique du float-tube.
L’élu du Parti Animaliste de Melun, Giovanni Recchia souhaite lui aussi faire interdire cette pratique de pêche en sensibilisant les pêcheurs sur la question de la souffrance animale et en ouvrant la porte à un dialogue avec les fédérations de pêche de France, comme il ‘l’indiquait dans une interview donnée au journal La République de Seine et Marne :
« Il faut mettre en place un dialogue pour trouver d’autres solutions que cette méthode, mais aussi développer la pratique du no-kill (favorisant la remise à l’eau des poissons.) »
Car oui, les poissons souffrent, et leur souffrance est similaire voire identique à la nôtre. Si cette souffrance ne s’exprime pas par des cris ou des mots, elle a cependant été démontrée par des études récentes.
En interdisant la pêche au vif, les villes de Grenoble et Paris ouvrent la voie à une plus grande considération des poissons et à la fin de la pêche dite récréative.
Une pratique cruelle génératrice de grandes souffrances
Les « vifs » sont la plupart du temps des petits poissons élevés dans un but commercial ou plus simplement des prises de pêcheurs qu’ils réutilisent comme appâts.
Avant la partie de pêche aux carnassiers, les « vifs » sont conservés dans des conditions ne garantissant pas leur bien-être, et sont finalement transportés dans des « seaux à vifs » serrés les uns contre les autres dans un faible volume d’eau.
Puis, arrive le moment cruel de l’eschage où l’on accroche le « vif » à l’hameçon, sans le tuer mais en lui occasionnant des blessures profondes. L’hameçon peut-être piqué directement à la bouche du poisson, sur son pédoncule caudal ou encore dans son dos.
Le lochage est aussi pratiqué, afin d’empêcher que le vif ne se décroche de l’hameçon lors de la partie de pêche. Cette technique consiste à faire passer un fil métallique à l’aide d’une aiguille à travers la chair du poisson.
Ces deux techniques (eschage et lochage) sont particulièrement génératrices de souffrances, auxquelles il faut ajouter le stress de la manipulation par le pêcheur et l’exposition à l’air libre, où le poisson suffoque de longues secondes.
Enfin, vient le moment de la mise à l’eau, durant lequel les appâts encore vivants sont maintenus malgré eux à la vue de leurs prédateurs, sans possibilité de fuir ni de se cacher, en longeant les parois ou en évitant les milieux ouverts, comme ils le feraient, s’ils n’étaient pas ferré, augmentant leur stress durant leur lente agonie. Certaines études ont démontré que les poissons ressentent la peur et ont tendance à préférer les milieux sombres à ceux plus lumineux.
Certains vifs, finissent par mourir après de longues minutes passées à se débattre s’ils ne sont pas repérés par les prédateurs, d’autres sont tués plus rapidement par les poissons carnassiers tombés dans le piège de ce « leurre » vivant.
Au Parti Animaliste nous voulons mettre un terme aux pratiques cruelles de la pêche dite de loisir en interdisant :
- Les concours de pêche
- La pêche au vif
- La pêche à la gaffe
- Les hameçons à ardillon.
La pratique d’un loisir ne peut en aucun cas justifier autant de cruauté et de souffrance sur des êtres sensibles, mettons définitivement un terme à cette indifférence qui touche le monde aquatique.
Photo : Laura Stanley
Guillaume Prevel
Conseiller régional Ile-de-France du Parti animaliste
Correspondant des Hauts de Seine du Parti animaliste