Dans le Dictionnaire des symboles (Edition revue et corrigée Robert Laffont, 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, la symbolique de la colombe est ainsi :
“Tout au long de la symbolique judéo-chrétienne, la colombe – qui, avec le Nouveau Testament finira par représenter le Saint-Esprit – est fondamentalement un symbole de pureté, de simplicité et même, lorsqu’elle apporte le rameau d’olivier à l’arche de Noé, un symbole de paix, d’harmonie, d’espoir, de bonheur retrouvé. Comme la plupart des représentations d’animaux ailés dans la même aire culturelle, on a pu dire qu’elle représentait la sublimation de l’instinct et, spécifiquement, de l’éros.
Dans une acception païenne, qui valorise différemment la notion de pureté, non en l’opposant à l’amour charnel mais en l’associant à lui, la colombe, oiseau d’Aphrodite, représente l’accomplissement amoureux que l’amant offre à l’objet de son désir.
Ces acceptions, qui ne diffèrent qu’en apparence, font qu’elle représente souvent ce que l’homme contient d’impérissable, c’est-à-dire le principe vital, l’âme. A ce titre, sur certains vases funéraires grecs, elle est représentée buvant à un vase qui symbolise la source de mémoire. L’image est reconduite dans l’iconographie chrétienne qui, par exemple, dans le récit du martyre de saint Polycarpe, figure une colombe sortant du corps du saint après sa mort.
Tout ce symbolisme est évidemment issu de la beauté et de la grâce de cet oiseau, de sa blancheur immaculée, de la douceur de son roucoulement. Ce qui explique que, dans la langue la plus triviale comme dans la plus élevée, de l’argot parisien au Cantique des Cantiques, le terme de colombe compte parmi les plus universelles métaphores célébrant la femme. Dans la mesure où l’âme s’approche de la lumière, dit Jean Daniélou citant Grégoire de Nysse, elle devient belle et prend dans la lumière la forme d’une colombe. Mais l’amoureux n’appelle-t-il pas son aimée mon âme ? Notons enfin que la colombe est un oiseau éminemment sociable, ce qui renforce la valorisation toujours positive de son symbolisme.”
La Genèse et le déluge
Dieu est déçu, il réprime les humains qui souillent de haines et de violences sa Création, la terre. Il décide d’y remédier en y abattant ses foudres. Afin de rectifier la trajectoire de l’humanité dans son ensemble l’idée d’une purification par l’eau, de sa Création, germe de son esprit.
Dans son Oeuvre Dieu considère Noé comme un homme juste et vertueux. Il le prévient alors de ce qui va se passer et lui laisse une chance de vivre.
Tu construiras une arche en bois, l’ aménagera pour toi et ta famille ainsi qu’un couple minimum de chaque animaux afin de perpétuer la Vie après le déluge.
Noé sert Dieu durant sept jours et honore sa demande. A ce moment-là, une fois Tout ce Vivant à bord, le déluge frappe sans crier gare !
Ainsi durant 40 jours, s’abattent des pluies diluviennes et inondations terrifiantes. Tout est englouti dans l’immense gueule de l’océan, les plus hauts sommets, arbres, volcans, absolument Tout a été submergé.
L’arche de Noé ne peut accoster tant que la terre est sous les eaux de la colère divine. Il attend de nombreux jours sans savoir s’il est possible, non seulement d’accoster, mais de descendre de l’arche en toute sécurité. Il envoie alors, un corbeau en éclaireur, si le volatile revient, c’est qu’il n’aura pas trouvé d’endroit où atterrir. Noé ne prend pas en compte la largeur de ses pattes qui lui permettent de marcher dans l’eau. Il ne reviendra pas.
