Numéro 3Droit animalierAu travail avec Mascotte. Quotidien d’une chienne qui porte bien son nom

Mélanie Jarno15 avril 20213 min

À la suite de l’article « Si les animaux devenaient vos futurs collègues de bureaux ? », beaucoup de commentaires ont souligné le fait que cette pratique est déjà répandue au-delà de nos frontières, plus particulièrement aux Etats-Unis au sein des GAFA[1]. Il est vrai que cette approche « Pet friendly » est née fin des années 90 sur le continent américain, dans l’entreprise Pet Sitter International, qui créa un évènement pour mettre à l’honneur les animaux. Cette pratique s’est petit à petit démocratisée à travers différentes entreprises du pays donnant progressivement naissance au mouvement du « Pets at Work ».

Loin de la Silicon Valley, la France voit progressivement cette démarche se développer au sein de ces entreprises, et c’est à travers le témoignage de Gerald CHAMBEURLANT, gérant de « LABEL SARL », que je souhaite vous exposer les bénéfices de la présence animale dans un environnement professionnel.

Entreprise de moins de 10 salariés, cette SARL est une société de travaux publics qui a été créée en 2014. Du fait de la nature de son activité, le gérant de l’entreprise est amené à beaucoup se déplacer et à traiter avec différentes parties prenantes (collectivités locales, collectivités territoriales, entreprises faisant appel à ces services pour de la sous-traitance, …). Etant seul durant les premières années de création de l’entreprise, il décide d’amener sa chienne Jack Russel, Mascotte, peu de temps après son adoption en 2018. Petite et bien éduquée, Gerald a décidé de l’amener du jour au lendemain car « elle le suit partout » m’indique-t-il. Cela lui permet de ne pas être seul durant ces nombreux déplacements journaliers et la chienne profite également de la présence de son maître au lieu de l’attendre à la maison.

Le premier des bénéfices constaté par la venue de Mascotte pour son propriétaire est une amélioration de son quotidien car cela fait une présence et lui permet des petits moments de « décrochage » quand il est sur un cas complexe « au lieu de s’énerver et de tout envoyer balader. Elle l’apaise et le déstresse » me dit-il.

Le deuxième avantage concerne la marque employeur. L’entreprise étant récente, il faut que cette dernière se fasse connaître pour prospérer et augmenter son résultat. Le gérant m’indique que la chienne n’a pas permis d’amener de nouveaux clients à proprement parlé, mais que cela lui a permis de gagner en notoriété. D’ailleurs une des premières questions qu’on lui pose quand la chienne n’est pas là : « Où est-elle ? ». Mascotte lui a permis d’avoir une meilleure visibilité et donc d’augmenter son nombre de client potentiel.

Enfin, un des derniers bénéfices que remarque le gérant sont des échanges de meilleures qualités avec ces différents interlocuteurs. En effet, il est amené à travailler sur différents chantiers, avec des intervenants de toute nature. Il a constaté que la chienne permet de créer du lien et des interactions entre les travailleurs. Pour reprendre ses dires, « c’est devenu la mascotte sur les chantiers où je travaille ». Comme quoi, jamais un nom n’a été aussi bien porté !

Gerald ne connaît pas le mouvement « Pets at Work », mais il comprend que cela se développe de plus en plus, car il constate tous les jours les bienfaits que peut avoir sa chienne sur son travail au quotidien. Elle lui manque quand elle n’est pas là et ressent un stress plus important en fin de journée.

Pour lui, la venue des animaux au travail / en entreprise est une bonne chose, du moment que l’animal puisse également s’adapter et se faire à l’environnement dans lequel son maître travail. Sa chienne étant un Jack Russel, il n’a pas hésité à la prendre avec lui malgré la nature de son activité et le temps passé en voiture. Selon lui, le gabarit du chien peut être un frein selon le métier exercé, ainsi que l’environnement de l’entreprise. Les personnes phobiques est la deuxième limite qu’il nous cite, même si pour le moment il n’a pas rencontré de personnes refusant catégoriquement la présence de Mascotte.

Pour conclure, même si la présence animale ne se fait pas sous l’appellation du mouvement « Pets at Work », la venue des animaux en entreprise mérite de se démocratiser davantage au sein de l’hexagone tant pour profiter des différents bénéfices constatés, mais également pour permettre aux personnes désireuses de sauter le pas d’avoir davantage d’informations et de retours d’expériences sur le sujet.

Photo © Gerald CHAMBEURLANT


[1] GAFA désigne les quatre géants américains du web : Google, Apple, Facebook, Amazon

Mélanie Jarno
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Titulaire d'un Master en Ressources Humaines

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