ActualitésAnimaux domestiquesGalgos, chiens martyrs

Guillaume Prevel15 novembre 2020195 min

Quelqu’un qui s’est habitué à considérer la vie de n’importe quelle créature
vivante comme sans valeur, finit par penser qu’une vie humaine ne vaut rien.

Dr Albert Schweitzer (1875-1965)

Silence, on tue !

C’est une vieille pratique, cruelle, sauvage et inhumaine, qui nous vient d’un pays déjà tristement célèbre pour ses nombreuses « traditions » barbares envers les animaux. Ce pays, c’est l’Espagne et cette « tradition » atroce, c’est celle qui vise à punir les lévriers espagnols qui ont mal « travaillé » lors des parties de chasse.

En effet, à la fin de chaque saison de chasse aux lièvres, les chasseurs espagnols, se livrent aux pires cruautés sur les lévriers, appelés galgos et podencos en Espagne. Les chiffres avancés par l’association SOS Galgos font froid dans le dos, car près de 50 000 galgos sont victimes des sévices les plus abominables chaque année.

Une cruauté protéiforme et sans limite

Quand il s’agit de faire le mal, la perversion humaine n’est pas avare d’originalité, et s’il est un animal qui peut en témoigner, c’est bien le galgo considéré comme un simple outil par les galgueros espagnols (chasseurs).

Leur courte vie durant, les galgos sont maintenus en meutes (« réhalas » en espagnol) dans de très mauvaises conditions de vie. Ils sont malnutris, maltraités et dès qu’ils dépassent l’âge de 3 ans les chasseurs espagnols estiment qu’ils ne valent plus rien et s’en débarrassent, au terme de la saison de chasse. Les galgos devenus aux yeux de leurs propriétaires, des bouches inutiles à nourrir vont alors être torturés pour laver l’honneur des ancêtres des galgueros. Selon cette tradition atroce, plus un galgo souffrira, plus grande sera la possibilité d’obtenir de bons chiens de chasse dans l’avenir.

Dans le meilleur des cas, le propriétaire abandonne son chien à son sort, dans le pire, la liste des cruautés devient plus longue que les méthodes utilisées pour punir l’animal. La tradition la plus courante veut, que les galgos soient pendus (technique du pianiste). Selon ses performances à la chasse, la corde utilisée sera courte pour un chien qui aura bien « travaillé » afin que la mort soit rapide (pendu haut et court), et plus longue pour ceux considérés comme de mauvais chiens de chasse. Si la corde utilisée est plus longue l’agonie le sera aussi, l’animal luttant désespérément pour sa survie en prenant appui sur ses pattes arrières, jusqu’à ce que l’épuisement entraîne irrémédiablement sa mort. En somme, une fin rapide en guise de remerciement d’avoir été un bon « outil » et une mort lente en guise de punition pour le mauvais « outil ».

Mais, cette méthode dite du pianiste n’est pas la seule pratique abominable utilisée contre les lévriers par les galgueros, les pauvres bêtes sont aussi brûlées vives à l’acide ou autres liquides inflammables, battues à mort, jetées au fond de puits, trainées jusqu’à ce que mort s’ensuive derrière des véhicules, blessées à coups de couteau, torturées, les yeux sont parfois crevés, et quand ils sont  abandonnées, les galgueros ne leur laisse aucune chance de survie en leur brisant les deux pattes avant ou en les amputant aux sécateurs. Certains sont également abandonnés, aux portes des villes ou sur le bord des autoroutes avec le risque certain et recherché d’être écrasés par un véhicule. 

Seules les femelles, qui ont bien chassé survivent au massacre  afin de porter dans leurs entrailles, le fruit de la future génération de chiens martyrs.

Pour les galgos qui survivront à l’abandon des galgueros, ils finiront dans les « perreras » (chenil), les mouroirs espagnols pour animaux abandonnés, laissés sans soins, attendant la mort dans d’atroces souffrances qui arrivera au bout de quelques jours si aucune aide extérieure ne vient les secourir. Ainsi prend fin la vie de souffrance des galgos.

Une lueur  d’espoir venue d’Argentine ?

L’Espagne n’est pas le seul endroit où les lévriers souffrent d’un sort peu enviable, celui des lévriers argentins est identique.

