Numéro 3SantéLes nouveaux animaux de compagnie (NAC) dans nos foyers : une maltraitance passée sous silence

Brigitte Leblanc15 avril 2021159 min

63 millions d’animaux de compagnie en France, dont un tiers de chats ou chiens. Les autres, tous les autres, sont des NAC : nouveaux animaux de compagnie, même si le vocable « nouveau » ne correspond plus à nombre d’entre eux, tel le lapin! Alors qui sont ces NAC ? D’un point de vue zoologique, on y rencontre des mammifères, des oiseaux, des reptiles, des poissons, et même des insectes. Le législateur quant à lui les classe en domestiques et non domestiques[1], même si les plus communs de ces derniers font depuis longtemps l’objet d’élevage et de sélection de la part de l’homme, ce qui devrait de fait les classer parmi les animaux domestiques. Ce classement va encadrer de façon différente leurs conditions d’élevage et de détention. Du point de vue de la loi, de ce fait, quel sera le point commun des NAC ? C’est celui d’être un animal de compagnie dont la détention est donc destinée à « l’agrément de l’homme »[2]. De cette appartenance découle une certaine protection disséminée dans les textes : codes civil, pénal et rural, et donc une protection contre la maltraitance, comme pour les chiens et chats, une recherche du bien-être de l’animal fondé sur le respect des 5 libertés. Pourquoi donc parler de maltraitance dans nos foyers pour les NAC ?

Des connaissances en évolution

Pour les NAC les plus exotiques (en n’évoquant bien sûr ici que les espèces dont la détention est légale), nos connaissances sont encore fragmentaires au niveau physiologie mais plus encore comportement. On ne peut bien traiter que ce que l’on connait bien, il est donc difficile d’offrir à ces animaux des conditions de vie au moins décentes sans bien se renseigner auparavant: ainsi, les reptiles sont considérés comme les NAC les plus maltraités dans leur détention, et tout un chacun ne peut offrir une pièce dédiée à son perroquet[3]. Ces connaissances en pleine évolution nécessitent donc de se « remettre à niveau » de façon régulière et assidue, que les NAC soient exotiques ou non. En effet, les NAC domestiques, plus communs, souffrent quant à eux d’idées ancrées dans nos habitudes et qui traversent les temps : le lapin nain peut vivre en cage puisque le lapin de ferme vit en clapier, le canari se contente d’une minuscule cage car il n’a pas besoin de voler, le hamster est si petit qu’une surface de vie grande comme une feuille A4 lui suffit. NON. Et que dire de nos connaissances sur les poissons dont on « découvre » depuis peu qu’ils souffrent ? Et que la mémoire du poisson rouge est bien plus importante qu’on le dit, qu’il est en souffrance perpétuelle en nageant dans son bocal ?
L’évolution de nos connaissances permet de mieux traiter ces nouveaux compagnons, à condition de savoir se remettre en question et de toujours chercher à apprendre.

La maltraitance par ignorance…ou indifférence !

On rencontre chez les possesseurs de NAC de vrais passionnés qui se sont renseignés avant de « se lancer », et toujours à la recherche de nouvelles connaissances. Mais à ce jour, ils ne représentent pas la majorité, surtout en ce qui concerne les NAC domestiques, les plus communs, tels le lapin, le hamster, le poisson rouge ou le canari. Beaucoup de propriétaires seront au mieux indifférents, négligents ou pire encore, considérant l’animal comme un simple ornement. Pourquoi ? Parce qu’au vu du coût ridiculement bas de ces animaux, leur achat n’aura pas été réfléchi mais impulsif, répondant à l’attrait du moment ou à la pression des enfants lors de la balade dominicale à l’animalerie. Après l’achat, certaines personnes responsables prendront alors la peine de se renseigner auprès de professionnels, dans des livres ou sites spécialisés. Ces connaissances sont à la portée de tous, il n’y a donc aucune excuse à l’ignorance des nouveaux propriétaires. Mais certains ne se donneront pas la peine de chercher à assurer à ce petit animal qui n’a pas coûté bien cher (bien moins que le matériel nécessaire à son bien-être, le plus souvent) des conditions de vie correctes. Enfin, certains chercheront des conseils mais seront mal renseignés…

