ActualitésAnimaux sauvagesDeux espèces de paresseux obtiennent des protections internationales contre leur commerce

IFAW3 décembre 20254 min

Deux espèces de paresseux – le paresseux à deux doigts (Choloepus didactylus) et le paresseux d’Hoffmann (Choloepus hoffmanni) – de plus en plus exportées comme animaux de compagnie ou pour des activités touristiques, ont obtenu des protections internationales lors de la conférence des Nations unies sur les espèces sauvages.

Les paresseux sont de plus en plus capturés dans leur habitat naturel puis vendus dans le commerce des animaux exotiques ou exposés dans des attractions touristiques de type « rencontres avec un paresseux », particulièrement aux États-Unis. Les défenseurs de la conservation avertissent que le nombre croissant d’individus retirés de la nature place les populations de paresseux sur une trajectoire dangereuse. La décision prise aujourd’hui est donc saluée par les spécialistes du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW).

Bien que les paresseux à deux doigts soient actuellement considérés comme « préoccupation mineure » au niveau mondial, le paresseux de Hoffman est classé « menacé » ou « en danger » dans certaines parties de son aire de répartition. Même si le paresseux à deux doigts n’est pas actuellement menacé, sa grande ressemblance avec le paresseux de Hoffman rend difficile la distinction entre les deux espèces dans le commerce sans analyse ADN. En conséquence, l’espèce a été inscrite comme « espèce d’apparence similaire » afin de renforcer l’application de la réglementation.

Les importations de paresseux à deux doigts vers les États-Unis ont aussi fortement augmenté : en 2012, 59 individus ont été importés, et en 2023, ce nombre avait presque triplé pour atteindre 160. La nouvelle inscription à l’Annexe II apportera des données essentielles sur l’ampleur et la nature de leur exploitation dans le monde.

Les paresseux se reproduisent lentement : leur gestation est longue et ils ne donnent généralement naissance qu’à un seul petit à la fois. Ils sont particulièrement vulnérables aux changements environnementaux, car ils ne peuvent pas réguler leur température corporelle. En captivité, ils souffrent fréquemment de maladies et présentent des taux de mortalité élevés. On estime que seulement 10 % des paresseux capturés dans la nature survivent, les 90 % restants mourant lors de la capture ou du transport. Associé à la perte continue de leur habitat, le commerce non régulé pourrait précipiter le déclin rapide de certaines populations.

Pour réguler ce commerce et ralentir leur déclin, les deux espèces ont obtenu aujourd’hui une inscription à l’Annexe II lors de la 20ᵉ Conférence des Parties (CoP20) de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES).

« Ces inscriptions ne sont pas qu’une question de paperasse — elles permettent de prévenir la souffrance et d’arrêter un déclin silencieux », a déclaré Joaquin de la Torre Ponce, représentant IFAW pour l’Amérique latine. « Nous devons mieux comprendre ce qui arrive à ces animaux avant qu’il ne soit trop tard, et cette inscription offre une protection essentielle. »

IFAW a soutenu la proposition et souligne que les tendances liées aux interactions avec la faune sauvage et à la possession d’animaux de compagnie exotiques constituent un moteur important de la demande. Réduire cette demande est la clé pour protéger les paresseux à leur état sauvage.

Joaquin de la Torre Ponce a ajouté : « Les paresseux peuvent sembler calmes en captivité, mais derrière chaque selfie “mignon” se cache un animal sauvage arraché à la forêt. Tenir, toucher ou acheter un animal sauvage comme un paresseux peut sembler anodin, mais cela peut rapidement se transformer en crise de conservation. »

« Si davantage de personnes étaient conscientes des dommages causés aux animaux sauvages, davantage se détourneraient de ce commerce destructeur. Et lorsque la demande chute, l’incitation à voler ces animaux dans la nature chute également. »

La proposition d’inscription à l’Annexe II a été menée par le Brésil (chef de file) et soutenue par le Costa Rica et le Panama. Elle a été adoptée par consensus.

La CoP20 de la CITES s’est ouverte le 24 novembre à Samarcande, en Ouzbékistan, et se poursuivra jusqu’au 5 décembre. Toutes les décisions prises durant la Conférence doivent être approuvées lors de la séance plénière finale et entreront en vigueur 90 jours après la clôture de la Conférence.

Photo © www.naturepl.com


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Le Fonds international pour la protection des animaux est une organisation mondiale à but non lucratif qui aide les animaux et les hommes à cohabiter harmonieusement.

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