Numéro 12Education des adultesFaune et Savoir vous apprend les bons réflexes face à un oiseau qui vient de percuter une vitre

Aurélie Amiault17 juillet 20235 min

Faune et Savoir est un organisme de formation et d’expertise spécialisé dans la faune sauvage en détresse. Il a pour vocation de favoriser la sauvegarde des animaux sauvages qui nous entourent via divers moyens :

  • Former aux premiers gestes face à un animal sauvage en détresse,

  • Encourager les professionnels de la santé animale à soigner les animaux sauvages,

  • Aider les personnes à travailler en centre de sauvegarde,

  • Accompagner les projets de création de centres de soins,

  • Réaliser des interventions pour favoriser la cohabitation homme-animal.

A travers cet article, découvrons ce qui se passe quand un oiseau heurte une vitre, et les bons réflexes à adopter.

POC !

Vous vaquez tranquillement à vos occupations chez vous, lorsque vous entendez ce bruit ‘POC’. Vous vous dirigez vers la fenêtre et voyez une trace sur la vitre. C’est le moment de sortir pour vérifier qu’il n’y ait pas d’oiseau au sol à proximité. Si c’est le cas, il a besoin de votre aide !

Que se passe-t-il pour l’oiseau ?

Les collisions avec les vitres sont mortelles pour beaucoup d’oiseaux. Ils volent et percutent l’obstacle à toute vitesse. Certains oiseaux meurent sur le coup, alors que d’autres vont en mourir quelques heures plus tard.

Normalement, un oiseau sauvage adulte, au sol dans un environnement exposé, doit être constamment en alerte, les yeux grands ouverts, et fuir en volant au moindre danger.

Quand un oiseau percute une vitre, des plaies s’ouvrent à l’intérieur du corps. Le sang se répand, c’est ce qu’on nomme une hémorragie interne. Les neurones ne circulent plus ou mal jusqu’au cerveau. Si ce réseau de communication ne répond plus, le fonctionnement du corps se dérègle. C’est pour cela qu’on retrouve généralement l’oiseau posé au sol, parfois dans un endroit où il est très exposé aux dangers. Il ne s’envole pas, ne réagit pas à notre présence, a le plumage gonflé et les yeux mi-clos. Il ne semble pas blessé, pourtant tous ces symptômes sont mauvais signes.

Le plumage gonflé indique un mal-être. L’oiseau a besoin de réguler sa température corporelle. En tant qu’animal à sang chaud, nous avons le même souci lorsque nous ne sommes pas bien, nous avons besoin de nous réchauffer.

Si le sang continue à se répandre dans le corps, les organes vont être compressés et l’animal va mourir. C’est là que vous pouvez intervenir pour aider l’oiseau. Le corps doit avoir le temps de cicatriser les plaies internes et d’évacuer le trop plein de sang. S’il est sollicité pour d’autres missions, cette énergie se divise et est donc moins efficace.

Comment l’aider ?

  • Limiter son stress par tous les moyens possibles, et ces moyens sont assez simples : garder l’animal dans un conditionnement plongé dans le noir, au calme.

  • Lui éviter de se blesser d’avantage en lui proposant un conditionnement qui ne présente pas de dangers : un carton solide, percé de petits trous, dans l’idéal.

  • Faire en sorte qu’il ne puisse pas s’agiter en le mettant dans un petit conditionnement qui fait deux fois sa taille. S’il s’agite – ce qui est souvent le cas après un temps au calme et au chaud – les plaies fraichement cicatrisées risquent de se rouvrir, et le sang de se répandre plus rapidement.

  • Lui apporter une source de chaleur, comme une bouillotte, contre le conditionnement. En apportant cette source de chaleur, vous aidez le corps à tenir une température corporelle suffisante pour fonctionner. Ce dernier peut alors concentrer son énergie sur la cicatrisation des plaies internes.

Et on attend plusieurs heures. Je conseille d’attendre au moins une demi-journée, parfois plus, avant de tenter de relâcher l’oiseau. Cela peut paraître long, surtout pour un oiseau qui semble bien vif. Mais il vaut mieux le garder un peu plus que pas assez, car s’il s’agite trop et trop tôt, les plaies vont se rouvrir. Une fois l’oiseau envolé, il n’est plus question pour lui de pouvoir se reposer tranquillement le temps d’aller mieux. Il mourra des conséquences de son hémorragie interne.

Et après…

Si après ce temps de repos, l’oiseau est vivant mais ne s’envole pas, contactez un centre de sauvegarde de la faune sauvage – la liste des centres est accessible à partir du site Internet de Faune et Savoir. S’ils ne répondent pas tout de suite, laissez un message et soyez patient en gardant à l’esprit : au calme et au chaud ces prochaines heures encore. Malgré les heures passées dans son conditionnement, ne lui donnez pas d’eau ni de nourriture, vous ferez plus de mal que de bien. Le corps devra fournir plus d’efforts et n’en aura sûrement pas la force. L’oiseau peut en mourir dans les minutes à secondes qui suivent un nourrissage…

Retenez l’essentiel !

Pour aider au maximum un oiseau qui s’est heurté à une vitre : au calme, au chaud et patience.

Formez-vous et continuez à vous intéresser à la sauvegarde de la faune sauvage qui nous entoure grâce à Faune et Savoir.

A bientôt avec Faune et Savoir !

Photo : ©J.Guéry


Aurélie Amiault
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Capacitaire pour le soin aux oiseaux et mammifères
Fondatrice de Faune et Savoir

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