Mise en cause de la formation des professionnels de la vente

La dernière raison à cette maltraitance des NAC est plus grave encore puisqu’elle découle précisément de la mauvaise qualité des conseils reçus parfois de la part de professionnels de la filière, notamment dans les animaleries, ce qui conduit à s’interroger sur la qualité de la formation et la législation à ce niveau. Qui n’a jamais entendu parler d’erreurs de sexage, de femelles rongeurs vendues gestantes sans le mentionner, de vente de matériel inadapté ? En effet, concernant les espèces non domestiques, le capacitaire de l’espèce doit être le gérant de l’animalerie qui n’est cependant que rarement le vendeur[4]. Concernant les domestiques, il suffit d’une seule personne titulaire de l’attestation de connaissances (ACACED)[5], sachant que cette formation concernant les NAC domestiques ne dure que 4 à 6 heures, alors que les espèces concernées sont tout aussi bien mammifères qu’oiseaux, reptiles ou poissons, et que son contenu est inégal d’un centre à un autre. Dans les deux cas, la diffusion des informations aux autres vendeurs par « le sachant » ne semble pas toujours être présente. De plus, les connaissances scientifiques sur les NAC même domestiques évoluant rapidement, la mise à niveau tous les 10 ans prévue par les textes est d’évidence insuffisante. Enfin, pour finir, il semble difficile de concilier vente du « vivant » et de « l’inerte » (matériel tel que les cages) sans que le facteur économique ne prenne le dessus sur le bien-être des animaux vendus.

La maltraitance quotidienne des NAC au sein de nos foyers est donc grandement liée à l’ignorance de leurs propriétaires, involontaire ou consciente, voire entretenue. Quelles sont donc les conséquences de cette maltraitance, fille de l’ignorance et /ou de l’appât du gain ?

Les conséquences

Les NAC sont, de l’avis des praticiens spécialistes, des animaux dont la santé dépend en grande partie de leur environnement. De ce fait, plus ils seront « exotiques », plus il sera difficile de leur offrir des conditions de vie décentes, d’où la difficulté par exemple de détenir des reptiles ou des perroquets en bonne santé. Mais le même problème se rencontre quotidiennement en consultation pour nos NAC domestiques souvent présents dans nos maisons : rhinites des lapins ou rats, liées à une mauvaise hygiène ou au choix d’une mauvaise litière, pododermatites des cobayes ou lapins par défaut de sorties et/ou d’hygiène… Sans parler du picage par troubles du comportement de nos oiseaux qui s’ennuient dans leurs cages. Ces NAC vivent toute leur vie dans des conditions bien éloignées de leurs réels besoins, provoquant mal-être ainsi que de nombreuses pathologies inhérentes à cet environnement physique et psychologique inadéquat.

Parce que l’on connait mal ou pas du tout (car acheté sous le coup d’une impulsion) le petit animal dont on a en théorie accepté de prendre la responsabilité puisqu’on l’a acquis, on découvre parfois que son comportement ne correspond pas à ce qui est compatible avec notre vie. De ce fait, certains NAC sont relégués dans un coin car trop bruyants ou trop salissants (eh oui, un perroquet fait du bruit et s’agite, surtout s’il n’a pas son quota de liberté ! Et le petit hamster nocturne dérange l’enfant dans son sommeil en tentant de se dépenser dans la roue ridiculement petite de sa minuscule cage, et est rapidement déménagé de la chambre vers un recoin isolé…). Ces animaux dont on ne s’occupe que pour leur donner à manger et à boire (et encore), deviennent de plus en plus sauvageons, agressifs par manque d’interactions, voire neurasthéniques.

