Le COLBAC, Comité de Liaison Biterrois pour l’Abolition de la Corrida, a pour objectif la fin des corridas à Béziers et leur interdiction définitive en France. L’association est née au lendemain des Journées Européennes anti-corrida qui se sont déroulées à Béziers en avril 1993. Après 26 ans d’opposition sans concessions à la corrida, son président-fondateur Robert Clavijo a souhaité se retirer. En avril 2019, le COLBAC a pris un nouveau départ avec une équipe renouvelée. Les supports de communication (logo, site internet) ont été modernisés. Le COLBAC veut imposer le sujet de la souffrance des animaux victimes des corridas dans l’actualité locale et dénonce sans relâche le soutien inconditionnel de la municipalité à une pratique cruelle et archaïque.
Visibiliser la barbarie des corridas et la lutte anti-corrida
Des actions pacifiques et impactantes sont organisées très régulièrement afin de sensibiliser la population et faire pression sur la municipalité. L’association demande au maire Robert Ménard d’ouvrir la voie de l’abolition en cessant définitivement de soutenir les spectacles cruels dans sa ville. En 2021, les diverses manifestations ont donné lieu à une centaine d’articles dans la presse locale. Le COLBAC dénonce la souffrance animale, le soutien du maire à la tauromachie, l’exposition ainsi que l’éducation des enfants à la violence envers les animaux et l’image de Béziers abîmée par la tauromachie sanglante. L’iniquité de la loi française qui autorise dans une dizaine de départements ce qu’elle punit de lourdes peines sur le reste du territoire national est également mise en exergue : la corrida constitue une exception à l’interdiction de commettre des actes de cruauté sur un animal. À Béziers, cette exception permet que des taureaux et des chevaux soient mis dans des situations de souffrances extrêmes pour divertir des spectateurs. Érigées en spectacles, ces mises à mort publiques d’animaux sont inacceptables.
Faire cesser les subventions publiques et la propagande taurine
Le COLBAC a dénoncé sans relâche les subventions municipales massives à l’école taurine de Béziers qui entraîne des enfants à torturer et tuer de jeunes animaux. En 2021, la municipalité a cessé de la financer. C’est une grande victoire, même si Robert Ménard soutient toujours l’éducation à la tauromachie sanglante. Il est pourtant de sa responsabilité de protéger les enfants de Béziers de toutes les formes de violences. Le COLBAC cible également le prosélytisme taurin et les initiations à la tauromachie dans les centres aérés municipaux. Des manifestations ont été organisées devant les centres de loisirs. Les parents étaient peu ou mal informés. La presse, y compris nationale et même internationale, s’est saisie du sujet, ce qui a fait pression sur la municipalité. Une visite du musée taurin a été annulée. Le COLBAC réclame également la fin des subventions municipales importantes (15 000 € par an) à la Fédération des Clubs Taurins du Biterrois. L’argent public ne devrait pas servir à la violence et à la souffrance animale.
Dénoncer le soutien indéfectible de Robert Ménard au milieu taurin
À Béziers, les corridas sont des spectacles privés, organisés par une entreprise privée dans un bâtiment privé (la mairie est locataire des arènes, qu’elle sous-loue à la SAS Betarra, organisatrice des corridas). Récemment, le maire a fait voter en conseil municipal l’exonération d’une partie du loyer de Betarra (représentant un cadeau de 20 000 €) et lui a accordé des facilités de paiement (mensualisation du loyer). Ce sont donc des fonds publics qui viennent soutenir une entreprise et des intérêts privés. Autre exemple : lors de la dernière féria, des personnalités du mundillo ont été logées aux frais de la municipalité (donc du contribuable) pour un montant de 5458 €. La mission du COLBAC est de dénoncer ce copinage.
Sans le soutien moral, politique et financier de Robert Ménard, les corridas auraient disparu depuis longtemps à Béziers. Le COLBAC relève les propos du maire qui reconnaît publiquement le manque d’intérêt de la population pour la corrida : « L’aficion biterroise, c’est 300 personnes » et même son opposition « Je ne m’amuserai pas à faire un référendum, parce que les Biterrois sont comme le reste de la France, c’est-à-dire massivement contre la corrida ».
La lutte passe également par des actions juridiques : le COLBAC a fait annuler un arrêté préfectoral lui interdisant de manifester à moins de 500 mètres des arènes lors d’une corrida. C’est une victoire hautement symbolique contre la volonté du milieu taurin à faire taire l’opposition à la corrida.
Tous ensemble contre les corridas du 15 août à Béziers
L’appelà une grande mobilisation est lancéchaque année pendant la féria. L’année dernière, le COLBAC a réuni les quatre associations nationales anti-corrida (CRAC, Alliance Anti-Corrida, FLAC et No Corrida), diverses associations animalistes, ainsi qu’ Hélène Thouy, cofondatrice du Parti animaliste, Christophe Marie, porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot, et Frédéric Freund, directeur général de l’OABA.
Le COLBAC réclame une ville exempte de violence à l’égard de tout animal et exhorte chaque élu municipal à cesser de marginaliser Béziers en faisant de la torture, de l’agonie et de la mort d’un animal, la culture représentative de la ville. À ce jour, seul l’écologiste Thierry Antoine (groupe EELV du Biterrois) s’est positionné publiquement en faveur de la fin des corridas.
Théâtre, danse, musique, reconstitutions historiques… les options sont multiples pour faire de Béziers et de ses belles arènes des lieux véritablement festifs !
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Sophie Maffre-Baugé
Présidente de l'association Colbac