Numéro 8SantéMon animal ne va pas bien, comment doit-on réaliser un bilan et le transmettre ?

David Roussin15 juillet 20227 min

Tout propriétaire ou professionnel ayant la responsabilité d’animaux a déjà fait l’expérience d’un chat ou d’un chien malade ou tout simplement une baisse de régime passagère.

La logique veut que ce n’est jamais lorsqu’on s’y attend ou lorsqu’on est en bonne disposition, bref, il est 21 heures ou le jour d’un départ en vacances… c’est le moment d’éviter de prendre une mauvaise décision et de ne pas cumuler les risques.

Chacun d’entre nous doit être en capacité de transmettre à un vétérinaire (ou au centre antipoison en cas d’empoisonnement) ses observations sans JAMAIS extrapoler ou passer à côté d’un élément important. Il arrive que l’on remette au lendemain une action que l’ON ne juge pas importante ou qu’au contraire on soit trop empressé de se déplacer chez un praticien…

En tant que primo-sauveteur nous ne pouvons agir que sur les conséquences, c’est au vétérinaire de se prononcer sur les causes et de nous guider sur l’action à mener (en geste, action ou de se déplacer pour une consultation en urgence).

Fort de notre expérience cumulée sur 9 ans d’expertise en Premiers Secours dédiés à nos compagnons poilus avec le retour ou le partage de centaines d’expériences vécues par nos stagiaires, HUMANIMAL a réalisé une fiche réflexe préformatée chat ou chien qui reprend les différents examens à réaliser avant de prendre son téléphone pour joindre le vétérinaire. Sachant que l’état émotionnel du moment n’est pas forcément prolixe à la réflexion et au recul, cette dernière est très protocolaire, à portée de tous et son utilisation est une partie importante de notre formation aux Premiers Secours Canin et Félin (1).

Règles incontournables 

  • Connaître son (ses) animal (animaux) Il existe nombre d’espèces, de races d’animaux et il est plus que recommandé de connaître préventivement les forces, les faiblesses, les spécificités liées aux besoins et à la santé de chaque animal dont on a la charge (qui individuellement aussi peut avoir des particularités). Une fois l’animal au sein de sa « famille » élargie, il faut suivre chacun individuellement tout au long de sa vie afin de prendre en compte le plus précocement possible un changement de santé.
  • Priorité au vétérinaire Aucun conseil de tiers ne peut se substituer à un avis vétérinaire. Seul un vétérinaire est en droit d’exercer la médecine vétérinaire (article L243-1 du Code Rural).
  • Automédication Vous n’êtes pas vétérinaire, les dosages, les espèces cibles, les contre-indications, voire certaines mixités de substances actives sont DANGEREUSES, voire pires, seule une prescription médicale (à minima orale) doit prévaloir. Il en va de même concernant les huiles essentielles ou les plantes qui peuvent être des poisons (2) si elles sont utilisées à mauvais escient.
  • Internet et ses dangers On est plus que perdu sur le web car il existe pléthore de forums, groupes sociaux ou autres sites internet au sein desquels sont donnés « avis et conseils », des évaluations de gravité ou de marche à suivre en cas de problème de santé animal, sur une blessure… Loin de nous de juger de la valeur des conseils d’experts…ou pas que vous pourriez suivre mais soyez conscient que la bonne santé de vos animaux VOUS engage. Plus le temps passe plus la masse d’informations sérieuses ou pas explose en ligne, certains conseils peuvent aggraver ou retarder la prise en charge optimale par un spécialiste vétérinaire dont c’est le métier et la compétence après de nombreuses années d’études et de spécialisations. Nous vous recommandons de toujours vous renseigner sur le rédacteur et de sourcer les informations (l’avis esthétique d’un site n’est pas forcément gage de qualité et inversement).