Enfin, les NAC domestiques et les plus communs des non domestiques (les moins onéreux donc) subissent une dernière peine : en plus du mal-être et de la relégation, ils sont abandonnés, sans scrupule et en toute impunité puisqu’ils ne sont pas identifiés, l’identification qui leur donnerait une identité n’étant pas pour eux obligatoire, contrairement aux NAC plus exotiques. Combien de lapins, rats, hamsters relâchés dans les champs (non, ils ne se « débrouillent » pas seuls, ils vont mourir), combien de cages à oiseaux ouvertes sur des canaris incapables de se nourrir seuls et qui n’ont aucune connaissance des dangers qui les attendent ? Le lapin est l’animal le plus abandonné en France, avant les chiens et chats. Pour ces petits animaux, leur coût déraisonnablement bas n’invite pas à « se donner la peine » de les placer ailleurs.

Comment améliorer leur situation ?

La proposition de loi nouvellement adoptée par l’Assemblée Nationale en première lecture et qui attend son passage devant le Sénat, essaie certes d’améliorer la situation des NAC non domestiques en créant une liste positive des espèces qu’il serait possible de détenir, mais elle combat surtout les trafics illégaux. Force est de constater que les plus communs des NAC (et les moins chers) domestiques ou non, ne bénéficient d’aucune amélioration de leur situation. Le seul point qui concerne ces derniers est la création d’un certificat d’engagement et de connaissance des besoins spécifiques de l’espèce à signer lors de la vente d’un animal de compagnie, mais il risque, puisqu’il ne s’accompagne de fait d’aucun contrôle, de n’être qu’un document de plus aussi vite signé que jeté.

En effet, il serait urgent de responsabiliser les propriétaires de NAC, aussi peu chers soient-ils, au respect de la vie quelle qu’elle soit, s’ils font le choix d’acquérir un de ces nouveaux compagnons. Ceci devrait commencer dès le plus jeune âge, savoir résister à un achat impulsif et déraisonnable et réfléchir à l’implication de l’adoption d’un être vivant devant faire partie de toute bonne éducation. Il faut également que chaque nouveau détenteur, s’il n’est pas sûr de posséder les bons renseignements sur son animal, sache et puisse se tourner vers des professionnels bien formés.

A cet égard, le nombre croissant de praticiens vétérinaires spécialisés NAC rend les soins plus faciles, mais il reste à remanier la formation des personnes qui vendent ces NAC: l’attestation de connaissances pour les animaux de compagnie (ACACED) dont le contenu devrait être remanié pour que les formations soient plus homogènes en qualité et le volume horaire revu à la hausse, devrait être obligatoire pour toute personne en contact avec ces animaux et pas uniquement un seul capacitaire par animalerie. Quant aux NAC non domestiques, s’ils doivent continuer à être vendus dans ce type de structures, seul le tenant de la capacité devrait y être autorisé, étant le seul à connaître les besoins bien spécifiques de ces animaux.

Enfin, pour combattre ce fléau qu’est l’abandon de ces animaux, la seule solution est l’identification des NAC pour lesquels elle n’a pas encore été rendue obligatoire, et pourtant les plus communément victimes de ce délit[6] restant dans leur cas impuni. Si cette solution n’est pas parfaite (comme le démontre l’abandon continuel de nos chiens et chats), elle a cependant l’avantage de créer un garde-fou, de responsabiliser certaines personnes, assurant à ces animaux un peu de protection, ne serait-ce qu’en augmentant leur coût, puisque beaucoup confondent encore valeur pécuniaire et valeur morale.

Rappelons-nous que les NAC, même les plus « communs », n’en sont pas moins des êtres vivants doués de sensibilité qu’il faut respecter, et aimer « bien » si l’on décide de les faire entrer dans nos vies et nos maisons.


[1] Arrêté du 11 août 2006 fixant la liste des espèces, races ou variétés d’animaux domestiques.

  Les animaux hors de cette liste sont donc non domestiques.

[2] Article L214-6 du Code rural et de la pêche maritime.

[3] PratiqueVet n° spécial octobre 2019, AFVAC.

[4] Article L413-2 du Code de l’environnement.

[5] Article L214-6-1 du Code rural et de la pêche maritime.

[6] Article 521-1 du Code pénal.