En Argentine, la lutte s’organise pour mettre un terme à la maltraitance sur ces animaux, et l’association Alerta galgos créée en 2014, qui forte de l’appui majoritaire de la société argentine, des médias nationaux, de la communauté artistique et des associations nationales et internationales lutte sans relâche et malgré les menaces pour que les galgos soient libres et protégés.

Une loi a été adoptée, le 17 Novembre 2016, de justesse, à deux voix près, en pleine nuit et les courses de chiens sont officiellement interdites en Argentine depuis ce jour. Pour la première fois dans l’histoire du Congrès de la nation ( Le parlement argentin), il fut question de chiens et d’animaux en général, qui cette nuit-là furent enfin considérés en tant qu’êtres ayant des droits et une conscience.

Une justice aux abonnés absents, l’Europe et la pression populaire pour secours ?

En Espagne, les chiens n’ont quasiment aucun statut, et le galgo est considéré comme un objet, un outil au service du chasseur. La législation en faveur du droit animalier  n’est que peu appliquée, et rares sont les condamnations contre les tortionnaires d’animaux. L’honneur d’un chasseur, soit disant bafoué par un chien prime encore aujourd’hui sur la loi, et autorise encore les galgueros espagnols à torturer leurs chiens et à les tuer cruellement sans que la justice n’intervienne.

Face à cette situation abominable, une cinquantaine d’associations en Europe regroupées au sein de la fédération CREL, souhaitent faire évoluer les choses pour sauver les galgos et font pression sur le gouvernement espagnol afin de mettre un terme à ces atrocités.

Ne les laissons pas seules dans ce combat. Informons le public, les médias afin de pousser l’Espagne à respecter enfin les directives européennes en matière de bien-être animal et de protection de la faune sauvage.

Tous ensemble, sauvons les galgos et les podencos de l’enfer des traditions archaïques, dont ils sont victimes. Informons, nos ami(e)s, nos proches, les élu(e)s, pétitionnons, afin que la lumière soit faites sur ces horreurs et que justice soit rendue à ces chiens martyrs de la folie humaine.

Guillaume Prevel
Guillaume Prevel
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Conseiller régional Ile-de-France du Parti animaliste
Correspondant des Hauts de Seine du Parti animaliste

19 commentaires

  • Hugodot

    4 janvier 2021 à 11h30

    Bonjour,

    Je demande votre aide pour sensibiliser les espagnols à ces meurtres: traduire correctement et enrichir l’article Wikipédia, y ajouter des photos des sévices (libres de droit), et en faire un article )à part, comme sur le wikipédia Français. Ne parlant pas espagnols je ne peux le faire, mais vous pouvez, c’est assez simple (il vous faut vous inscrire pour pouvoir écrire, modérer, défendre vos ajouts et corrections qui ne manqueront pas d’être battus en brèche pas les chasseurs espagnols…).

    https://es.wikipedia.org/wiki/Galgo_espa%C3%B1ol et comparez avec l’article français voire anglais, pour compléter.

    Seul de telles sources références partageables sur tous les réseaux sociaux pourront faire avancer la cause et les sauver. En en faisant un article à part, la table des matières contiendra un lien d’accès direct (URL) que tout un chacun pourra prendre pour référence directe sur tout article, post, etc. (sur FB, Twitter, etc.). Et comme toujours, l’image créant l’émotion qui créé l’indignation, et une réaction politique adéquate enfin, plus il y a d’images, plus cela sera efficace…

    Merci pour votre aide!

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  • Circé

    29 décembre 2020 à 14h26

    Je suis propriétaire et éleveuse de Lévriers, impliquée dans la protection animale depuis plus de 30 ans.
    Je voudrais rétablir la vérité sur les affirmations contenues dans votre article.
    Déjà, les chiffres; 50 000 Galgos tués chaque année en Espagne???? Est ce plausible? A titre de comparaison, il y a environ 5 000 naissances de Lévriers en France chaque année.
    D’autre part, les faits cités dans votre article se sont effectivement produits en Espagne mais remontent à de nombreuses années et ne concernaient qu’une minorité de chiens de chasse.Dans tous les pays il y a une poignée de barbares qui font n’importe quoi. En Espagne aussi les choses et les mentalités changent.
    Il y a des élevages de Galgos en Espagne.
    Les Galgos vous sont proposés par des associations qui vont en Espagne et ramènent les chiens en camions pour vous les vendre .Et les âmes sensibles se laissent avoir. Alors que les refuges , ici, croulent sous les malheureux chiens, vraiment abandonnés.
    Le Parti Animaliste se discrédite en publiant et en diffusant de telles contre vérités .
    Je suis membre du Parti Animaliste et franchement déçue de ce manque de sérieux. Il faut vérifier avant d’écrire n’importe quoi.
    D’autre part je suis Espagnole et j’en ai marre de lire les accusations de ces bien pensants qui feraient mieux de réfléchir avant d’insulter les autres.

