Le hérisson d’Europe à vu sa population chutée depuis les années 2000 et son statut de conservation passer de « préoccupation mineure » à « quasi menacé d’extinction ».
Une étude scientifique de 2022 a démontré que si la population des hérissons ruraux continue son déclin, celle des zones urbaines montre une tendance à la hausse.
Ces faits ont été corroborés par Mme Sophie Lund Rasmussen, chercheuse à l’université d’Oxford, qui indique que la survie d’hérissons va se jouer dans les jardins de nos maisons, de nos villes et nos villages.
Il n’est pas trop tard pour que les habitants des villes et villages qui possèdent un jardin apprennent à vivre en harmonie avec le hérisson urbain en respectant quelques consignes de préservation.
En 2022, en Grande-Bretagne, une étude scientifique de Britain’s Hedgehogs révèle que dans différentes zones de la campagne anglaise, la population de hérissons a diminué de 30 à 75 % depuis les années 2000.
L’étude publiée par les associations caritatives People’s Trust for Endangered Species (PTES) et The British Hedgehog Preservation Society (BHPS) montre, quant à elle, que les populations urbaines de hérissons se sont stabilisées et commencent même à se rétablir après avoir chuté auparavant.
Les données de ce rapport, recueillies entre 1981 et 2020 sur la base de cinq enquêtes, toujours en cours, évoquent que si les hérissons ont subi un long déclin historique, il apparait aujourd’hui des différences significatives entre les populations urbaines et rurales. Effectivement, alors que les populations rurales continuent de décliner significativement, celles des zones urbaines montrent une tendance à la hausse.
Deux enquêtes, de (PTES) et de Garden BirdWatch (BTO), ont comptabilisé le nombre de hérissons dans les zones urbaines (principalement les jardins domestiques) et ont enregistré des courbes de présence de hérisson en chute jusqu’aux années 2011, puis ces dernières se sont stabilisées selon l’étude de Living with Mammals (PTES) et montrent aujourd’hui un nette remontées d’après l’étude Garden BirdWatch de BTO.
L’année 2011 est aussi l’année où BHPS et PTES ont initié leur programme de sensibilisation aux actions citoyennes qui ont pour objectif d’aider les hérissons dans les jardins. Peut-on y voir une corrélation ?
Entre l’année 2011 et aujourd’hui, près de 130 500 personnes se sont inscrites sur ce programme en s’engageant à respecter les recommandations de protection et de préservation d’un cadre de vie adapté aux hérissons, à savoir :
- À l’échelle des quartiers, relier les espaces verts avec des passages pour les hérissons aménagés à la base des clôtures (taille des passages : 12 x 12cm).
- Bannir l’utilisation de produits chimiques tels que les granules anti-limaces, les pesticides.
- Laisser un petit espace à l’état sauvage dans chaque jardin.
- Installer des systèmes anti noyade dans les piscines, les mares et les bassins.
- Fournir aux hérissons des abris, de l’eau et de la nourriture supplémentaire (croquettes de qualité au poulet ou aux insectes) pas de pain, ni de lait (mortel pour le hérisson intolérant au lactose).
Victime de l’urbanisation galopante, du trafic routier, de l’usage des pesticides, de la raréfaction des insectes, les populations de hérissons d’Europe ont diminué dans plus de la moitié des pays où elles font l’objet de recensements, essentiellement au Royaume-Uni, Norvège, Danemark, Suède, Belgique, Allemagne, Pays-Bas et Autriche.
Lors de la COP 16 biodiversité qui s’est déroulée à Cali (Colombie) le statut du hérisson qui figurait sur la liste rouge actualisée IUCN est passé du stade « préoccupation mineure » à « quasi menacé d’extinction ». Le hérisson est très proche d’être qualifié de « vulnérable » et il est fort probable qu’il entre dans cette catégorie lors d’une prochaine évaluation.
Mme Sophie Lund Rasmussen (https://www.ox.ac.uk/news-and-events/find-an-expert/dr-sophie-lund-rasmussen), chercheuse en biologie à l’unité sur la conservation de la faune sauvage de l’université d’Oxford, arrive aux mêmes conclusions que les études précédemment citées :
Elle indique que la survie des hérissons va se jouer dans les jardins de nos maisons, de nos villes et nos villages. Elle invite les résidents à réaliser des passages dans les clôtures de leurs propriétés pour faciliter la circulation des hérissons de jardin en jardin. Elle recommande également de leur déposer eau et nourriture pour pallier le manque d’insectes, tout en laissant une partie de nos jardins à l’état sauvage.
Il est incontestable que le facteur humain est responsable de la disparition des hérissons, mais il n’est pas trop tard pour que les habitants des villes et villages qui possèdent un jardin apprennent à vivre en harmonie avec le hérisson urbain.
Pour en savoir plus :
Vous pouvez nous contacter sur notre adresse email : collectif.nature.vivant@gmail.com
Télécharger le fichier réalisé par un collectif de centres de soins « L’ami du hérisson » : https://corinnerolland.wixsite.com/coll-renard-blaireau/guide-sauvetage-h%C3%A9rissons
Corinne Rolland
Cofondatrice et porte parole du Collectif Renard Blaireau, Collectif Nature & Vivant