Brigitte Leblanc
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15 commentaires

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  • Elisabeth

    10 mai 2021 à 8h24

    Bonjour, j’ai été longtemps maltraitante de mes nacs car méconnaissante, jeune…Mais je ne pensais pas leur faire de mal..avec le recul..(j’ai gardé mon lapin 13 ans, je pense qu’il a bien vécu tout de même)
    Aujourd’hui je suis bénévole dans une association de sauvetage animale (cochons d’inde et hamsters) je suis famille d’accueil chons. Le nombre d’abandons est impressionnant. Ce we j’ai participé à un sauvetage de 80 cochons d’inde.
    J’en ai actuellement 2 et j’ai bcp appris sur eux
    Merci pour votre article

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    • Leblanc Brigitte

      10 mai 2021 à 19h24

      Merci beaucoup à vous pour votre témoignage, nous sommes nombreux( j’en fais partie) à ne pas avoir toujours su comment bien agir. Quant aux abandons, cette triste réalité est effectivement méconnue…Bon courage et merci encore,
      Bien cordialement

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  • Jennifer

    5 mai 2021 à 21h45

    Bonsoir docteur,

    Je vais partager sur facebook votre article qui reflète completement la réalité. J attends avec impatience la finalité pour cette nouvelle loi qui malheureusement ne concerne que trop peu les nacs. J ai recement obtenu l acaced chien chats et nac et je confirme que ce n est pas suffisant pour se dire “compétent” et pouvoir “conseiller” de façon professionnel. Il y a tellement d especes, de différences, que l on ne peut pas se dire compétent avec cette seule formation.
    Je pense que l’évolution des mentalités passent automatiquement par la sensibilisation et l’apprentissage de nos enfants qui sont l avenir.
    Etant enquêtrice bénévole au sein d’une fondation, je peux témoigner également du manque de moyen que nous ( enquêteur, association et même forces de l ordre) avons, lors de nos contrôles, pour agir et stopper la maltraitance par négligence ou incompétence.
    Je vais désormais suivre votre site, grace à un contacts facebook qui a partagé cet article.
    Bien à vous
    Jennifer
    Facebook : Jenny Jen PA

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    • BRIGITTE LEBLANC

      6 mai 2021 à 18h51

      Merci infiniment à vous pour votre gentil commentaire, j’espère tout comme vous que beaucoup de personnes ouvriront les yeux sur la réalité de la vie de nos petits NAC, et si cet article peut y contribuer, c’est tout ce que je souhaite!
      Bien cordialement

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  • Hélène

    25 avril 2021 à 16h41

    Merci pour cet article ! Vous mettez les mots justes sur les maux de nos petits compagnons, puisse ce texte être partagé au maximum pour éveiller les consciences et faire évoluer les mentalités !

    Une consoeur spécialisée en NAC qui espère sincèrement l’amélioration du bien-être de tous

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    • BRIGITTE LEBLANC

      26 avril 2021 à 11h28

      Merci infiniment pour ces encouragements, chère consoeur! Cela me va droit au coeur, tout ce que j’espère est que cet article pourra toucher et ouvrir les yeux de nombre de personnes…

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  • Aurélie

    25 avril 2021 à 13h11

    Merci énormément pour cet article.
    Nous avons eu notre premier lapin par hasard : trouvé errant sur le parking d’une forêt. Depuis nous en avons recueilli deux autres, dont un à la SPA (un locataire a quitté son logement en le laissant dans un carton). Ces expériences, et notre “montée” en compétences progressive nous permis de prendre conscience de ce scandale dont on parle pourtant si peu : les abandons massifs des Nacs, les cages minuscules, la nourriture inadaptée, le manque de soins… Comme vous le soulignez, c’est incompréhensible que l’on puisse encore acheter les rongeurs et les lapins si peu chers ! Pour compléter votre propos, j’ajoute qu’il y a aussi une idée reçue très problématique qui perdure concernant beaucoup de ces Nacs “communs” : beaucoup de gens pensent que les hamsters, cochons d’inde ou lapins sont réservés aux enfants… Alors qu’en dessous d’un certain âge, un enfant n’a pas la maturité nécessaire pour s’en occuper. Pire, il peut lui faire peur, ou le blesser.