Noé lâche, dans les airs, cette fois-ci une colombe aux pattes plus fines et dont il est certain qu’elle réapparaîtra. Il patienta alors de longs jours. L’oiseau revint avec dans le bec un rameau d’olivier. C’est un symbole pour Noé d’espérance et de retour à la paix pour bientôt. En effet, le rameau d’olivier montre que la mer recouvre toujours la terre mais plus les arbres. Noé pourra bientôt accoster mais l’eau recouvre toujours la terre. Sept jours plus tard, il envoie, de nouveau, la colombe qui ne reviendra pas. C’est le signal pour descendre du refuge flottant.
La nouvelle humanité va renaître de ces flots déchainés et chaotiques.
La colombe dans la Bible à l’occasion du baptême de Jésus fend le ciel pour descendre en le Christ afin de l’adouber. C’est à ce moment-là qu’elle devient également la représentation de l’Esprit Saint.
En 1948, Picasso va confirmer la colombe comme symbole de paix. Cette année, le mouvement de la paix est fondé pour s’opposer aux guerres et soutenir des relations internationales, fondé sur la justice et la coopération entre les peuples à l’époque. Picasso dessine une colombe avec un rameau d’olivier dans le bec, en référence bien sûre à la colombe de Noé mais aussi à son grand-père. Cela deviendra le symbole du mouvement qui est connu dans le monde.
Dans le cantique des cantiques (Chant de Salomon, livre de la Bible qui est une suite de poèmes, de chants d’amour alternés entre une femme et un homme.), la colombe devient le nom de l’aimé.
Cantique des cantique 5-2 : J’étais endormie, mais mon coeur veillait… C’est la voix de mon bien-aimé, qui frappe: -Ouvre-moi, ma soeur, mon amie, Ma colombe, ma parfaite ! Car ma tête est couverte de rosée, Mes boucles sont pleines des gouttes de la nuit.
Le collier de la colombe ou le traite de l’amour en Islam
Ibn Hazm, éminent poète de l’islam Andalou, (994-1064), de Cordoue, enfant bourgeois de très haute lignée Omeyyade, a durant sa jeunesse vécu des passions amoureuses et le déchirement de l’invasion, la perte de tout amour familial et de sécurité lors de l’invasion de sa ville. Il travaille sur la quête du vrai. Cette œuvre magnifique a longtemps été tue par l’auteur, lui-même, du fait de ses travaux sur la théologie et sa carrière de juriste. Il a offert en héritage, à la civilisation arabo-musulmane une poésie, une philosophie, une étude pour affronter le changement effrayant des idées, des pensées et de l’amour.
Selon lui, l’amour est une séparation, une guerre. Aimer, c’est choisir, contre tous les autres, un seul être qui se distingue. C’est donner un sens spécial à la pratique, aux rituels, aux échanges. L’autre est un étranger en son paysage, un envahisseur désobéissant à la doxa hostile. Et quelle force, sinon l’amour, serait en mesure de tisser dans la mémoire des liens qui uniraient les hommes, après avoir su rompre ceux du quotidien ? « L’amour commence en plaisanterie et s’achève gravement. » Ainsi commence ce traité universel qui mêle réflexions, souvenirs et poèmes pour évoquer, des prémices de la passion à la trahison, la séparation ou l’abstinence, toutes les péripéties d’une relation amoureuse.
Il s’agit bien évidemment d’une métaphore de l’invasion, la guerre, la perte, la mort la renaissance, la paix retrouvée et la naissance d’une nouvelle civilisation. On retrouve, de nouveau, la symbolique profonde de la colombe.
Ce qui est assez extraordinaire aussi. Il faut le dire, c’est qu’il existerait un seul exemplaire de l’ouvrage. Un marchand hollandais l’aurait acquis en Syrie, au XVIIe siècle. Il savait pouvoir le vendre à l’université hollandaise, déjà, très intéressée par les études orientales. Il s’agit d’une copie du XIVe siècle syrien. Dans la littérature andalouse, c’est peut-être le plus grand écrit. Ce livre a failli disparaître. Il est comme nous tous Un et Unique.