Environnement

  • Carnet de santé. Ce document reprend le suivi de la santé de chaque animal tout au long de sa vie (croissance, vaccinations, analyses, traitement antiparasitaire, historique médical et opératoire…). Vous devez absolument le tenir à jour car le vétérinaire que vous pourriez consulter ne connaît pas forcément votre animal (vacances, pension loin de chez vous) et ce qu’il contient peut aider un vétérinaire différent du votre à comprendre et solutionner un problème. Ce document doit suivre impérativement l’animal auquel il est lié.
  • Coordonnées mémorisées. Entrez le numéro de téléphone d’un vétérinaire et d’un centre antipoison animalier dans le répertoire de votre téléphone portable pour toujours les avoir sous la main. Dans le même souci d’efficacité, si vous êtes en vacances, en week-end ou loin de chez vous, pensez à mémoriser l’adresse de la clinique vétérinaire de garde locale dans votre GPS si vous en possédez un. Vous y gagnerez énormément en délais et vous minimiserez les risques liés à la route.
  • Armoire à pharmacie. Si vous possédez plusieurs espèces animales, veillez à bien séparer les médicaments et autres produits actifs car certains sont totalement incompatibles en fonction des espèces, voire dangereux. Les conditions de conservations des substances actives sont à respecter à la lettre (notice d’utilisation).

Procédure pour mettre en œuvre le bilan de santé Humanimal

Il ne faut pas attendre d’en avoir besoin pour s’entraîner avec chacun de ses animaux à dérouler des bilans « à blanc » afin de permettre par la répétition à automatiser les actions à mener. Par ailleurs, apprendre avec son (ses) animaux par le biais de séances de soins coopératifs (3) est tout aussi intéressant et important afin d’éviter un stress non nécessaire pour lui (eux). Une partie des éléments de notre fiche bilan santé est à renseigner en amont d’une potentielle utilisation (cf. fiche page 1), puis le jour où vous en avez besoin :

  • Prendre du recul

  • Préparer le matériel nécessaire (thermomètre, lampe de poche, fiche bilan, stylo, téléphone (pouvant prendre des photos)

  • Relever les symptômes en suivant l’ordre du protocole

  • Prendre contact avec un vétérinaire (ou centre antipoison)

  • Avec calme et en gérant votre débit de parole, lire le contenu de la fiche bilan (votre interlocuteur DESIRE vous aider)

  • Appliquer les consignes données par le vétérinaire (ou centre antipoison) à la lettre

  • Si vous devez vous rendre chez le vétérinaire, respecter le code de la route pour votre sécurité surtout la nuit

Les coordonnées à connaître

Il est plus que recommandé de mettre en mémoire dans votre téléphone les numéros d’appel d’urgence (Vétérinaire et centre antipoison).

  • Vétérinaire de garde : Plusieurs possibilité s’offrent à vous, le principe de prévention veut que votre recherche soit effectuée au plus tôt en dehors de toute alerte afin de ne jamais être « surpris » …
    • Demandez à votre vétérinaire habituel ou à celui qui officie sur votre lieu de séjour (vacances)
    • Écoutez le répondeur en dehors des heures d’ouvertures, le vétérinaire de garde est nommé avec son numéro de téléphone.
    • Recherchez sur Internet ou téléchargez dans votre Smartphone
  • Vétérinaire d’urgence à domicile : Il existe dans certaines villes, un service d’urgence vétérinaire à domicile 24h/24 et 7 jours sur 7. Après un bilan téléphonique, un vétérinaire se déplace à votre domicile, renseignez-vous auprès de votre praticien ou sur Internet (pages jaunes, 3115, VetoAdom, …)
  • Centre antipoison animalier :

Centre National d’Informations Toxicologiques Vétérinaires (Marcy l’Etoile)

Tél. : 04 78 87 10 40 Ouvert 24h/24h

(1) premiers-secours-canin-felin-humanimal.com/copie-de-premiers-secours-canin

(2) premiers-secours-canin-felin-humanimal.com/medical-training

David Roussin
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Président et formateur de formateurs - Humanimal

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