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    • Brigitte Leblanc

      25 avril 2021 à 15h38

      Merci beaucoup pour votre commentaire et votre gentillesse. Tout comme vous, je suis effarée qu’à notre époque, on puisse encore négliger ces animaux qui méritent au minimum notre respect. Et comme vous, je pense qu’aucun enfant ne devrait être responsable de ces vies fragiles qui correspondent souvent bien mal à ce que les enfants en attendent, quoiqu’en disent les “vendeurs”. Et comment expliquer que persiste ce système de vente où l’animal, être vivant doué de sensibilité, est présenté comme un objet?
      Alfred, mon petit hamster qui présente avec moi cet article, a été trouvé en plein hiver dans un carton posé près d’une station de lavage auto. Comme votre premier petit lapin, il a eu de la chance…

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  • Emys

    22 avril 2021 à 13h17

    Sur votre constat de la maltraitance ordinaire – par l’impulsion, les mauvais conseils de vendeurs, le mauvais matos (faut le dire aussi : dans certains rayons rien n’est adapté aux NACS même si ça le prétend), la formation et la loi qui permet tout ces abus : oui. Grave. Il manque une analyse sur la maltraitance institutionnelle, on peut en parler si vous voulez – mode de contrôle infernaux des refuges à NAC, placement d’office dans des lieux non adapté, etc.
    Que les reptiles soient ceux qui s’en prennent le plus : je pense aussi, pour un facteur simple : ils ne peuvent rien faire ‘seuls’. De nous dépend leur t°, leur dose d’Uv, leur hygrométrie, leur habitats souvent trop petit, etc. Un mammifère peut être très malheureux (un reptile n’a pas trop le cerveau pour ça) – mais il produit au moins sa propre chaleur.
    Sur l’identification obligatoire : ce n’est pas possible via transpondeur. Il faut bien comprendre ça, pour certaines ssp, c’est juste impossible physiquement, biologiquement, question de taille, de milieu de vie, etc. Ce serait de la maltraitance de l’imposer sans aucune nuance.
    Sur votre conclusion de + de formation aux vendeurs / professionnels bien formés : je sais où sont les “pro bien formés”. Ils sont pas forcément pro, ce sont des particuliers, des éleveurs amateurs, des herpétologues, des gens ressources et conseils sur le web, sur des groupes, forums, des assoc. Des gens qui passent leur temps à se mettre à jour. Beaucoup restent discrets parce que leur bêtes sont ‘illégales’ – c’est le cas massivement chez les possesseurs de tortues, depuis les années 90.
    -> Et ça c’est un point qu’il faut considérer : à chaque changement de loi, à chaque liste restrictive, à chaque ‘liste positive’ ce sont des milliers de gens qui risquent de se retrouver dans l’illégalité. Parfois sans le savoir (la diffusion de ce type d’info est médiocre en France par les pouvoirs publics), parfois en le sachant mais sans solution de toute manière (dans le cas Tortue on a 3 ou 4 administrations qui se contredisent, c’est super). Et ce que ça donne à la fin ? Bha des tortues foutues dehors, pour éviter des ennuis, ou les enfants découvrant le souci des années après les foutent dehors (la durée de vie des reptiles est parfois délirante). Ca donne des gens qui ne peuvent se résoudre à abandonner leur bête, et donc ils restent dans l’illégalité. Ça donne des refuges totalement saturés parce que des imbéciles, localement, aux DDPP ou au DREAL refusent de délivrer des CIC ou des autorisations pour faire adopter ces animaux chez des gens en règles. Ca donne des centaines des milliers de tortues dites de Floride dans la nature, et des milliers encore chez les gens, avec des règles de création de refuges tellement surréalistes pour certains NAC qu’on ne le fait PAS. Je ne suis pas sensée aider des gens avec des invasives : je passe un certain temps à le faire pourtant, je préfère qu’elles soient chez les gens que dehors. Ces espèces n’y sont pour rien, ces animaux n’y sont pour rien : le commerce international et les service public de ce pays par contre ont une sacrée responsabilité.
    Je pense qu’il manque un statut diplômant plus simple pour les NAC, l’actuel CDC est très long, coûteux et aléatoire selon le jury, les têtes de mules le composant, etc. Le fait est tellement connu que certains déménagent pour le passer dans un département moins verrouillé. C’est inadmissible : les lois devraient être les mêmes pour tou-te-s. Aucune harmonisation des règles sur le territoire non plus : il est anormal qu’on obtienne des réponses différentes selon département pour la même demande de détention. Il faudrait surtout UN SEUL SERVICE PUBLIC DEDIE – et non pas 4. C’est pas possible d’avoir à la fois la Pref’, la DDPP, la DREAL et l’OFB comme potentiels interlocuteurs et comme décideurs QUI SE CONTREDISENT : il n’en faut qu’un, qui centralise un savoir concret, des règles harmonisées sur le territoire, des relations avec les herpéto, moins de rigidité dans l’application des lois (qui tuent des bêtes tous les ans), des possibilité de régulariser plus d’illégales avec sensibilisation, etc.
    Autre point : les plus au points sur la reproduction et élevage, de manière MASSIVE, ce sont des amateurs. Dont je suis. Je produis très peu de bêtes, uniquement légale, c’est une passion.
    Il faut que cette dynamique d’éleveurs amateur continue ! – pour limiter les prélèvements (qui devraient être interdit pour la vente aux particuliers), pour limiter la production semi industrialisées d’animaux, pour éviter la consanguinité (hey oui, on surveille plus nos lignées), pour qu’un marché sain se dévellope depuis des passionnés vers des gens qui devront prendre le temps de réfléchir avant adption.
    Bref au plaisir d’en discuter et de vous lire, sujet vaste, sensible et compliqué

