ActualitésAnimaux sauvagesCohabiter en harmonie avec le renard urbain c’est possible

Corinne Rolland22 novembre 202116 min

Depuis une vingtaine d’années, la présence de renards en agglomération est de plus en plus mentionnée.

Une des raisons principales de ce phénomène est une conséquence de l’extension des villes sur les zones rurales avec des quartiers pavillonnaires possédant des jardins accueillants. En zone urbaine, les ressources alimentaires pour le renard sont pratiquement illimitées. Ce petit canidé étant un omnivore opportuniste, il y trouve une nourriture végétale et animale en quantité suffisante. Nos poubelles lui apportent une sécurité alimentaire supplémentaire. De surcroit, la circulation urbaine provoque de la mortalité parmi les animaux qui peuvent se trouver sur la voie publique (chiens, chat, pigeons, hérissons…). Le renard qui est aussi charognard n’a plus alors qu’à ramasser ces dépouilles pour se sustenter.

Si certaines personnes sont ravies de pouvoir ainsi côtoyer ce petit canidé, pour beaucoup d’autres, cet accroissement fait l’objet de polémiques. Certaines plaintes peuvent conduire à l’intervention des services de l’Etat qui posent alors des pièges et tuent les renards capturés. Pourtant cette solution est loin d’être idéale, on vous explique pourquoi :

Tuer les renards ne résout que temporairement le problème

Tuer les renards ne sert absolument à rien, dans la mesure où cela libère un territoire qui, sera immédiatement recolonisé par un ou plusieurs autres renards. La solution n’est que de courte durée.

Réussir à cohabiter est donc la solution à privilégier.

Tuer les renards pour des raisons sanitaires est contre-productif

L’échinococcose alvéolaire est souvent évoquée, faisant fi des études scientifiques qui montrent que les campagnes d’abattages d’abattage induisent des phénomènes de dispersion qui accélèrent l’expansion des maladies.

Le renard est un animal utile

En zone urbaine le renard est un excellent dératiseur. Sa présence, peut éviter l’utilisation de produits de dératisation qui, sont un non-sens écologique.

Le renard est un allié précieux pour lutter contre la maladie de Lyme

Les scientifiques, Levi et al. (2012), font coïncider une augmentation de la maladie de Lyme avec un large déclin du renard roux.

Hofmeester et al. (2017), démontrent que le nombre de larves de tiques diminue lorsque l’activité de prédation du renard roux sur les petits rongeurs augmente. Cette dernière étude appelle à mieux protéger les prédateurs tels que le renard roux en limitant leur persécution à travers l’Europe.

Comment cohabiter ?

La progression du renard roux dans le tissu urbain a engendré de l’admiration mais aussi des craintes et des plaintes. Les récriminations les plus courantes sont les attaques contre les poulaillers, les transmissions de maladies (gale sarcoptique, échinococcose alvéolaire), destruction des poubelles, dégâts dans le jardin, attaques contre les animaux domestiques (chiens et chats).

Protéger son poulailler

Avec le « retour au vert » de plus en plus de citadins possédant des jardins y élèvent des poules, ce qui représente une manne alimentaire pratiquement inépuisable pour le renard. Il est indispensable de construire un poulailler à l’épreuve du renard afin d’enfermer les poules en sécurité la nuit.

Le poulailler doit être entouré d’une clôture solide de 2 mètres de haut avec des mailles de 4 centimètres maximum. La partie supérieure du poulailler doit être replié vers l’extérieur pour former un angle d’une trentaine de degrés. Il convient de placer au sol le long de la clôture, côté extérieur, un treillis, des dalles ou des planches sur 40 centimètres de large, ou bien on peut  enfouir la clôture dans le sol sur une profondeur de 30 à 40 centimètres.1

Prévention des transmissions des maladies (zoonoses)

1- Echinococcose alvéolaire :

Pour se prémunir de cette maladie qui reste rare, la prudence est la meilleure des préventions. Il est conseillé de clôturer les potagers, de se laver soigneusement les mains après le jardinage, et de laver à grande eau tous les aliments du potager qui auraient pu être en présence d’excréments de renards.

Les chiens et chats pouvant être porteurs du parasite, il est conseillé de les vermifuger régulièrement avec un vermifuge à base de Praziquantel (seule molécule active contre Echinococcus).

Contrairement à certaines croyances l’échinococcose alvéolaire ne se transmet pas par les urines, seules les fèces restent porteuses des œufs du parasites.

2- La gale Sarcoptique :

Si cette maladie provoquée par un petit acarien est mortelle pour le renard, elle reste inoffensive et sans danger pour l’être humain, lui provoquant juste quelques démangeaisons accompagnées de petits boutons. Les gales sont spécifiques à chaque espèce, la gale du renard n’a donc rien à voir avec la gale humaine. Elle disparaît souvent spontanément.

Protection des animaux de compagnie

La plupart du temps, les renards ne représentent pas un danger pour les chats, et les attaques sur les chats adultes bien portants sont extrêmement rares. Le renard est à peine plus grand qu’un chat, puisque les femelles pèsent entre 5 et 7 kilos, et pour ne pas risquer de blessures, la plupart du temps il évitera le conflit. Malgré tout, les jeunes chats, les chats malades, où les vieux chats peuvent êtres, de façon exceptionnelle, la cible du renard. Les études scientifiques ont démontré que cela restait extrêmement rare. La meilleure des précautions à prendre serait de garder les chats « fragiles » en protection au sein du foyer durant la nuit, à l’aube et au crépuscule.

Protection des poubelles

Les animaux qui ont du flair sont capables de sentir les restes des repas à travers un sac plastique, aussi, il est indispensable d’utiliser les conteneurs que la ville met à votre disposition et d’en fermer précautionneusement le couvercle.

Protection des jardins

Afin d’éviter que des renards ne rentrent dans les jardins, il est conseillé de soigneusement les clôturer. Le plus simple est de rendre le jardin le moins attrayant possible en enlevant toute alimentation, tout ce qui pourrait représenter pour le renard un jouet ou un objet qu’il pourrait voler. Si le jardin possède une zone de compostage privilégier un bac fermé avec couvercle en évitant autant que possible d’y déposer des restes de viande, de fromage, qui sont des aliments très attractifs pour le renard.  

Excessivement prudent et très méfiant vis-à-vis de l’humain le renard ne représente aucun danger ni pour les adultes, ni pour les enfants.

Retrouvez notre brochure « Cohabiter en harmonie avec le renard urbain » : corinnerolland.wixsite.com/coll-renard-blaireau/le-renard-urbain

1 (Bruxelles environnement, IBGE)


corinnerolland.wixsite.com/coll-renard-blaireau

facebook.com/collectif.renard.blaireau

Photo couverture © Pierre Boillaud

Corinne Rolland
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Cofondatrice et porte parole du Collectif Renard Blaireau, Collectif Nature & Vivant

Il y a un commentaire

  • Reuliaux

    22 novembre 2021 à 19h24

    J’ai toujours eu des renards qui venaient dans mon jardin. J’habitais Schaerbeek, je n’ai jamais eu de soucis avec eux. Je leur donnait à manger , il y en a un qui dormait au jardin. J’adore les renards.

    Répondre

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