Ce vendredi 1er mars, le tribunal judiciaire de Brest a rendu sa décision concernant deux élevages XXL de cochons du Finistère, exploités par le même gérant, dont L214 avait diffusé des images en novembre 2019 : le premier élevage est condamné pour le délit de mauvais traitements commis sur les animaux ainsi que pour d’autres infractions, à 64 500 € d’amende (dont 20 000 € avec sursis). Le second est condamné dans des proportions similaires (60 000 € d’amende dont 20 000 € avec sursis) pour les mêmes infractions. Le tribunal a également, fait rare, prononcé la peine complémentaire d’interdiction de détenir des animaux pendant le délai d’un an, soulignant ainsi l’importance des manquements et des graves non conformités au préjudice des animaux. Les deux exploitations devront en outre verser 6 000 € d’indemnités à l’association L214.
Pour Brigitte Gothière, cofondatrice et directrice de L214 : « Nous nous réjouissons de voir que le nombre des infractions commises – près de 9 000 –, leur gravité et surtout leur persistance ont été prises au sérieux par le tribunal correctionnel de Brest. Nous constatons d’ailleurs que nos plaintes, qui ont aujourd’hui la réputation dans le monde judiciaire d’être le fruit d’enquêtes rigoureuses et bien documentées, aboutissent de plus à plus à faire condamner ceux qui ne respectent pas la réglementation applicable aux animaux.
Pour autant, il a fallu tellement de temps pour que la situation bouge ! En l’occurrence, plus de 4 ans se sont passés entre le dépôt de la plainte et la décision du tribunal. Pendant ce temps, la DDPP a effectué pas moins de 4 inspections sans que cela ne permette de régulariser la situation. Pourquoi ? Les deux élevages concernés détiennent 18 000 animaux élevés selon un modèle d’agriculture intensive qui ne respecte déjà pas leurs besoins éthologiques et leur provoque ainsi de grandes souffrances. Imaginez l’enfer qu’ils ont dû vivre ! Cette situation est inacceptable et pourtant, c’est un schéma qui se répète encore et encore.
Entre la suspension de la révision de la réglementation sur l’élevage, le transport et l’abattage des animaux annoncée par la Commission européenne et l’annonce d’un « Plan gouvernemental renforcé de reconquête de notre souveraineté sur l’élevage » qui va contribuer à intensifier les élevages, L214 estime qu’il est a minima plus que jamais temps pour l’État de mettre (enfin !) les moyens pour appliquer la réglementation dans les élevages et les abattoirs. »