Bonjour Chantal. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis dans la musique depuis mes 16 ans. J’ai connu quelques succès en tant que chanteuse à la fin des années 60 avec notamment les chansons “Caribou” et “Le prof d’anglais”.
Après un éloignement volontaire du milieu musical je suis revenue dans les années 80 en tant que parolière pour différents artistes.
J’ai aussi écrit quelques livres pour enfant, dont un livre audio qui avait pour héros un animal qui allait inciter un enfant à devenir végétarien, ce qui était précurseur à l’époque.
J’ai pu exprimer à travers ce support mon amour et mon engagement de longue date pour les animaux.
Comment est née l’idée de faire une chanson anti-corrida ?
Quelques années après cette publication j’ai quitté Paris pour le Gard où j’ai découvert toute l’horreur de la tauromachie. J’ai alors tout naturellement commencé à militer et décidé de mettre la musique au service de l’abolition de la corrida. “La bête c’est lui” est née après l’action de Rodhilan en octobre 2011, à laquelle j’ai participé, où 95 militants avaient sauté dans l’arène afin d’essayer d’arrêter les novilladas* en cours. J’étais assise dans les gradins à côté d’une petite fille blonde. Elle était excitée et ne cessait de demander à son père quand le spectacle allait commencer.
J’ai pensé à ce moment-là “voilà une enfant qui vient voir un autre enfant souffrir et mourir”. C’était terrible ! car c’est terrible de trouver une enfant obscène, et c’est pourtant le sentiment que j’avais, elle était là dans sa robe blanche et moi je la trouvais obscène ! J’avais cette horrible impression d’être à la frontière d’une fête et du royaume de la nausée.
Ce jour-là nous n’avons pu faire annuler la novillada mais depuis ce jour les afficionados de France savent que les taureaux ne sont plus seuls et que “nos larmes sont devenues des armes contre leur barbarie”.
*Corrida où les apprentis torreros torréent de jeunes taureaux