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    • BRIGITTE LEBLANC

      25 avril 2021 à 12h52

      Merci pour votre commentaire, je suis tout à fait d’accord avec vous sur de nombreux points, et la création d’un organisme dédié aux animaux ainsi que d’un droit animalier ordonné et cohérent s’impose, si nous voulons que les choses évoluent dans le bon sens: celui de leur protection et surtout de leur respect .
      Quant au problème de l’élevage des NAC et de ces dérives semi-industrialisées, c’est effectivement un problème important qui me tient également à coeur et dont j’espère pouvoir parler prochainement.

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  • Xavier

    21 avril 2021 à 17h52

    Leur vente devrait tout simplement être définitivement interdite dans les animaleries et les enseignes qui vendent aussi en parallèle, des plantes et de la déco. Quand je vois en particulier les nourritures non adaptées qui sont données aux NAC, ça me fait “bondir”, et c’est bien révélateur du manque certain de connaissance des vendeurs ! Quoi qu’il en soit, les animaux NAC ou pas NAC ne devraient pas être vendus au même titre qu’un paquet de pâtes au supermarché… Ce ne sont pas des objets mercantiles (je me souviens que ce terme d’objet était employé par une de mes prof de biologie quand j’étais au collège pour parler des animaux, si si c’est vrai !!!) mais des êtres vivants dont, si l’on donne la peine d’y réfléchir, le véritable environnement de vie et habitat se trouve dans la nature et pas dans nos maisons !

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    • Brigitte Leblanc

      21 avril 2021 à 18h16

      Je partage complètement votre avis: un animal, être vivant doué de sensibilité, n’a rien à faire dans un « magasin », en attente d’être vendu, dans des conditions de détention inadaptées. Et cela vaut pour tous, poissons, reptiles, oiseaux ou mammifères!

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  • Elodie BARRILLIE

    21 avril 2021 à 13h44

    Merci pour votre article ! Nos NACS sont de + en + négligés et abandonnés comme une vieille chaussette…Les associations et refuges débordent alors que les ventes dans les magasins et à la sauvette continuent. Nous nous battons depuis +5 ans pour l’identification des furets, carnivore domestique mais dont la loi n’oblige pas l’identification. Nous continuerons notre combat pour que tous les NACS soient reconnus et identifiés, en espérant que cela limitera les abandons.

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    • Brigitte Leblanc

      21 avril 2021 à 16h44

      Merci à vous pour vos encouragements, tout comme vous, la situation des NAC m’inquiète et me désespère, et je ne cesserai pas de la dénoncer. Bravo et merci à vous pour vos actions, associations et refuges font un travail énorme pour eux, travail encore bien trop méconnu.

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