Dans une décision rendue ce jeudi 22 février, le tribunal judiciaire de Strasbourg a ordonné à L214 de mettre un terme à son opération de stickage des produits Le Gaulois, marque du groupe LDC. L214 fait appel de la décision et poursuit sa campagne d’information sur les pratiques d’élevage intensif du n°1 du poulet en France.
L’association avait été assignée vendredi par LDC par voie de référé suite à des actions de pose de stickers repositionnables sur les barquettes de poulets de la marque Le Gaulois, afin d’informer le public sur l’absence d’engagement du groupe LDC à mettre fin aux pires pratiques d’élevage, dont le recours à une croissance ultrarapide des poulets.
Le tribunal estime que le contenu des stickers outrepasse la liberté d’expression de L214 et dénigre les produits Le Gaulois. L’expression de la discorde : l’emploi des termes « manipulés génétiquement » pour qualifier la sélection génétique outrancière des poulets jusqu’à modification de leur morphotype pour atteindre 3,5 kg en 45 jours.
L214 doit donc cesser sa campagne actuelle de stickage et supprimer les pages de son site Internet y faisant référence.
Pour Maître Caroline Lanty, avocate de L214 :
« La décision rendue à l’instant par le tribunal judiciaire de Strasbourg est une déception : elle fait droit aux demandes du groupe agroalimentaire LDC d’interdire l’opération de communication de l’association L214 qui consistait à apposer des stickers repositionnables sur les barquettes de poulet Le Gaulois portant la mention “poulet manipulé génétiquement”. Nous avions soulevé la nécessité de protéger la liberté d’expression de l’association pour qu’elle puisse communiquer sur ces sujets et informer le consommateur et le grand public. En attendant l’appel, nous allons respecter la décision de justice mais ça n’implique pas pour L214 de renoncer à sa mission de sensibilisation et d’information pour que cessent les pratiques d’élevage les plus préjudiciables aux animaux. L’association continuera ses actions en ce sens. »
Pour Brigitte Gothière, cofondatrice de l’association L214 :
« LDC ose nous attaquer sur un détail de formulation qui manquerait de rigueur, tandis que ce géant de l’agroalimentaire n’hésite pas à mettre en scène des poulets dansant joyeusement le French cancan dans ses publicités, à des années-lumière de la réalité de ce qu’endurent les poulets dans ses élevages !
Soyons honnêtes : peu importe le contenu de nos stickers, le groupe LDC nous aurait de toute façon assignés. Nos actions le dérangent et plutôt que de s’engager à bannir les pires pratiques d’élevage, ce géant de l’élevage intensif veut nous réduire au silence.
Nous n’allons pas nous laisser faire : nous appliquons la décision, mais nous faisons appel car nous ne pouvons pas laisser LDC nous intimider et nous empêcher de dévoiler la souffrance des animaux élevés pour ses marques Le Gaulois, Marie et Maître CoQ.
En attendant, qu’à cela ne tienne, notre campagne demandant à LDC de mettre un terme à la croissance ultrarapide des poulets va continuer : nous allons réimprimer des stickers différents et nous vous donnons rendez-vous très bientôt pour de nouvelles actions ! »
Photo : ©L214
3 commentaires
Gaston F.
23 février 2024 à 20h51
Il est logique que LDC se défende et protège ses produits, son activité.
Ce n’est pas parce que L214 dit que tout le monde doit faire.
Il ne faut pas oublier que si ces produits existent, c’est bien parce que beaucoup de gens les achètent et y trouvent leur compte.
abolir la viande
23 février 2024 à 15h37
Quand est ce qu’on va pouvoir arrêter de faire semblant de vouloir juste améliorer les pratiques et enfin tomber le masque, L214 veut abolir la viande et compromet ses valeurs en cachant ses véritables intentions !
Alors je sais que beaucoup aiment à dire que ces valeureux croisés ne se cachent pas, mais pourtant le site https://abolir-la-viande.org/ il est caché tout en bas et fait avec Netscape au lieu du joli site bien léché payé par les millions de la viande de synthèse et les donations des folles à chats qui savent pas que les animaux de compagnie on les garde pour la fin !S
Chouly
22 février 2024 à 17h30
Il faut informer des pratiques fe LDC et poursuivre le combat contre ces elevages intensifs