Au Kenya, des propriétaires fonciers de la communauté masaï se sont engagés le 6 mars dernier à protéger la dernière voie de migration entre deux sites naturels clés du pays où vit une faune sauvage très riche. Cela aura pour effet de protéger les éléphants et autres espèces rares ainsi que de sauvegarder les moyens de subsistance de la population locale.
Lors d’une grande réunion qui s’est tenue cette semaine à Mashenani, dans le comté de Kajiado, plus d’un millier de propriétaires fonciers de la communauté masaï ont accepté à l’unanimité de consacrer leurs parcelles individuelles à la conservation en les louant au Fonds international pour la protection des animau. Ces terres sont situées dans le dernier corridor naturel qui permet à la faune de se déplacer entre Amboseli et les paysages du Grand Mara.
Il s’agit d’une démarche innovante pour laquelle IFAW rémunère les propriétaires des terres protégées via un accord spécial. Ainsi, près de 12 000 hectares de terres communautaires sont placées sous la tutelle d’IFAW pour la conservation de la faune et de la flore dans le cadre de son initiative Donnons de l’Espace.
Le projet, dirigé par l’Olgulului Land Trust et mis en œuvre par IFAW, vise à protéger les espèces sauvages et les moyens de subsistance de la population locale en atténuant les conséquences dramatiques du changement climatique dans la région.
Ces terres sont un important corridor pour la faune et la flore et un refuge en saison sèche pour la communauté pastorale des Masaïs. Il s’agit également d’une zone de dispersion vitale pour plus de 2 200 éléphants et pour les autres espèces sauvages qui se déplacent librement à l’intérieur et à l’extérieur du parc national d’Amboseli. La protection de cet habitat important dissuade d’autres formes d’utilisation des terres, contribuant ainsi à restaurer des écosystèmes sains et résistants qui sont essentiels pour absorber le carbone dans le sol et soutenir les revenus de la communauté par le biais d’entreprises touristiques et d’opportunités d’emploi. Cette nouvelle réserve de conservation appelée Illaingarunyoni est un espace essentiel pour la survie des animaux sauvages et du bétail de la communauté, notamment pendant la saison sèche.
« En créant la zone de conservation d’Illaingarunyoni, nous, la communauté, démontrons notre engagement indéfectible à préserver notre avenir et celui des éléphants à Amboseli », a déclaré Daniel Leturesh, président de l’Olgulului Land Trust.
La perte d’habitat a, au fil des ans, exacerbé les conflits entre l’Homme et la faune à Amboseli. Les espèces sauvages et les communautés locales sont en compétition pour accéder à l’eau et aux pâturages dans des espaces de plus en plus restreints. En plus d’assurer la connectivité entre les habitats, la réserve d’Illaingarunyoni favorisera la coexistence pacifique entre les communautés humaines et les communautés d’éléphants, grâce à son rôle de refuge pendant la saison sèche pour la faune et le bétail.
Illaingarunyoni abrite des espèces sauvages rarement observées telles que le lycaon (chien sauvage africain), le pangolin et le renard à oreilles de chauve-souris.
« La coexistence des êtres humains avec la faune sauvage est un élément essentiel de l’avenir de notre planète, aucune des espèces ne peut survivre si nous ne travaillons pas ensemble. La meilleure façon d’y parvenir est de donner aux habitants les moyens de faire partie de la solution, comme IFAW l’a toujours fait. La zone de conservation d’Illaingarunyoni prouve que les communautés locales sont fortement engagées et ont un rôle vital à jouer dans la préservation des espèces et des milieux naturels », a déclaré James Isiche, directeur Afrique chez IFAW.
Photo : Guyo Adhi ©IFAW
IFAW
Le Fonds international pour la protection des animaux est une organisation mondiale à but non lucratif qui aide les animaux et les hommes à cohabiter harmonieusement.