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    • Circé

      29 décembre 2020 à 15h46

      Il n’est pas question de 50000 Galgos tués dans l’article mais victimes de sévices, cela englobe bcp de choses. Ces faits existent toujours Circé. Le fait que vous vous sentiez insulter me dépasse car ce n’est pas les “espagnols” qui sont dénoncés dans cet article mais les chasseurs espagnols qui maltraitent leurs galgos.

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    • Hugodot

      4 janvier 2021 à 11h33

      Auriez vous la gentillesse de bien vouloir enrichir le wikipédia espagnol (je ne suis pas hispanophone) de la même manière que le site français pour faire l’article, à part, avec photos, de ces sévices svp? Il vous faut juste un compte wikipédia très facile à faire:
      https://es.wikipedia.org/wiki/Galgo_espa%C3%B1ol
      Cela ouvre ainsi le débat de manière formelle et modérée, mais surtout avec les principaux concernés, les espagnols, qui pourront alors répondre de manière aussi formelle et argumentée (c’est Wikipédia, pas Facebook…) pour savoir le vrai du faux et rendre plus public la chose, si besoin. Grand merci à vous!

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  • wozniak Frederique

    29 décembre 2020 à 11h52

    Merci pour cet article Guillaume,
    J’en ai entendu parlé, il n’y a pas si longtemps. C’est ATROCE tout simplement, mais les traditions sont difficiles à combattre. Le gouvernement Espagnol, avec la pression des textes européens ( Directives …)
    pourrait être amené à intervenir.
    Ne lâchons pas , n’abandonnons pas ces animaux, ces chiens que l’on torturent et qui sont des outils.
    Un grand merci, un grand honneur à celles et ceux qui les récupèrent….

    Frédérique

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  • PALIN MC

    18 novembre 2020 à 3h00

    N’achetez plus
    ADOPTEZ !!!

    Adopter un lévrier Galgo ou un Podenco, c’est faire entrer un ange dans sa maison.
    Ils sont sensibles, généreux, affectueux …

    Vivre avec un tel compagnon de mérite !
    Ce sont des êtres merveilleux.

    C’est exactement ce que je ressens depuis que j’ai adopté mon adorable lévrier Galgo.
    Il a embelli ma vie …

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  • stéphanie

    17 novembre 2020 à 11h03

    attention il faut réfléchir avant d’adopter un galgo se sont des chasseurs et les conditions de vie en Espagne laissent des traces à vie se sont des chiens calmes et pas agressifs mais ils ont besoins de pouvoir se dépenser par de grandes courses régulièrement pas en liberté mais dans un endroit bien cloturé ils sautent mètre facilement et la vitesse de pointe va jusqu’à 60 km donc en cas de fugue impossible à rattraper ils sont sociables mais leur peur de l’humain est profondément ancrées dans leur mémoire et à la moindre peur ils n’ont qu’une idée la fuite.
    L’adoption d’un galgo doit être très réfléchie elle implique énormément de patiente et de douceur pour leur faire oublier un peu de leurs peurs, je parle en connaissance de cause je suis famille d’accueil et ce n’est pas facile tous les jours même si cela apporte de la joie lorsqu’ils se décontractent et vous font confiance, on alterne progrets et régressions

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  • Bellion

    16 novembre 2020 à 11h56

    Ignobles les chasseurs de partout ds le monde st tous inhumains !

