Ce lundi 13 mai depuis 12 h 30, une quarantaine de militants de L214 portant des masques de poulets manifestent devant l’entrée des bureaux de Marie, la marque n° 1 en France des plats cuisinés. Ils lui demandent de s’engager contre les pires pratiques de l’élevage intensif des poulets (sélection génétique poussant à une croissance ultrarapide, densités extrêmes). À l’aide de tracts, ils appellent les passants à écrire à l’enseigne et invitent ses salariés à témoigner anonymement sur les pratiques du groupe.
Un dispositif visuel géant est actuellement déployé devant les bureaux de la marque Marie, situés au 24 de la rue Saarinen à Rungis.
Pour interpeller les passants et expliquer leur démarche, L214 distribue des tracts détaillant les points clés de la campagne et appelant à écrire à la direction de Marie depuis le site marie.stopcruaute.com.
Par ailleurs, un tract prenant la forme d’une lettre ouverte est remis aux employés de Marie afin de les appeler à témoigner de façon anonyme sur les pratiques de la marque vis-à-vis des animaux.
91 % des Français opposés à l’élevage intensif des poulets
Marie et le groupe LDC ont recours à certaines des pratiques d’élevage les plus intensives, comme l’entassement des oiseaux à plus de 20 par m2, et une sélection génétique des poulets qui les fait grossir anormalement vite. Ces conditions d’élevage sont source de maladies, de blessures, et de souffrance chronique.
À l’occasion de cette mobilisation, Brigitte Gothière, cofondatrice et directrice de l’association, est présente aux côtés des militants. Elle s’exprime : « 91 % des Français sont opposés à l’élevage intensif des poulets. Pourtant, la marque Marie et le groupe LDC, auquel elle appartient, continuent de cautionner les pratiques d’élevage et d’abattage les plus violentes et cruelles. En nous déplaçant à Rungis, nous espérons que la direction de Marie acceptera notre demande de rencontre et que ce dialogue pourra mener à une évolution concrète des conditions d’élevage des poulets commercialisés par la marque. »
L’ECC : un minimum sur lequel le groupe LDC refuse de s’engager
Le European Chicken Commitment (ECC) est une demande soutenue par plus de trente associations de défense des animaux en Europe. Le groupe LDC et ses marques, Marie, Maître CoQ et Le Gaulois, refusent de s’engager sur ces critères, en prenant pour prétexte le label Nature d’Éleveurs, qu’ils ont eux-mêmes créé. Pourtant, ce label permet le recours à des pratiques particulièrement douloureuses pour les poulets, notamment :
- le recours à une densité d’élevage très élevée, pouvant aller jusqu’à 20 oiseaux par mètre carré ;
- l’utilisation de poulets issus de souches à croissance ultrarapide, engendrant de sévères problèmes de santé.
→ Les critères complets de l’ECC
Si le groupe LDC affirme être leader sur l’élevage plein air et les souches à croissance plus lente, c’est parce qu’il est tout simplement le numéro 1 en Europe et totalise le plus grand nombre de poulets élevés, y compris et surtout en système d’élevage intensif. Son modèle dominant est bien celui de l’élevage intensif, ne laissant aucun accès à l’extérieur aux animaux. LDC, qui présente des bénéfices records malgré la crise, n’a aucune excuse pour maintenir les trois quarts de ses poulets dans les pires conditions d’élevage.
Plus de 120 entreprises agroalimentaires en France se sont déjà engagées à respecter les critères du European Chicken Commitment (ECC), dont des concurrents directs de Marie comme Fleury Michon, Daunat, Sodebo.