ActualitésAnimaux domestiquesHachiko, chien fidèle

Guillaume Prevel23 décembre 202025 min

L’amitié du chien est sans conteste plus vive et plus constante que celle de l’homme 

Michel de Montaigne

En cette période de l’année, il est bon de se remémorer les belles histoires liant d’amitié  un homme et un animal. Il en va ainsi du célèbre chien Hachiko que l’on ne présente plus. Pour autant, on ne va pas souvent au bout de la conclusion de cette histoire. Avant de vous faire un résumé de cette dernière, il est bon de rappeler qu’un animal ne doit pas être un cadeau de Noël non consenti et que nous devons faire le nécessaire pour notre animal tant de notre vivant qu’après…

Une amitié brisée par la mort

Hachiko, était un chien de la race Akita inu, littéralement « chien d’Akita », né fin 1923 et mort de maladie le 8 Mars 1935, devenu célèbre pour la patience et la fidélité qu’il montra après la disparition de son maître.

1 an après sa naissance, Hachiko avait été offert par un étudiant au professeur Hidesaburo Ueno (1871-1925) pionnier de l’ingénierie en systèmes d’irrigation et de l’aménagement rural.

Dès lors, une solide amitié va naître entre l’animal et le professeur, qui durera jusqu’à la mort de ce dernier.

Durant plus d’un an, Hachiko avait pris l’habitude d’accompagner son maître jusqu’à la gare, et revenait chaque soir le chercher, pour faire le chemin du retour en sa compagnie.

Le 21 Mai 1925, Hachiko, attend le retour du professeur, mais ne le trouve pas parmi le flot des voyageurs habituels qui sort de la gare de Shibuya. Hidesaburo Ueno venait de faire le jour même, un accident vasculaire cérébral qui entraina sa mort, alors qu’il donnait une conférence à l’université. Hachiko, tenu loin du drame, ne comprit certainement jamais ce qu’il venait d’arriver.

Le début d’une légende

Le 4 octobre 1932, parait un article émouvant rédigé par un ancien élève du professeur Hidesaburo, dans l’un des quotidiens les plus importants du pays, le Journal du Soleil-Levant, sous le titre « L’histoire émouvante d’un vieux chien qui attend depuis 7 ans son maitre »

Car l’histoire de Hachiko, ne s’est pas arrêtée le soir de la disparition de son propriétaire, mais elle a débuté. Le chien devenu inconsolable revenait chaque jour à l’heure d’arrivée du train et attendait désespérément Hidesaburo.

Son petit cœur devait se serrer, à chaque fois qu’il comprenait que son ami, n’était pas de retour.

Les mois passèrent et Hachiko ne se résignait pas à la disparition de son maitre et ami. La famille du professeur ne sachant plus que faire du petit chien, l’avait confié à la famille Kobayashi, qui était les jardiniers des Ueno, mais rien n’y faisait, le chien fidèle s’enfuyait à chaque fois, pour revenir au domicile du professeur décédé.

Qu’il pleuve, qu’il neige, qu’il vente, Hachiko, revenait sans cesse devant la gare de Shibuya, se plaçant toujours au même endroit, guettant la silhouette du professeur parmi les nombreux voyageurs.

 Les habitués émus par cette histoire, commencèrent à lui apporter à manger, tandis que l’animal attendait inlassablement le professeur Ueno.

Tout le monde dans la ville, connaissait  Hachiko, sa fidélité et son amour hors norme pour son maitre, venait de devenir un symbole de loyauté pour tout un pays.

Mort d’Hachiko, le chien fidèle

Le 8 mars 1935, un petit corps sans vie est découvert près du pont Inari qui enjambe la rivière Shibuya. Hachiko venait de décéder, épuisé par sa longue attente, autant que par la maladie qui le rongeait intérieurement depuis quelques temps. Une autopsie réalisée sur le petit animal, indiqua qu’il était mort vraisemblablement d’un cancer des poumons.

Quelques mois auparavant, un hommage lui avait été rendu en sa présence et une première statue de bronze, fut réalisée par le sculpteur Teru Ando représentant le chien fidèle attendant devant la gare.  

Cette première réalisation, fut fondue une décennie plus tard, pour soutenir l’effort de guerre du Japon face aux américains, lors du second conflit mondial.

En 1948, une nouvelle statue, réalisée par Takeshi Ando, le fils de Teru Ando a été érigée. Elle représente Hachiko assis, toujours seul, attendant son maître. Elle trône sur une petite place à proximité des sorties de la gare.

Le 8 Mars 2015, 80 après sa mort, Hachiko était symboliquement réuni à son maitre par l’inauguration d’une œuvre en bronze réalisée par le sculpteur Tsutomu Ueda. Enfin, la longue attente du petit Chuken prenait fin.

Sous la statue, représentant Hachiko, joyeux de retrouver son maître, on peut lire ces quelques mots :

 « Hachiko peut enfin retrouver son propriétaire Ueno »

Une partie des restes de Hachiko a été enterrée dans une petite tombe au pied de la sépulture de son maitre au cimetière d’Aoyama. Une autre partie de l’animal (la peau et le pelage) a été empaillée et est toujours exposée au Musée National de la nature et des sciences de Tokyo.

Cette histoire a donc pour mérite de mettre l’accent sur le fait qu’un animal n’est pas un jouet et qu’il nous engage à vie. Il s’agit d’une grande responsabilité tant morale que juridique…N’oublions pas que l’animal est un être vivant doué de sensibilité…

Pour aller plus loin :  Hachiko dans les arts

Deux films ont été tirés de cette histoire

  • Hachiko Monogatori, un film Japonais de Seijiro Koyama sorti en 1987, a été le premier à relater au cinéma l’histoire entre le maître et son chien (jamais sorti en France)
  • Hachi, de Lasse Hallstrom sorti en 2008 remake de Hachiko Monogatori avec Richard Gere.

Littérature

  • Hachiko, chien de Tokyo de Claude Helft et Chen Jiang Hong

Guillaume Prevel
Guillaume Prevel
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Conseiller régional Ile-de-France du Parti animaliste
Correspondant des Hauts de Seine du Parti animaliste

2 commentaires

  • Christine Lambotte

    26 décembre 2020 à 21h56

    Je pense que lorsque le maître d’un chien décède, il est impératif de montrer le corps et de le laisser sentir par le chien pour qu’il se rende compte que son maître est mort et qu’il puisse faire son deuil. Hachiko n’aurait pas attendu son maître chaque jour et n’aurait pas eu un sentiment d’abandon quotidien.

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  • leylavergne

    25 décembre 2020 à 18h34

    Histoire très émouvante en effet. Oui je pense qu’avoir un chien nécessite de ne pas travailler plus d’un mi temps car le chien a besoin de beaucoup d’attention. Ou alors, il faudrait pouvoir emmener son chien au travail, ce qui est de plus en plus autorisé, et même souhaité par certains employeurs qui comprennent l’importance du lien entre le chien et son maître. Par ailleurs, la présence des chiens au travail augmente la rentabilité car le chien crée du lien social et met de nombreuses personnes de bonne humeur, son maître en premier lieu. Et qui travaille heureux travaille mieux.
    Un chien nécessite de nombreux soins dans la journée : promenades (même s’il a un terrain), jeux, éducations, apprentissages, etc. Un chien n’est certainement pas un jouet mais au contraire un être sensible, intelligent, apprenant, complice, et qui offre beaucoup de bonheur à ceux qui savent en prendre soin.

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