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    • Geneviève Fages

      17 novembre 2020 à 11h06

      Les chasseurs ne sont pas mes amis, loin de là! Mais ce que font ces chasseurs espagnols avec les Galgos c’est pire que tout : une ATROCITE ! Ce sont des bourreaux. J’ai vu quelques Galgos, , sauvés par une association. Ils sont couverts de cicatrices Et en les voyant , on comprend tout de suite les tortures qu’ils ont subies . Je ne comprends pas que le gouvernement espagnol n’interdise pas cela . Ces hommes devraient être sévèrement punis par la loi : ce sont d’immondes tortionnaires

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  • Paree

    15 novembre 2020 à 15h57

    La honte sur le genre humain

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    • Civrais

      15 novembre 2020 à 20h24

      Sans voix ….
      . ce sont des chiens adorables …
      Ces chasseurs sont des barbares sans-cœur ne pensant qu à leurs plaisir, n ayant aucune considération pour leur meute qui les aide à leur en procurer .
      Drôle de remerciements 😡😡😡😡😡

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  • Pierre Mazaheri

    15 novembre 2020 à 15h48

    Merci, Guillaume, pour cet article édifiant. Pourquoi faut-il que ces traditions barbares perdurent ? Ceux qui ont adopté ces lévriers galgos et podencos témoignent en général de leur douceur et de leur affection. Comment peut-on parler de punition à leur égard ? Il y a vraiment une étude psychologique à mener sur les tortionnaires. Espérons que l’état des lieux que tu nous présentes et le signal venu d’Argentine permettra de visibiliser l’horreur pour y mettre fin.

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  • Dominique Salomon

    15 novembre 2020 à 14h59

    J en suis a ma cinquieme, adoptée par une association française. Oui ce sont des amours, calmes a l interieur, petulantes dehors.D une douceur infinie, jamais une once d agressivité malgré les sévices subis.
    Faisons circuler l information, et n achetons plus, adoptons !

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    • Prevel

      15 novembre 2020 à 23h53

      Merci Dominique de leur porter secours…5 miraculés sauvés grâce à votre concours.

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    • Marie SALVI

      3 mars 2024 à 11h37

      Entièrement d’accord avec vous
      C’est ma deuxième galga.
      Lorsque nous l’avons adopté elle ne voulait pas sortir. elle ne voulait pas aller au soleil
      Elle ne savait pas jouer ( une pauvre petite autiste)
      Cela fait un an qu’elle est chez nous, chaque jour une nouvelle évolution, bien sûr elle adore les canapés, les coussins très moelleux.
      Elle est ADORABLE, nous continuons à lui donner chaque semaine un cours d’éducation, car 5 années de cette pauvre vie ça ne s’efface pas du jour au lendemain, elle nous observe tout le temps ce qui lui permet d’ apprendre encore plus vite.
      N’achetez pas de chiens mais adoptez ces gentils chiens qui malgré ce que “l’homme”lui a fait subir
      nous aiment.

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  • Dominique Salomon

    15 novembre 2020 à 13h36

    Il n’y a pas de mots

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    • Lefebvre

      15 novembre 2020 à 19h11

      VOUS AVEZ RAISON PAS DE MOTS POUR DE PAREILLES HORREUR ? JE SUIS AU BORD DES LARMES JE SUIS TROP AGEE MAIS J ‘ AI TELLEMENT TOUJOURS REVE D’ UN LEVRIER !!!!
      mon coeur pleure hurle que l on puisse traiter des chiens comme çà !!!

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      • Foures Elizabeth

        18 novembre 2020 à 0h50

        Ah l’Espagne …..avec leurs horreurs perpétrées au temps des Incas ….à quoi peut on s’attendre.??Leur transmettre la leishmaniose à tous ces galgueros…..ces connards…..
        Le gouvernement les laissent FAIRE ?
        Bref on ne peut que saluer le travail de LSF.

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  • Geneviève Fages

    15 novembre 2020 à 13h07

    J’ai connu des Galgos, adoptés grâce à un association (à Pau) . Ils étaient couverts de cicatrices, témoins des horreurs qu’ils avaient subies. (à en pleurer!). Ce sont des chiens d’une grande douceur. Il ne faut pas les adopter sans y avoir réfléchi, pour ne pas , ensuite , les abandonner. Mais si l’on sait qu’on peut leur offrir de bonnes conditions de vie, alors il faut en adopter un , et ne pas aller acheter un chien en animalerie

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