Conseiller municipal en charge de la protection animale, Henry-Jean Servat souhaite faire de Nice une ville irréprochable et digne pour les animaux. Depuis le début de son mandat, le journaliste et son équipe mettent tout en œuvre pour y parvenir et ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin.
Vous avez affirmé vouloir faire de Nice “une ville anti-corrida”. Il n’y a pas de tradition taurine, alors pourquoi cette volonté ?
Je souhaite que Nice soit vraiment une ville « amie des animaux » et nous ne pouvons pas l’être si nous ne nous opposons par fermement à la corrida. C’est très symbolique et important pour moi. Il faut se positionner contre cette pratique, ce supplice datant du Moyen-Âge. Ce vœu sera bientôt voté en conseil municipal. Actuellement, seulement cinq villes anti-corrida sont répertoriées en France.
À huit mois des présidentielles, qu’attendez-vous d’un « bon » candidat ?
J’ai déjà trouvé la candidate idéale. Je voterai pour Hélène Thouy, la tête de liste du parti animaliste. Elle est venue me voir chez moi en Provence où nous avons beaucoup discuté. Elle a l’énergie, la conviction. Elle est claire dans sa tête, dans ses propos et dans sa démarche. Elle ne cherche aucune gloire personnelle mais tâche uniquement d’améliorer le sort des animaux. C’est vraiment sa matière première, son essence, son âme, son combat et tout cela laisse augurer du bon pour plus tard. Tout comme moi, elle souhaite qu’on leur fiche la paix.
Quels sont vos projets pour la cause animale d’ici à la fin de l’année ?
Nous expérimentons actuellement la présence d’animaux dans les tramways et les bus. Pour le moment, l’expérimentation est concluante. Les Niçois y sont favorables. Aussi, et j’en suis fier, une seconde plage réservée aux chiens a vu le jour en juin dernier. Tout s’est si bien passé que nous allons bientôt en ouvrir une troisième, cette fois-ci au niveau de l’opéra.
Nous souhaitons également permettre aux salariés de venir avec leur animal dans les bureaux de la mairie et des services attenants. C’est un peu compliqué mais son application pourrait avoir lieu pour les fêtes de fin d’année, voire un peu plus tôt. J’espère que cela incitera d’autres entreprises à suivre cette voie.
Enfin, nous allons former des policiers municipaux à la cause animale. Ils deviendront référents et connaîtront les termes exacts de la loi qui régissent la vie des citoyens avec les animaux. Le projet sera expérimenté avant la fin de l’année.
Quelles sont les actions menées au sein de la municipalité de Nice dont vous êtes le plus fier ?
J’ai lancé à Nice la carte pour les nourrisseurs de chats errants. Elle légitimise celles et ceux qui leur donnent à manger et qui sont souvent cibles de critiques. C’est le sujet sur lequel j’ai eu le plus de retours. Pour le moment, près de 65 femmes se sont inscrites pour l’acquérir. Grâce à cela, elles se sentent reconnues et appréciées. Elles sont applaudies et encouragées. Chacune d’elles a droit à la reconnaissance des citoyens.
Je voudrais également mettre en place une autre carte qui recenserait les propriétaires d’animaux sur des fichiers électroniques. Elle permettrait en cas d’accident ou d’hospitalisation de prendre en charge leur compagnon à quatre pattes afin éviter qu’ils ne se retrouvent seuls en l’absence de leur maître.
Vous avez fait part de votre idée d’organiser un « Animal Pride » à Nice. Quel est le but de cette initiative ?
Nous organiserons au mois de novembre une grande marche pour les animaux sur la Promenade des Anglais. Les Niçois et Niçoises défileront pour revendiquer leur fierté d’avoir une boule de poils à leurs côtés. Nous partirons du Negresco, l’ancienne maison de Jeanne Augier qui était une grande défenseuse des animaux. Nous terminerons cette marche à la Mairie où le Maire nous attendra pour la suite des festivités.
Amandine Zirah
Rédactrice freelance