ActualitésAnimaux sauvagesLa proposition d’un sanctuaire baleinier harponnée et le Japon réprimandé lors de la 69 ème réunion de la Commission baleinière internationale

IFAW30 septembre 20244 min

Le projet de création d’un sanctuaire baleinier dans l’Atlantique Sud a de nouveau échoué en raison de l’opposition d’une minorité de pays favorables à la chasse à la baleine lors de la 69  ème  réunion de la Commission baleinière internationale (CBI) qui se tient à Lima, au Pérou.

La proposition, présentée par l’Argentine, le Brésil, le Gabon, l’Afrique du Sud et l’Uruguay, a bénéficié d’un soutien significatif de la part des gouvernements favorables à la conservation, mais n’a pas obtenu la majorité des trois quarts requise pour son adoption (40 pour, 14 contre et 3 abstentions). Depuis 1999, une proposition visant à créer un sanctuaire dans l’Atlantique Sud, qui interdirait définitivement la chasse à la baleine et renforcerait la coopération régionale, a été examinée lors de presque toutes les réunions de la CBI, mais a systématiquement été bloquée par les nations favorables à la chasse à la baleine.

Matt Collis, directeur des politiques et à la tête de la délégation du  Fonds international pour la protection des animaux  (IFAW) à la réunion de la CBI, a déclaré : «  Une fois de plus, la proposition de création d’un sanctuaire baleinier dans l’Atlantique Sud a été harponnée par une minorité de pays favorables à la chasse à la baleine . »

Toutefois, la CBI a adopté une résolution réprimandant le Japon pour le manquement à ses obligations juridiques internationales relatif à l’expansion récente de sa chasse commerciale à la baleine.

«  Ce blâme de la part de la Commission baleinière est un avertissement diplomatique adressé au Japon poursuivant ses activités de chasse à la baleine.  », a déclaré Matt Collis.

Cette année, le Japon a ajouté 59 rorquals communs à son tableau de chasse, en plus de son quota annuel de 25 rorquals boréaux, 187 rorquals de Bryde et 142 petits rorquals dans ses eaux. Le rorqual commun est le deuxième plus grand animal de la planète après la baleine bleue. Classé comme « vulnérable » sur la liste rouge de l’UICN, il reste menacé d’extinction à la suite de décennies de chasse commerciale à la baleine au 20  ème   siècle.

Bien qu’il l’ait quittée en 2019, le Japon a l’obligation légale, en vertu de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (UNCLOS), de coopérer avec la CBI. Le Japon n’a pas avisé la Commission de son intention d’étendre ses activités de chasse à la baleine en début d’année, malgré les nombreuses occasions qui se sont présentées, y compris lors de la réunion du comité scientifique de la CBI qui s’est tenue peu avant que le Japon ne confirme cette extension.

Cette résolution forte sur la chasse commerciale à la baleine est la première adoptée sur le sujet par la CBI depuis 2001 et illustre l’importance de la réaction de la communauté internationale suscitée par l’expansion des activités de chasse à la baleine du Japon.

«  Quitter la CBI n’a pas dispensé le Japon de ses obligations juridiques internationales. IFAW exhorte le Japon à se joindre au reste de la communauté internationale et à reléguer la chasse commerciale à la baleine aux livres d’histoire, là où est sa place.  » a déclaré M. Collis.

La résolution, proposée par l’UE et ses États membres, a été adoptée par 37 voix pour, 12 voix contre et 8 abstentions.

Les pays favorables à la chasse à la baleine poursuivent leur tentative de lever l’interdiction de la chasse à la baleine, comme en témoigne leur décision de présenter à nouveau une résolution visant à lancer un processus pour mettre fin au moratoire lors de cette réunion. Cette résolution, ainsi qu’une autre alléguant que la chasse à la baleine pourrait résoudre le problème de la sécurité alimentaire, avaient été retirées précédemment.

La réunion a également adopté par consensus deux autres résolutions, proposées par l’UE et ses États membres, appelant à une coopération plus étroite avec d’autres accords internationaux, notamment le nouveau Cadre mondial de la biodiversité de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB) et le nouveau Traité international pour la protection de la haute mer et de la biodiversité marine (BBNJ).

IFAW s’oppose à la chasse commerciale à la baleine car cette pratique est cruelle et inutile : il n’existe tout simplement pas de façon humaine de tuer une baleine. L’observation responsable des baleines offre une alternative humaine et économiquement viable à cette chasse, tout en étant plus favorable pour ces animaux et en fournissant des moyens de subsistance plus durables pour les populations humaines.


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Le Fonds international pour la protection des animaux est une organisation mondiale à but non lucratif qui aide les animaux et les hommes à cohabiter harmonieusement.

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