ActualitésAnimaux domestiquesLUSH et COLBAC s’associent pour bannir la corrida pour les moins de 16 ans 

Une campagne de mobilisation s’est déployée du 27 mai au 2 juin dans toutes les boutiques françaises Lush, en parallèle d’une action qui sera menée dans les rues de Montpellier avec l’association COLBAC pour sensibiliser le public et interpeller le Premier Ministre Gabriel Attal.

Lush, entreprise de cosmétiques engagée pour le bien-être animal depuis sa création, s’est mobilisée de nouveau contre la pratique de la corrida en s’associant avec l’association COLBAC.

L’objectif ? Mettre la pression sur les élus pour favoriser le vote d’une proposition de loi qui permettrait d’interdire l’accès à la corrida pour les mineurs de moins de 16 ans. Une proposition transpartisane portée par Samantha Cazebonne (RDPI) et le sénateur Arnaud Bazin (LR), qui vise à être examinée au cours des prochains mois par le Sénat afin de protéger les mineurs de moins de 16 ans de ce spectacle violent et traumatisant. 

Les effets néfastes de la corrida chez certains jeunes spectateurs ont été  dénoncés par plusieurs psychiatres et psychologues, qui alertent notamment sur les risques d’effets traumatiques et d’accoutumance à la violence.
Si la stupeur, l’incompréhension et le malaise sont généralement les premières réactions d’un enfant à la vue d’un animal qui saigne, ce spectacle d’horreur peut générer un traumatisme à vie, avec des images qui vont rester imprimées dans la mémoire très longtemps. 

La loi française témoigne clairement d’une volonté de protéger les enfants de toute exposition à la violence : l’article 227-24 du Code pénal sanctionne les messages à caractère violent lorsqu’ils sont susceptibles d’être vus ou perçus par un mineur. L’article 521-1 du même code majore les peines pour actes de cruauté sur un animal détenu lorsque ces actes sont commis en présence d’un mineur

Par ailleurs, l’ARCOM (ex-CSA) a encadré la diffusion de la tauromachie à la télévision en imposant une signalétique jeunesse, la non-diffusion le dimanche matin et la non-diffusion de la mise à mort.
Malgré ces règlementations, les mineurs peuvent assister à un spectacle de corrida en direct, ce qui est incohérent, paradoxal et dangereux, puisqu’ils s’exposent à de la violence réelle, non fictive, infligée intentionnellement à un animal captif dans un cadre festif.

“Insinuer dans l’esprit d’un enfant qu’un acte de violence envers un animal peut être valorisant est contraire à toutes les recommandations éducatives. La société doit se préoccuper de la violence dont les jeunes peuvent être témoins. Un seul enfant marqué à vie par les actes de cruauté dont il a été témoin lors d’une corrida est un enfant de trop.”  Sophie Maffre-Baugé, présidente de COLBAC

Pour sensibiliser le public sur cet accès non réglementé et dangereux de la corrida pour les moins de 16 ans, plusieurs actions seront menées conjointement par Lush et COLBAC pour interpeller et engager le grand public sur cette question : 

Une affiche visible dans les vitrines des boutiques Lush afin de mettre l’accent sur le non-sens d’autoriser l’accès à la corrida pour les personnes de moins de 16 ans, alors qu’elles n’ont pas le droit de faire certaines actions positives pour elles ou la société à leur âge.

Dès le 27 mai, pendant toute la durée de la campagne et tout l’été, une pétition papier sera proposée à la clientèle de Lush pour engager un maximum de personnes en faveur de l’interdiction de la corrida pour les moins de 16 ans. 

Une pétition adressée à Gabriel Attal et au président du groupe RDPI au Sénat, François Patriat pour les exhorter d’accélérer le processus d’interdiction de l’accès à ce spectacle d’horreur aux mineurs.

Le mercredi 29 mai, plusieurs bénévoles de l’association COLBAC, ont participé à la réalisation d’une scène figée glaçante Place de la Comédie à Montpellier, pour illustrer l’horreur et la cruauté de la corrida auprès des passants. 

Nous sommes et serons toujours contre l’exploitation animale sous toutes ses formes, le sort que les êtres humains fait subir aux animaux est cruel et injuste. Torturer et tuer un animal ne devrait pas être un spectacle ou une forme d’amusement. Parce que les animaux ont besoin que l’on fasse entendre leur voix, nous unissons les nôtres avec COLBAC pour défendre les taureaux et faire avancer les droits des animaux. Nous espérons un monde meilleur pour tous les êtres vivants et c’est grâce au travail des associations que nous pourrons y arriver.” Jenn, Charity Pot Manager et Ethique Lush France, Belgique et Luxembourg

Au XXIème siècle, tuer un animal ne devrait pas être un spectacle. Malgré l’évolution des mentalités et l’arrivée de législations pour protéger les animaux de la maltraitance, la corrida reste la seule activité humaine où la torture et la mort violente d’un animal sont exaltées et érigées en spectacle. 
La corrida est une exception à l’interdiction d’exercer des actes de cruauté sur un animal, et est autorisée dans seulement 10 % des départements français, au motif de la tradition. Cette immunité pénale concerne 12 départements du Sud-Est et Sud-Ouest : Bouches-du-Rhône, Gard, Hérault, Aude, Pyrénées-Orientales, Tarn, Tarn et Garonne, Gers, Hautes-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques, Landes, Gironde, Var et Haute-Garonne (ces deux derniers départements n’ont toutefois plus organisé de corridas depuis respectivement 2010 et 2016).

  • En 2023, 54 villes françaises ont organisé 143 spectacles avec mises à mort. Les principales sont Nîmes, Béziers, Arles, Bayonne et Dax.
  • 588 taureaux ont été tués en France, en 2023, lors de corridas et novilladas (Source : revue Toros n°2206, décembre 2023). Ce chiffre ne prend cependant pas en compte les taureaux abattus lors de corridas et d’entraînements privés, dont le nombre reste inconnu. De plus, il ne tient pas compte des taureaux de moins de 2 ans, qui sont mis à mort lors de becerradas et de compétitions entre apprentis toreros.
  • 75 % des Français sont favorables à l’interdiction des corridas selon le sondage IFOP le plus récent (Sondage IFOP pour la Fondation 30 Millions d’Amis – Janvier 2024).
  • 95 à 97% de personnes qui fréquentent les férias (les festivités organisées par les villes taurines qui incluent les corridas) n’assistent pas aux corridas. Pour tous ces gens, les férias sans tauromachie sanglante sont déjà une réalité.

La corrida est une pratique anachronique qui n’a donc plus sa place dans notre société moderne.

« L’alibi de la tradition ne justifie en rien le maintien de pratiques cruelles, et le fait d’être traditionnelle rend la cruauté encore plus inacceptable. » Pr Jean-Claude Nouët, fondateur de La Fondation Droit Animal 

Retrouvez toutes les informations sur la campagne sur 
weare.lush.com/fr/la-vie-selon-lush/rapports-impact/nos-campagnes-ethiques/colbac-refusonslacorrida/


Sophie Maffre-Baugé

Présidente de l'association Colbac

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