C’est aux yeux de l’auteur, un livre de jeunesse, qui arrive par des voies tout à fait étonnantes et avec finesse, comme très souvent un danseur agit avec grâce et une très grande subtilité. Alors on peut se demander, si le poète danseur, a souhaité donner une portée universelle au collier de la colombe. Dès que l’Europe a découvert cette œuvre, elle a été à son tour, totalement conquise. Tous sont troublés, très profondément par sa vie quotidienne, et donc c’est cette métaphore du trouble à la fois politique et amoureux que le poète reprend. Il explique l’effondrement politique du califat comme il expliquerai un trouble amoureux, une rupture. C’est déjà un monde de demain qui se dessine à l’époque. Et curieusement, le collier de la colombe est aujourd’hui lu, probablement un peu à l’inverse de ce qu’il partage. Le ton autobiographique est surprenant, ce sont les aventures amoureuses, la présence des femmes qui est extraordinaire. Elles sont là et elles prennent très souvent l’initiative amoureuse dans un milieu clos dans lequel pouvait vivre, en milieu privilégié, un jeune adolescent. Il avait une trentaine d’années lors de l’écriture de ce recueil.
Aux 19e et 20ème siècles, il en a beaucoup été question dans le monde arabe.
Sur d’autres rives, l’origine du monde commence avec Brahma. Dans l’hindouisme, Matsya est le premier avatar de Vishnu de la trinité Brahma, Vishnu, Shiva. Selon le Shatapatha-brâhmana, (texte religieux de l’Inde ancienne) il se manifestait sous la forme d’un petit poisson trouvé dans une rivière, Matsya dit à Manu, un homme plein de dévotion, de fabriquer un bateau pour survivre à un déluge. En effet, celui-ci l’aurait aidé à survivre lors d’une mésaventure passée.
Arrivé sur le rivage, Manu réalisa son arche et Matsya, devenu un grand poisson, le conduisit vers des terres émergées dans la vallée de Kulu en Himalaya. Ainsi, il sauva Manu, sa famille et un grand nombre d’animaux et de fait l’humanité. Voici encore un écho à l’histoire de Noé.
Le dénominateur commun de ces récits, textes, mythes expriment qu’avant chaque nouvelle ère, il y a un déluge. Un chaos pour tout recommencer, en résonance à Shiva, Dieu destructeur et à la fois créateur. Ceci afin de renaître à Soi.
La Colombe, dans l’ Advaïta védanta, possède deux ailes : l’une représente la connaissance (absence d’illusion : la Maya, l’Ego, le mental) l’autre représente la dévotion : la Bakhti. Cela nous guide, nous accompagne sur la voie qui nous évite de sombrer dans la Durgati : la misère et l’enfer de la souffrance. (le jugement de l’égo et du mental, la séparation)
Actuellement, le monde, la conscience collective et individuelle vivent un véritable chaos, le feu de la guerre qu’elle soit interne ou extérieure est bien présent. Il s’agit d’une seule et même chose, le principe d’Individuation si cher au psychanalyste Carl Jung. Aujourd’hui, il est plus que nécessaire de rester en paix et d’atteindre l’Unité, le Soi : le Sadhguru en d’autres termes, Ma : la divine Matrice, la Divine Mère, Ma Kali, Ma Durga, Marie, Maria Magdalena…
Souvenez-vous du rêve de vos ancêtres. Prenons nos crayons de diamants et écrivons un nouveau chapitre de l’Humanité. Ensemble, coupons avec l’épée du discernement de Ma Kali, les peurs illusoires et laissons éclore de nos eaux stagnantes, la magnifique fleur de lotus pour nous et les générations futures. Fleur de lotus qui représente le 7ème Chakra Swadishara. Que la paix soit en tout et dans nos Cœurs.
Dalila Baha
Fondatrice de B formation & Conseil et Wisdom & Joy