SantéNuméro 1Ostéopathe animalier, une approche de la santé animale en pleine évolution

Simon Lombardy15 octobre 20206 min
AUSTRALIE 2012

Ostéopathe animalier…peut-être que ce terme ne vous est pas familier ? Pourtant, aujourd’hui, nul besoin de présenter l’ostéopathe. Tout le monde le connaît (même si tout le monde n’y a pas encore recours…ça viendra à n’en point douter !). Ici, il s’agit de la même chose. Rajoutez le terme animalier et vous comprendrez que c’est un professionnel de santé qui s’intéresse aux troubles et aux maux dont souffrent nos animaux. Car, oui, comme tout mammifère vivant, l’animal est exposé à des chocs, des traumatismes, des prédispositions pathologiques… et ce d’autant plus que leur conformation présente une variabilité infinie. Aucun homme ni aucune femme sur notre planète est identique. Et bien, aucun chien, aucun cheval, aucun chat…n’est la copie conforme d’un autre.

Un corps qui vit et se déplace sur Terre subit des contraintes physiques :

  • externes, car elles sont liées à son environnement de vie
  • interne, car elles sont issues de son propre système.

Tant que ses contraintes s’expriment en deçà de la capacité de résistance et d’adaptation de l’organisme, tout va bien. Par contre, dès qu’elles les dépassent, attention les dégâts. Concrètement lorsqu’un chien trottine, à chaque pas, chaque fois qu’il pose un pied au sol, il reçoit une charge verticale équivalente à 110% de son poids du corps. Outre le fait que durant sa vie, il va faire des millions de pas, imaginez lorsque son pied se pose sur un terrain accidenté, glisse sur le sol (comme c’est souvent le cas sur le carrelage ou le parquet de notre salon)… Ou encore lorsque s’ajoutent des torsions comme dans le jeu avec un congénère, quand il court derrière une balle, quand il saute, dégringole les escaliers… Bref, autant de situations où il s’expose à des traumatismes.

Maintenant, imaginez ce qu’il en est pour un cheval. Un animal qui peut facilement atteindre 500 kg, d’une puissance musculaire et des capacités physiques exceptionnelles, mais qui saute, court, glisse, chute parfois…et tout ça sur une seule phalange, d’un seul doigt, contenu dans une boite particulièrement rigide, son sabot.

Car, oui, anatomiquement, ils sont comme nous : un crane, des vertèbres, des côtes, un radius, un fémur, un tibia… Ils ont eux aussi une épaule, un coude, un genou avec sa rotule et ses ménisques… Nos maux, nos douleurs, sont aussi les leurs. C’est là qu’intervient l’ostéopathe animalier.

Et d’abord, l’ostéopathie c’est quoi ?

L’ostéopathie est une méthode de traitement par la palpation, l’observation et la manipulation. Elle est exclusivement externe et non instrumentale. Au-delà du système musculosquelettique, elle s’intéresse à toutes les structures du corps. Elle prend en charge l’ensemble du corps. C’est pourquoi l’ostéopathie est bien au-delà de la vertébrothérapie et ne se résume pas qu’à des techniques structurelles, mais aussi fonctionnelles, myotensives, cranio-sacrée…

Un principe de l’ostéopathie est l’unité du corps, c’est à dire concevoir le corps comme indivisible au sein de son environnement. D’abord via les liens anatomiques, mais aussi les liens biomécaniques, physiologiques, neurologiques… Concrètement, toute restriction de mobilité, sensibilité, blocage, dysfonction, altération fonctionnelle se traduira par des conséquences locales et d’autres plus diffuses.

Ainsi, le but de l’ostéopathie est d’identifier la cause altérant la bonne santé. Ceci en vue de la traiter et, si besoin, d’en gérer les conséquences.

Ressentir et corriger sont les maitres mots. Le métier d’ostéopathe animalier exige une grande empathie : chaque animal est unique, chaque propriétaire l’est également. Volonté, savoirs, adaptabilité, réflexion et humilité sont les leitmotiv de cette profession.

L’ostéopathe animalier est, comme toute profession de santé, porteur d’une éthique.  Il est tenu au secret médical, au respect de sa patientèle et à une obligation de moyen.

