ActualitésCosmétiques et mode éthiquesTénacité et dévouement pour les animaux

Stéphanie Rossenu8 mars 20254 min

Parvenir à une interdiction des ventes de fourrures en France, ne peut se faire qu’au niveau de l’Europe, ce à quoi nous travaillons par le biais de l’initiative Européenne Fur Free Europe avec Eurogroup for Animals. La World Trade Organization bloquerait inéluctablement cette tentative d’interdiction si un pays d’Europe à lui seul tentait un tel projet de loi. Ce fut le cas pour Israël, le seul pays au monde à avoir interdit la production (élevages) et les ventes de produits en fourrure animale  en 2021. Ainsi, la Coalition Internationale Anti Fourrure (IAFC), notre partenaire a perdu près de 10 ans pour ce faire, car tous les fourreurs (et du Canada) se sont alors déplacés en Israël, se soutenant, se solidarisant les uns les autres pour bloquer le projet de loi. Il a donc fallu in fine  éviter d’évoquer la fin de ” l’importation “, mais plutôt insister sur la fin des ventes. Ce qui au bout du compte revient au même puisque personne ne peut importer un produit, des produit, qui ne pourront être vendus. Sachant que la France n’accordera pas d’importance majeure à un projet d’interdiction de ventes de fourrures (et donc d’importation) en raison des intérêts économiques ne serait-ce qu’avec la Chine (pays d’où vient la majorité des produits en fourrure animale vendus chez nos marques, ainsi que l’angora de lapin), seule une initiative Européenne pourrait porter ses fruits.

Rappelons que l’Union Européenne était jusqu’en 2019 le premier importateur de fourrures de Chine : renard/chiens/viverrin/visons/lapin. Grâce à la forte mobilisation anti-fourrure, notamment celle de notre association Société Anti Fourrure dans le cadre de ses campagnes annuelles animées depuis 2011, nous avons fait reculer cette industrie. La Covid y a contribué également, en raison des transmissions importantes du virus dans les élevages. Aujourd’hui c’est la Russie qui est le premier importateur de ces fourrures de Chine, bien que cela décline depuis 2021. Au Royaume Uni, le projet de loi contre les ventes de fourrures animales sera de nouveau présenté au mois de juin prochain.100 000 citoyens britanniques ont signé une pétition électronique du gouvernement et du Parlement  demandant la fin de la vente de fourrure

L’Angleterre a été le premier pays au monde à interdire ses élevages à fourrure, en 2002, fruit d’une très forte sensibilisation de nos amis militants anglais. C’est d’ailleurs avec CAFT “ Coalition pour abolir l’industrie de la fourrure ” née en 1990  que Société Anti fourrure a décidé de créer ses campagnes contre la fourrure vendue chez nos marques en France.. au total : quatorze  campagne annuelles, devenant ainsi pionnière dans ce domaine.

La première marque ciblée fut Etam, notre première victoire, avec l’arrivée de FB en 2011, notre sensibilisation avait en effet provoqué un véritable tollé.  Ensuite, la marque Morgan dans la liste  de cette première Campagne France Sans Fourrure nous a répondu son engagement, suite à notre manifestation devant le siège de la marque 

Nos campagnes ont permis à ce jour la fin de la fourrure animale chez une quarantaine de marques mais Société Anti Fourrure aura été la seule avec toujours à nos côté entre 50 et 100 manifestants au minimum à convaincre les marques et enseignes françaises, entre autres Leclerc pour laquelle notre pétition avait récolté plus de 100 000 signatures , Super U, Jacadi, Naf Naf, Damart, 123…

Chaque mois durant tout l’hiver, et même encore au printemps, voire plus, nous étions toute la journée devant les boutiques et sièges de marques, avec vidéos sur grand écrans, et mégaphone. Des militants passaient l’après-midi à sensibiliser le public portant de la fourrure, à l’aide de tracts, ce que Société Anti Fourrure n’a jamais cessé de pratiquer au quotidien depuis plus de 15 ans 

Personnellement, je ne pourrai jamais passer devant une personne  vêtue d’un habit avec garniture en fourrure animale sans tenter une sensibilisation, et je continuerai jusqu’à la fin de cette industrie sans nom, et même jusqu’à mon dernier souffle. Bien que ce ne soit pas évident (comme certains militants n’osaient faire), l’émotion étant toujours présente même au bout de 15 ans de combat. Car lorsque je vois une capuche, je vois le renard, ou chien viverrin… torturé, sans compter les réactions du public négatives, condescendantes parfois, voire agressives…  mais qu’est-ce en comparaison de ce que subissent les animaux victimes : conditions de vie et de mort sordides, cruelles, alors que la fausse fourrure tient aussi chaud que la vraie, et reste moins polluante 

Heureusement, il y eut aussi de bonnes réactions, avec un public souvent victime des étiquetages trompeurs, au cours de cette dernière décennie, qui suite à la sensibilisation s’engageait à retourner en boutique pour dénoncer l’étiquetage litigieux, ainsi qu’auprès du service de répression des fraudes. Ceci a mené à un étiquetage obligatoire, suite à tant d’années de lutte. Le combat continue…Always Keep Fighting.


Stéphanie Rossenu
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Présidente de l’Association Société Anti fourrure

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