L’association L214 dévoile ce jeudi 12 décembre des images inédites de trois élevages de lapins situés dans les communes de Pitgam (59), Esquelbecq (59) et Lespesses (62). Ces images montrent des conditions de vie déplorables pour les animaux et des pratiques désastreuses contraires aux normes sanitaires et environnementales.
L214 demande à l’abattoir Socla, acteur majeur de la filière dans les Hauts-de-France, de suspendre ses relations commerciales avec ces élevages et aux préfectures du Nord et du Pas-de-Calais d’ordonner leur fermeture.
Pétition pour demander la fermeture de ces élevages
Des images accablantes
Les images révèlent des lapins confinés à vie dans des cages exiguës, entassés les uns sur les autres, sans espace suffisant pour se relever. Ils vivent sur des sols grillagés qui causent des lésions aux pattes et des douleurs chroniques. Certains ont l’arrière-train paralysé, tandis que d’autres souffrent d’infections sévères aux oreilles. Des cadavres, parfois en décomposition avancée, sont laissés dans les cages parmi les vivants ou sont jetés dans des fosses. Ces conditions entraînent un stress intense et une souffrance constante pour les lapins, incapables d’adopter des comportements naturels essentiels.
Les locaux sanitaires sont dans un état de désordre total, avec une présence massive d’antibiotiques.
Les bâtiments sont insalubres, avec des monceaux d’excréments s’accumulant sous les cages grillagées où les lapins sont entassés à haute densité. Des effluents d’élevage s’écoulent directement à l’extérieur des bâtiments, posant des risques environnementaux.
L’abattoir Socla et les préfectures du Nord et du Pas-de-Calais doivent réagir
Les lapins de ces élevages sont abattus chez Socla. Situé à Vaudringhem (62), l’abattoir Socla est spécialisé dans l’abattage, la découpe et le conditionnement de lapins. Avec une capacité de traitement de 35 000 lapins par semaine, il fournit principalement la grande distribution, notamment sous la marque Lapin du Ch’ti, certifié Saveurs en’Or, qui met en avant l’origine régionale des produits.
L214 demande à Socla de cesser immédiatement ses relations commerciales avec ces trois élevages et de mener un audit complet de tous ses fournisseurs.
L214 demande à la marque Saveurs en’Or de déréférencer les produits Socla.
→ Courrier de L214 à Saveurs en’Or
L’association appelle également les préfectures du Nord et du Pas-de-Calais à ordonner la fermeture immédiate de ces élevages et porte plainte pour mauvais traitements auprès des tribunaux judiciaires de Dunkerque et de Béthune.
En finir avec les cages en Europe
Au niveau européen, L214 exhorte la nouvelle Commission européenne à respecter ses engagements en interdisant l’utilisation de cages dans les élevages, notamment pour les lapins, comme le demandait l’initiative citoyenne européenne « Pour une nouvelle ère sans cage », qui a recueilli 1,4 million de signatures. En juin 2021, la Commission s’était engagée à présenter une proposition législative en ce sens d’ici fin 2023, mais aucune mesure concrète n’a encore été prise. La Commission doit tenir son engagement de réviser l’ensemble de la législation « bien-être animal ».
Pour Sébastien Arsac, cofondateur de L214 : « Bien que la consommation de viande de lapin soit en déclin, plus de vingt millions de lapins sont encore abattus chaque année en France. La quasi-totalité de ces animaux passe leur vie entière confinés dans des cages exiguës ; presque un quart d’entre eux n’y survivent pas. Cette situation résulte de choix politiques et économiques des filières, du gouvernement français et de la Commission européenne, qui perpétuent l’élevage intensif en cages et les souffrances qu’il engendre. Il est impératif de s’engager vers une alimentation plus végétale, avec pour objectif une réduction significative de la consommation de viande, afin de mettre fin à ces pratiques cruelles. »
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Nicolas
12 décembre 2024 à 13h57
A quand un monde qui ne soit plus immonde ?