ConsommationActualitésPlus de 70 000 € requis à l’encontre des élevages de veaux

L214 Ethique & Animaux1 avril 202223 min

Tout en se basant sur les images de L214 pour poursuivre les exploitations, la procureure a néanmoins requis 13 000 € contre L214 et son cofondateur

Ce vendredi 1er avril s’est tenu au tribunal correctionnel de Brest le procès qui fait suite à l’enquête diffusée en octobre 2019 par L214 : on y voyait les images de trois élevages intensifs de veaux ainsi qu’une vidéo tournée au centre de tri de veaux laitiers de la société Ouest Élevage, filiale de Laïta, situé sur la commune de Ploudaniel dans le Finistère. Des images étaient particulièrement marquantes comme ces veaux qui étaient malmenés à coups de pied et de poing et certains d’entre eux, jugés indésirables, piqués par un vétérinaire complaisant.

D’un côté, L214 et son directeur des enquêtes, Sébastien Arsac, étaient poursuivis pour avoir enquêté et diffusé des images sans le consentement des propriétaires des exploitations. De l’autre, le centre de tri et les 3 élevages étaient poursuivis pour sévices graves et mauvais traitements sur les animaux, suite à la plainte de L214.

La procureure de la République a requis contre les élevages, entre autres, pour mauvais traitements commis par un professionnel :

  • 50 000 euros contre la SICA Ouest Elevage ;
  • 20 000 euros dont 10 000 euros avec sursis, amende de 4e classe (750 euros) contre le GAEC de Resparcou et la SCEA Jestin ;
  • 2 x 1 000 euros contre l’EARL Edern ;
  • 750 euros contre l’ouvrier Michel Moisan, pour les coups portés sur les animaux.

Quant à L214 et Sébastien Arsac, la procureure a requis :

  • 10 000 € contre L214 pour avoir diffusé les images sans consentement des exploitants ;
  • 3 000 € contre Sébastien Arsac pour violation de domicile et atteinte à l’intimité de la vie privée.

L214 et Sébastien Arsac ont plaidé leur relaxe.

Le délibéré aura lieu le 3 juin, à 8h30.

→ Revoir l’enquête de L214 chez Ouest Élevage (2019)

→ Lire le communiqué de presse de l’enquête (2019)

Pour Sébastien Arsac, directeur des enquêtes de L214 : « La procureure de la République a largement validé le travail de L214 en requérant de lourdes peines contre l’ensemble des sociétés d’élevage exposées dans l’enquête diffusée par l’association en 2019 et notamment une peine de 50 000 euros contre la société Ouest Élevage, filiale du groupe Laïta.

La procureure a pointé du doigt le déficit de contrôle des services vétérinaires quant à l’application des règles de protection animale, et a reconnu le travail de l’association L214 pour mettre en lumière les conditions d’élevage et les pratiques génératrices de souffrance à l’égard des veaux. Dans ses réquisitions, elle a rappelé que les images de l’association avaient été à l’origine de l’enquête et des poursuites exercées pour mauvais traitements contre les exploitants.

Tout en reconnaissant l’utilité du travail de L214, des peines ont également été requises contre L214 et moi-même, pour avoir enquêté et diffusé des images tournées par des lanceurs d’alerte.

Au cours des plaidoiries, on a appris qu’un des élevages avait cessé ses activités. Depuis, le couple d’exploitants a retrouvé un emploi salarié peu qualifié et a pourtant un revenu trois fois plus élevé que lorsqu’il exploitait son élevage de veaux ! Voici aujourd’hui la réalité de la filière veaux, l’exploitation par des mastodontes de l’agroalimentaire, comme le groupe Even, des animaux et des éleveurs.  »

L214 Ethique & Animaux
Site Web | Autres articles

2 commentaires

  • Dumelié

    18 avril 2022 à 12h37

    Quand on pense qu’il faut que ce soit des associations comme L214, pour dénoncer des pratiques interdites, scandaleuses ! Où sont les gendarmes, les inspecteurs des services vétérinaires, les magistrats saisis ?
    C’est le monde à l’envers !!! Mme la Procureur, remerciez plutôt L214 qui fait le travail des pouvoirs publics… !

    Répondre

  • Dumelié

    18 avril 2022 à 12h32

    Si L214 n’avait été au sein de ces scandaleuses usines de la mort, comment aurait-on suu ce qui se passait? Si l’on compte sur les inspecteurs vétérinaires, la situation n’evoluerait pas. On a souvent déjà des vétos très complesants avec ces sociétés. Que la Procureur se charge plutôt de faire appliquer les lois qui protègent les animaux ! Pas de condamnation pour L214.

    Répondre

Laisser un commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.