Numéro 1Droit animalierSi les animaux devenaient vos futurs collègues de bureaux ? (1/2)

Mélanie Jarno15 octobre 20203 min

Depuis la loi REBSAMEN de 2015, la qualité de vie au travail (ou QVT) fait partie des sujets indérogeables dans les négociations annuelles obligatoires des entreprises. Thématique relativement vaste, il n’est pas rare de voir à présent des animaux déambulés dans les couloirs de différentes sociétés, dans le but d’améliorer le quotidien des collaborateurs. Un mouvement y est d’ailleurs associé le « pet at work ».

Ces dernières années, de nombreux articles ont fleuri  sur le sujet, ventant les bénéfices de la présence animale en entreprise. Néanmoins, il y a peu d’informations sur la façon d’encadrer et de mettre en place cette démarche.

Si une entreprise est convaincue des bienfaits de la présence animale au travail, le service ressources humaines  devra alors se positionner comme acteur principal dans la conception, le déploiement et le suivi de ce changement. Pour permettre d’accueillir les futurs collègues de bureau dans les meilleures conditions, voici quel peut être le processus à réaliser. Ce premier volet aborde les actions à réaliser en amont de la venue des animaux en entreprise.

Cette demande de venir avec son animal de compagnie peut avoir différentes sources. Il est donc important, une fois que l’idée a été proposée, de recueillir, en amont de toutes autres démarches, l’avis des différents acteurs de l’entreprise sur la venue des animaux dans les locaux. Une bonne communication sera alors nécessaire pour favoriser leur adhésion : désigner des portes paroles, communiquer sur les bienfaits de la présence animale en entreprise, mettre en place une foire aux questions pour anticiper les éventuelles interrogations ou réticences des collaborateurs peuvent être des actions à déployer pour recueillir l’avis de chacun sur une telle initiative. Il faudra également recenser les éventuelles allergies ou encore les personnes peu à l’aise avec les animaux.

A l’issue de cette phase préalable, si quelques réserves sont émises, une période de test pourrait être envisagée, ce qui pourrait confirmer ou infirmer la pertinence de la mise en place de cette pratique sur le long terme. Il va de soi qu’un tel changement devra dans tous les cas s’opérer de façon progressive pour que tout le monde puisse s’acclimater et ainsi garantir une pérennité dans la venue des animaux au travail.

Une fois cette prise de température réalisée, il est indispensable de consulter les instances représentatives et de les associer à la construction de la charte d’accueil qui devra être annexée au règlement intérieur. Ce document a pour objectif de préciser les conditions de venue des animaux et les règles à respecter, en tenant compte des personnes pouvant être allergiques aux animaux ou phobiques. Cette charte servira de référence une fois que les animaux auront fait leur entrée dans les locaux. Il faudra veiller à ce que la communication soit efficace, pour que tout le personnel de l’entreprise ait bien connaissance de cette nouvelle charte, en utilisant un affichage évolutif par exemple.

Autre acteur qui devra être informé de ce changement : le personnel d’entretien. Il faudra s’assurer que l’équipement de nettoyage utilisé est adapté au quotidien, mais aussi en cas d’accident. Ceci est d’autant plus nécessaire s’il s’agit d’un prestataire.

Des autorisations devront être accordées par le propriétaire ou le syndic si l’entreprise loue le bâtiment qu’elle occupe. De plus, l’inspection du travail doit être tenu informée de cette démarche et de la présence prochaine d’animaux au sein de l’organisation.

Enfin, selon les différents types d’animaux autorisés dans l’entreprise, des espaces intérieurs voire extérieurs devront être aménagés, comme la mise en place de points d’eau et de nourriture, ou encore des espaces de rangement pour les laisses et harnais.

Il est évident que la simple envie de vouloir autoriser les animaux en entreprise n’est pas suffisante. Le cadre géographique va influer sur le type d’animaux qui seront autorisés ou non au sein d’une entreprise. Par exemple, il serait difficilement envisageable d’accueillir un chien dans des bureaux s’il n’y a aucun endroit pour pouvoir le promener à proximité. Le bien-être de l’animal, ainsi que sa sécurité doivent être garantie dès son arrivée dans l’entreprise.

Arrive enfin la phase de déploiement, où les animaux vont pouvoir fouler le sol de l’entreprise. Je vous donne alors rendez-vous dans un prochain article pour aborder dans le détail le déroulement de cette étape.

Mélanie Jarno
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Titulaire d'un Master en Ressources Humaines

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