Numéro 12Politique & AnimauxComment débattre de la cause animale ?

Campus animaliste17 juillet 20235 min

Imaginez-vous sur un plateau télé, à une heure de grande écoute. Le sujet de ce soir : la situation des animaux. Vous débattez face à un journaliste férocement anti-animaliste. C’est l’heure de défendre votre cause. Vous avez tout bien préparé. Vous avez lu tout un tas d’articles, vous avez peaufiné vos arguments, vous avez sourcé vos propos. Mais voilà : votre adversaire manie l’art du débat comme personne d’autre. Sur le fond, son propos est incohérent et superficiel. Mais chacune de ses interventions provoque un rire connivent du public, et parfois quelques applaudissements. Il parvient agilement à esquiver chacune de vos objections, et à vous traîner sur des sujets que vous n’aviez pas envisagés. Bref : le débat tourne à votre désavantage, et vous passez pour un incompétent.

Pourtant, sur le fond, vous aviez sûrement raison. Le problème, c’est qu’il ne suffit pas d’avoir raison pour paraître avoir raison.

Ne pas confondre discussion et débat

On peut définir la discussion comme un échange contradictoire en privé, et le débat comme un échange contradictoire en public. Une discussion sera l’occasion d’écouter votre contradicteur, de comprendre sa vision, et d’essayer, dans un cadre serein, de la faire évoluer, ou de faire évoluer la vôtre. Lors d’un débat, il importe peu de convaincre votre adversaire : vous devez cibler le public, c’est là que vous aurez le plus de personnes à convaincre. Par conséquent, là où il est superflu de « gagner » une discussion, il y a un intérêt à « gagner » un débat, c’est-à-dire, à faire meilleure impression que votre adversaire et à diffuser votre message mieux que le message opposé. Or, pour « gagner » un débat, de bons arguments ne suffisent pas.

Ethos, pathos, logos

Aristote, dans sa Rhétorique, définissait trois registres indispensables à une bonne prise de parole en public :

  • le logos, c’est-à-dire, les arguments ;

  • le pathos, c’est-à-dire, les affects que vous transmettez à votre auditoire ;

  • l’ethos, c’est-à-dire, la crédibilité que vous inspirez ;

Ne négligez pas ces trois aspects. De bons arguments (logos) qui ne suscitent aucune émotion (pathos) risquent de ne pas rester longtemps dans la tête de votre auditoire. Aussi, imaginez-vous dans un débat sur l’élevage, face à un éleveur. Son ethos sera a priori plus élevé que le vôtre, car il a fait de l’élevage son métier. Le public aura a priori plus confiance en lui qu’en vous ; surtout si, en cours de débat, vous admettez ne jamais avoir visité d’élevage. Ne vous attendez pas qu’à des objections sur votre argumentaire ; attendez-vous à des attaques sur votre personne et ce que vous incarnez.

Ne restez pas en position d’accusé

Si vous passez le plus clair du débat à vous justifier sur des questions qui vous mettent mal à l’aise, c’est un mauvais signe. Tout se passe comme si vous étiez au tribunal, à la place de l’accusé, à recevoir un flot d’interrogations à charge, en essayant de vous dépatouiller tant bien que mal. Il n’y a souvent guère d’autre manière d’éviter cette place que d’y mettre votre adversaire, en lui posant les questions qui fâchent.

Si votre adversaire vous demande « Pourquoi faut-il mettre les intérêts des animaux et des humains sur la même balance ? », vous aurez du mal à fournir une réponse qui convainque le public. Si, en revanche, vous lui demandez « Pourquoi les intérêts humains priment toujours ? », vous prendrez l’avantage, en le forçant à traiter une question épineuse. En un mot : sachez mettre votre adversaire plus longtemps en position d’accusé que vous.

Toutefois, précisons une chose : accuser n’est pas agresser. L’agressivité, en plus de rendre le débat désagréable et de le cantonner à un niveau superficiel, risque d’affaiblir votre ethos : comment peut-on prôner la compassion et la paix envers les animaux, tout en se montrant antipathique et virulent à l’égard des animaux humains ? Ne restez pas en position d’accusé, mais restez courtois.

Que faire ?

En lisant tous ces conseils, vous vous dites peut-être : « La politique, les médias, c’est trop pour moi, cela ne me concerne pas ». Pourtant, nul besoin de passer sur France 2 ou de candidater aux législatives : nous sommes tous amenés à débattre, au moins une fois dans notre vie, sur la cause qui nous tient à cœur. Ce n’est pas tout : nous sommes tous amenés à écrire ou à prendre la parole publiquement. Comment progresser dans ces arts à la fois si utiles et pas toujours faciles ? La réponse est simple : en venant au Campus animaliste.

Le Campus animaliste est l’association de jeunesse du parti animaliste, fondée il y a 2 ans. Elle est structurée en pôles, parmi lesquels figure le pôle « formation », dont l’ambition est — vous l’avez pressenti — de se former. Se former au débat, mais aussi à l’écriture d’articles. Évidemment, il y a une multitude d’autres pôles, qui vous permettront, entre autres, d’écrire des discours, de réaliser des vidéos pour défendre les animaux, ou tout simplement de rencontrer des jeunes de toute la France.

Si vous avez entre 15 et 30 ans, soyez les bienvenus chez nous. Pour vous inscrire, rien de plus simple : remplissez le formulaire ci-contre (https://forms.gle). Pour nous suivre, rien de plus simple, il suffira de cliquer sur les liens suivants. Espérons vous revoir bientôt !


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