ActualitésAnimaux domestiquesUne fin de vie en couleurs au sein de l’association “Le petit mouton noir”

Mélanie Jarno1 novembre 202136 min

«Sauver un animal ne changera pas le monde. Mais pour cet animal, le monde changera pour toujours.» Ces quelques mots suffisent à résumer la pensée de Jack, créateur de l’association « Le petit mouton noir » envers nos compagnons à 4 pattes. Présente depuis plus de 10 ans, cette association a plusieurs objectifs :

  • Aider les animaux victimes de maltraitances ou en fin de vie à travers un centre d’accueil et de soin situé au siège social de l’Association, en Auvergne
  • Promouvoir la protection animale par le biais de campagnes de sensibilisation et la mise en place de réseaux multi – partenariats
  • Rechercher des familles pour les animaux
  • Participer à des enquêtes de dénonciations d’actes de maltraitances envers les animaux

On comprend que l’ampleur de la tâche est colossale surtout quand on sait que les actes de cruauté et de mauvais traitements envers les animaux domestiques au sein de l’Hexagone sont encore supérieurs à 9 500 cas en 2018 (chiffre communiqué par la gendarmerie nationale).

Ancien bibliothécaire, Jack ne se destinait pas à un tel avenir professionnel. C’est en 2005 qu’il commence à travailler bénévolement dans une chatterie, et en véritable autodidacte, il va approfondir ses connaissances sur le comportement des animaux mais également sur la législation et les soins à prodiguer. En 2013, il intègre un nouveau refuge et sa rencontre avec Gandalf est le véritable élément déclencheur : « Ce rottweiler de 12 ans – m’explique Jack – est arrivé dans un état lamentable. C’est pourquoi j’ai décidé de l’adopter. Malheureusement, je n’ai pu le garder auprès de moi qu’un mois et demi. Tous les jours je faisais ses soins car il souffrait d’un abcès et au fur et à mesure du temps, j’ai découvert à quoi cela était dû. Mais, si personne ne s’était intéressé à lui, on n’aurait jamais su la cause de son mal être. Les animaux ne comprennent pas pourquoi ils sont enfermés, alors si en plus ils sont en souffrance, c’est absolument immonde de les laisser comme ça. Ma vision des choses est qu’ils ont tous le droit de vivre une fin de vie correcte où leurs besoins et leurs bien-être sont respectés. »

Bien d’autres ont marqué la vie de ce bienfaiteur et ont pu avoir un accompagnement et/ou une fin de vie dans la dignité. En effet, l’arrivée de chiens ou de chats chez l’association Petit Mouton Noir peut se faire par différents biais : les particuliers, une demande d’association pour sauver un animal, les vétérinaires, les refuges comme la SPA par exemple, la police ou encore les pompiers.

« A chaque fois – commente le fondateur, – ce sont des situations désespérées, où les animaux sont en grande souffrance. Le but est d’arriver à redonner confiance à ces animaux, qui pour la plupart sont des cadavres sur pattes voire destinés à la mort, et de leur redonner goût à la vie en leur apportant des bases dans leur quotidien, d’avoir des rituels pour que ça les aide et qu’ils se sentent bien. »

Que ce soit de l’intégration du nouvel arrivant, jusqu’à son accompagnement en fin de vie en passant par des soins de tout ordre, Jack est présent à chaque étape et veille sur chaque pensionnaire de la façon la plus dévouée possible. Même si chaque perte est un véritable coup de massue, pour Jack c’est un privilège d’être auprès de ces animaux quotidiennement et c’est une véritable satisfaction de pouvoir les aider, en leur apportant tous le confort et le bien-être nécessaire.

Une telle mission amène cependant une charge émotionnelle importante. Chaque année, cette « maison de repos » perd entre 6 à 8 animaux et il arrive assez fréquemment que l’état dans lequel ils se trouvent en arrivant soit profondément choquant. Jack précise : « il arrive que ce soit très dur, mais je peux compter sur ma compagne qui m’apporte énormément car elle est très posée et très douce. Elle me soutient et comprend ma détresse et se bat avec moi pour certains animaux. J’ai la chance d’être tombé sur une personne qui est en phase avec ce que je ressens et ce que je suis. Cela m’aide beaucoup depuis 3 ans. »

A ce stade de lecture, on comprend qu’il est urgent de faire évoluer les comportements et la conscience de chacun envers les animaux. Pour Jack cette sensibilisation devrait intervenir dans un cadre scolaire et périscolaire. Lui qui en a fait l’expérience, m’indique que cela permet d’insuffler une conscience de la vie de la faune et de la flore auprès des plus jeunes. « J’adorais intervenir en école » me dit-il avec enthousiasme. Que ce soit en compagnie d’animaux ou en montrant divers documentaires ou films, il ouvre le dialogue par une foire aux questions, puis continue son intervention en abordant différents thèmes tel que la prévention morsure ou encore les spécificités du chat ou du chien. « Il n’y a que par l’éducation qu’on pourra arriver à faire quelque chose, insiste Jack. J’apprécie les initiatives des professeurs qui vont dans le sens de la protection animale. Il faut, dès le plus jeune âge, sensibiliser les enfants au monde qui les entoure et cela passe par la préservation de la nature et le respect du vivant. » D’ailleurs pour appuyer ces propos, il me dit que certains enfants ont « obligé » leurs parents à pucer des chiots avant de les vendre ou encore un papa s’est vu pousser à construire un parc de 12m2 pour le lapin de la maison. « Les résultats étant plus que positifs, il serait temps de multiplier ce type d’intervention auprès du plus grand nombre. »

Au-delà des enfants, Jack a plusieurs fois été en contact avec la police et les pompiers qui sont également en demande sur le sujet. Il estime qu’un référent animalier devrait être nommé dans tous les commissariats, notamment pour la formation au premier secours et la mise en place des lois. Enfin, chaque habitant possédant un animal devrait le déclarer en mairie, ce qui rendrait plus facilement traçable les animaux abandonnés ou maltraités. Jack termine en m’indiquant que : « La prévention doit être multi niveaux pour porter réellement ses fruits et perdurer dans le temps. Soyez bienveillant envers les animaux, la nature et la planète. C’est profond, c’est sincère. De nos jours, les gens sont devenus très individualistes. Même les animaux sont, du fait de la loi, des objets, ce qui rend difficile de faire entendre leurs voix. C’est pourquoi nous devons les aider. »

Jack fait partie de ces rares personnes qui apprécient chaque animal pour ce qu’il est, malgré leurs âges, leurs pathologies ou leurs handicaps et qui consacrera sa vie à rendre la leur plus douce et paisible. C’est une personne qui sait toucher votre cœur du fait de son attachement et de son engagement envers des animaux nécessiteux qui aurait pour la plupart connu une fin plus funeste sans l’intervention de cette âme bienveillante.

C’est pourquoi je dois évoquer une dernière chose avec vous, c’est la situation d’urgence dans laquelle se trouve l’association “Le petit mouton noir”. Victime d’un incendie en janvier dernier, le fondateur a lancé une cagnotte afin de les aider à passer l’hiver. Vous pouvez dès à présent faire un don directement via la page facebook de l’association où une cagnotte leetchi a été mise en ligne.

https://www.facebook.com/PetitMoutonNoirAssociationDeProtectionAnimale/

Mélanie Jarno
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Titulaire d'un Master en Ressources Humaines

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