Ses connaissances approfondies en font un praticien responsable et capable de garantir la sécurité de son patient. Il est en mesure d’expliquer clairement son action, de partager son savoir et d’intuiter les réactions qu’il va induire. Il travaille en coordination avec les autres professionnels de la filière animale (vétérinaire, maréchal ferrant, dentiste…).

Le but de l’ostéopathe animalier est d’entretenir ou de rétablir la santé générale.

L’ostéopathe animalier possède un savoir, un savoir-faire et un savoir être qu’il est capable de mettre en application et de partager.

  • en anatomie
  • en biologie et physiologie
  • en biomécanique appliquée
  • en pathologies
  • en techniques ostéopathiques

L’ostéopathe animalier dispose d’un sens aigu du toucher et du diagnostic différentiel.

Oui, ok mais l’animal ne parle pas alors comment savoir où il a mal ?!

La réponse est de nouveau dans l’observation de la posture, de la locomotion, dans la palpation et l’application de tests spécifiques. Mais au-delà, dans la compréhension et l’analyse des contraintes appliqués. Connaître les lois de la physique qui régissent sa vie sur Terre permet de la traduire en terme de contraintes mécaniques, externes et internes que son organisme peut créer mais aussi subir. La biomécanique est un outil précieux de communication qui permet d’être à l’écoute de son patient :

  • comprendre les forces et contraintes mises en jeu lors de la vie de l’animal et ainsi concevoir l’anatomie fonctionnelle et l’ingénierie du corps.
    Ex : contraintes ostéo-articulaires du coude ou de la hanche chez le jeune chien
  • étudier objectivement des mouvements et des cycles de marches normaux ou anormaux.
    Ex : altération discrète de la locomotion du fait d’une pathologie débutante
  • cibler les zones à surveiller car surexposées
    Ex : des aplombs panards favorisent les pressions/tiraillements en interne des articulations.
  • compléter voire renforcer la consultation ostéopathique
    Ex : proposer une rééducation personnalisée en fonction de l’activité pratiquée et de son intensité

En réalité, quand on sait communiquer avec lui, il fait passer énormément d’informations. Vous qui connaissez votre animal parce que vous l’observez, vous qui connaissez ses habitudes parque vous partagez son quotidien, vous qui connaissez ses mimiques et ses réactions, lui qui répond à vos stimulations, lui qui s’adapte à vos horaires et votre rythme de vie… vous voyez bien qu’une communication non verbale existe. En ostéopathie, on l’exploite !

Et au-delà, vous-même êtes capable d’identifier ce qui sort de la normalité, ses changements de rythmes, d’habitudes, ses baisses de forme… tous ces plus ou moins discret signaux d’alerte.

C’est pourquoi l’ostéopathie s’adresse à tout animal qui bouge, pratique une activité physique, de sport, bref… qui vit !!

Pour les cavaliers, l’ostéopathie équine est d’ores et déjà bien intégrée. Il s’agit d’une aide indispensable à la bonne pratique de l’équitation. Au-delà d’un simple confort, l’intervention d’un ostéopathe équin permet de garantir la bonne santé et les performances de votre cheval.

Chez les canidés, la prise de conscience est plus récente. Mais sa croissance est encourageante. Elle confirme que l’ostéopathie animale est une méthode de traitement efficace et concrète, mais surtout que la souffrance animale existe.

Comment ça se passe ?

Tout se passe selon un principe inaliénable : ce sont les muscles qui tiennent la structure. Ce sont eux qui par leur tonicité sont responsables du maintien spatial des segments osseux. Ce sont eux qui par leur action concentrique vont induire le mouvement articulaire. Ce sont eux qui par leur action excentrique vont contrôler le mouvement. Ce sont eux qui par leur relâchement vont permettre à l’ostéopathe d’effectuer des tests articulaires neutres et un traitement efficace.

C’est pourquoi, il est indispensable qu’au cours du traitement ostéopathique, l’animal se détende et que ses muscles se relâchent. L’ostéopathe doit provoquer, par son attitude, par sa rigueur et par sa justesse, la coopération de l’animal. Traiter en ostéopathie, c’est traiter des tensions et des douleurs, donc c’est un moment fort agréable pour votre animal.

Simon Lombardy
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