Vendredi 10 septembre, la justice a suspendu en urgence la chasse de trois espèces menacées dans les Antilles : la Barge hudsonienne, le Pigeon à cou rouge et la Colombe rouviolette. Des centaines d’oiseaux sont donc sauvés des fusils : une excellente nouvelle pour la biodiversité !
Cette belle victoire est le résultat d’une procédure menée par l’ASPAS (Association pour la Protection des Animaux Sauvages) , l’ASFA (Association pour la Sauvegarde et la réhabilitation de la Faune des Antilles) et AEVA (Association pour l’Etude et la protection de la Vie sauvage dans les petites Antilles) auprès du Tribunal administratif de Basse-Terre en Guadeloupe. Elle intervient dans un contexte favorable, après des années de combat judiciaire en faveur de deux autres oiseaux en mauvais état de conservation pour lesquels nous avons déjà obtenu gain de cause : la grive à pattes jaunes et le pigeon à couronne blanche.
Une victoire contre le lobby de la chasse !
Initialement, le projet d’arrêté soumis à la consultation du public proposait l’interdiction de la chasse de la Barge hudsonienne sur l’ensemble du département de la Guadeloupe et de la collectivité de Saint-Martin (lire ici). La consultation publique organisée avait réuni 120 contributions dont 99 étaient favorables au projet en reconnaissant « le bien-fondé de la proposition de suspendre la chasse des 4 espèces à savoir, la grive à pieds jaunes, le pigeon à couronne blanche, le courlis corlieu et la barge hudsonienne compte tenu de leur mauvais état de conservation et de leur classement UICN ».
Or, sous la pression des chasseurs, le préfet de la Guadeloupe n’a pas tenu compte des avis majoritaires du public et a finalement pris un arrêté autorisant la chasse de la barge hudsonienne, dans la limite de 2 barges par chasseur par jour… Sachant qu’il y a 2968 chasseurs en Guadeloupe et que la chasse est ouverte 123 jours, cela fait un maximum de 730 128 barges à tuer, sur une population totale estimée à seulement… 250 !!
Concernant la colombe rouviolette et le pigeon à cou rouge, l’arrêté préfectoral autorise leur chasse durant 5 mois et demi (soit 77 jours de chasse) et ce, sans aucun quota ou plan de gestion. Or la période de chasse autorisée recouvre la période de nidification, de reproduction et de dépendance de l’espèce, en méconnaissance de l’article L.424-2 du code de l’environnement qui dispose que « les oiseaux ne peuvent être chassés ni pendant la période nidicole ni pendant les différents stades de reproduction et de dépendance »…
Sur la base de ces différents éléments, nos associations ont donc décidé de saisir le juge des référés pour demander la suspension en urgence de l’arrêté en ce qu’il autorise la chasse de la barge hudsonienne, de la colombe rouviolette et du pigeon à cou rouge.
En savoir plus et consulter le jugement entier
ASPAS
Association pour la protection des animaux sauvages